Dans ce changement de société que nombre de Français espèrent, la lutte contre les violences faites aux femmes tient évidemment une place prioritaire. Mais il n’est par pas sûr que ces changements viennent d’un gouvernement ou d’une quelconque obédience politique. Surtout lorsque l’on voit que La République en marche devient un parti comme les autres. Son université d’été qui ne veut pas porter ce nom, semble rentrer dans le rang au même titre que n’importe quel autre parti politique. On peut imaginer la déception de ceux qui ont voté pour LRM en espérant un grand soir. D’autres avant eux ont cru eux aussi… Mais pouvait-il vraiment en être autrement?
Toutefois, à la vue du nombre de femmes assassinées depuis le début de sa prise de pouvoir, et surtout compte tenu de la pression médiatique qui enfin ne considère plus les meurtres de femmes comme des crimes passionnels, des crimes d’amour – comme si on pouvait tuer par amour -! notre personnel politique ne pouvait échapper à une reconnaissance de cette honte nationale et au combat contre ce fléau sociétal.
Ainsi; la lutte contre les violences faites aux femmes est considérée comme un des grands chantiers de la rentrée. Sauf qu’un grand chantier demande des investissements que manifestement le gouvernement Philippe n’a pas l’intention de financer. Pour enrayer le même fléau, les Espagnols dont les statistiques d’assassinats de femmes étaient pires encore, ont mis sur la table un milliard d’euros. Les Français(es) en demandent autant, mais pour l’heure, seuls 79 millions ont été débloqués.
Impliqué dans cette cause, le chef de l’Etat est allé rendre visite à un centre d’accueil où il a vécu une expérience ubuesque. Une femme battue fuit son domicile et se réfugie à la gendarmerie où l’on refuse de l’accompagner pour qu’elle puisse récupérer quelques effets personnels et ceci parce que la loi ne l’y oblige pas! Et le président de piétiner et de s’impatienter face à ce mur d’inhumanité que doivent affronter plusieurs fois par jour les opérateurs de ces centres d’appel. Ces expériences vécues quotidiennement à différents niveaux par de nombreuses femmes ont de leur côté, été dénoncées par le chef du gouvernement. Nul aujourd’hui ne peut ignorer ces situations extrêmes et pourtant rien de sérieux ne se met en place. On discute à perte de vue, on organise des "Grenelle", on propose d’organiser des audits dans des commissariats, en résumé on perd du temps. Il suffirait d’interroger des femmes qui ont vécu ce type de situation pour établir des statistiques et autres comptes rendus qui permettraient d’avancer.
On perd du temps et pendant ce temps, des femmes continueront à se faire tuer, des familles exploseront et continueront à pleurer ces malheureuses. Il faut de l’argent pour que ce ne soient plus les femmes et les enfants qui quittent le domicile conjugal mais au contraire que les maris violents partent et qu’on les place dans des foyers. Il n’y a aucune raison pour que ces femmes et leurs enfants payent la double peine, la violence et le déracinement. Il faut aussi leur ouvrir les yeux à tous ces hommes violents qui n’auraient pas conscience de l’être, ce qui est vraiment difficile à comprendre. Comme pour les autres maladies mentales, les violents doivent passer par des thérapies pour être soignés et surtout être suivis toute leur vie au même titre qu’un alcoolique ou tout autre victime d’addiction.
Féminicides : Bla bla, déceptions et premiers pasL'édito de la semainePar Cécile Vrain Rédigé le 08/09/2019 (dernière modification le 12/09/2019)
Le président Macron l’avait promis en début de mandat, la cause des femmes devait être une priorité. Mais nul n’ignore que les promesses, surtout celles des politiciens, sont rarement tenues et n’engagent que ceux qui y croient…
Edito 8 09 19.m4a (1.68 Mo)
Reconnaissons néanmoins que pour la première fois, un gouvernement tente de lutter contre ce fléau humain, même s’il est vrai qu’il ne s’en donne pas encore complètement les moyens et que c’est exaspérant. Mais c’est un premier pas. Autres articles dans la même rubrique ou dossier:
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