L'édito de la semaine: Viva la Muerte!

Vous et moi n’aurons pas manqué de noter qu’encore une fois, les médias ne sont pas dans leur rôle. Pas dans le rôle du moins qu’on estime devoir être le leur. Avez-vous lu les papiers sortis après le décès du politicien Michel Rocard? Ce n'est qu'un panégyrique. Soit on nous prend pour des imbéciles, soit pour des amnésiques? Certains sont des icônes déjà de leur vivant et d’autres semblent n’attendre que leur dernier soupir. Le cas de Michel Rocard est flagrant. Autant les journalistes arrivent à prendre un certain recul avec les artistes, voir ce que nous avons pu lire ou entendre sur le réalisateur iranien Abbas Karostami ou sur le réalisateur américain Michael Cimino. Et encore ne sont invités à prendre la plume ou le micro que ceux qui les ont aimés. Pour ce dernier, l’exercice fut plus aisé. En effet, artiste déjà maudit durant sa vie, la critique fut plus nuancée. Pour Karostami, s’il a des détracteurs, nous ne le saurons jamais. Comment attaquer une icône d’un pays controversé? Tout simplement impossible aujourd’hui de le faire dans les médias généralistes. Conclusion, si vous voulez avoir une réputation d’honnête homme, mourez! Les journalistes, pourtant souvent mal payés, vous rédigeront une biographie gratuite dont vous n’auriez jamais osé rêver de votre vivant.
Apprendre le décès de Michael Cimino m’a fait faire, non pas un Voyage au bout de l’enfer, mais un retour dans les affres de l’adolescence. Ce dernier ne m’avait là non plus pas ouvert La Porte du paradis, mais fait découvrir le cinéma. Ce film m’a marquée. J’ignorais qu’il avait été un échec commercial retentissant qui avait conduit le studio de cinéma qui l’avait produit à la faillite, ce qui avait pratiquement entraîné par la même occasion la fin de la carrière de Cimino. Décidément, je ne comprendrai jamais rien aux hommes ni aux femmes…
Une information qui pour l’instant n’a pas fait beaucoup de bruit en ce début d’été, risque d’en faire beaucoup plus à l’automne. Les résultats du Brexit pourraient avoir des conséquences assez rapides en Europe centrale. Ainsi, le gouvernement hongrois a prévu d’organiser le 2 octobre prochain un référendum sur la question de la répartition des réfugiés dans les pays membres de l’Union européenne. On aura compris que le Premier ministre magyar est hostile à cette demande bruxelloise et l’annonce a été faite au moment même où les premiers réfugiés commencent à être envoyés et répartis dans la région. En posant ainsi la question "Voulez-vous que l'Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non hongrois en Hongrie sans l'approbation du Parlement hongrois?", en voulant donner l’impression, à tort ou à raison, que Bruxelles impose à la Hongrie sa politique migratoire à une population, le gouvernement tente de manipuler son électorat. Ce qui pour un gouvernement quel qu’il soit, n’est pas nouveau. Mais dans quel but? Sortir lui aussi de l’Union après la déception ressentie par le succès du Brexit ? A quand le Hunxit?