Edito 15 12 18.m4a (1.49 Mo)
On se souvient qu’au début du mouvement des "gilets jaunes", certains reporters avaient été pris à parti parce qu’accusés de porter la parole officielle du gouvernement au minimum, d’une société qui les maltraite au maximum.
Quatre semaines plus tard, c’est au tour des forces de l’ordre de s’en prendre aux journalistes, mais là attention, quels qu’ils soient - entendons par là, pas seulement ceux de BFM ou d’une autre chaîne d’information en continu. Ainsi, de nombreux photographes de presse se sont fait confisquer leur équipement de protection, nécessaire à leur travail sur le terrain, certainement confondus avec les casseurs professionnels... C’est vrai que la police semble avoir du mal à différencier les uns des autres alors que le premier quidam venu est capable en un clin d’œil de reconnaître ces groupes organisés face à des "gilets jaunes" souvent inexpérimentés dans l’art de la manifestation. Le droit de manifester est-il en danger en France? Près de 2.000 personnes ont été interpellées samedi 8 décembre, on attend les chiffres précis pour hier. Certains n’avaient même pas commencé à défiler, qu’ils étaient arrêtés avant d’arriver à Paris.
Mais revenons aux journalistes. Comment fait un journaliste pour se protéger des gaz lacrymogènes quand il travaille sans ses protections et sans son matériel de travail parfois, en partie confisqué? Il ne peut pas justement. Trop dangereux, impossible d'assurer sa besogne, il se retire et n’accomplit pas sa mission. Cela s’appelle ni plus ni moins de l’obstruction à l’information.
Mieux, certains journalistes ont été carrément visés par des tirs de grenades et/ou de flashball, ces fameuses balles de défense qui arrachent au hasard et au choix, œil, joue, main! D’autres ont été frappés, molestés par la police. Et ceci sans parler de ceux qui ont été pris pour cibles, mis en joue pour impressionner, effrayer et surtout encore une fois empêcher un journaliste de faire son travail.
Si un témoignage prouve qu’au moins un des policiers a présenté ses excuses à un journaliste touché, justifiant son tir en expliquant qu’il visait une autre personne et qu’il s’était trompé… alors qu’il tirait à deux mètres. Il faut croire que le gaz lacrymogène ambiant l’a empêché d’y voir clair!
Les policiers, un des corps de métier où l’on se suicide le plus avec les agriculteurs, estiment faire leur travail - dans des conditions de plus en plus difficiles, servant manifestement de tampon entre un gouvernement sourd et une population en colère et révoltée qui ne veut pas lâcher prise. Une population sur laquelle les forces de l’ordre tirent trop souvent impunément avec parfois des conséquences irréversibles sur la vie des autres. Un gouvernement et des autorités policières qui assurent qu’aucune consigne n’aurait été donnée aux forces de l’ordre contre les journalistes. Ce dont on ne peut douter sinon cela voudrait dire que la liberté d’informer en France est en danger. Faut-il encore répéter que la mission d’informer des journalistes fait partie des fondements même d’un État de droit, c’est-à-dire d’un pays comme la France?
Quatre semaines plus tard, c’est au tour des forces de l’ordre de s’en prendre aux journalistes, mais là attention, quels qu’ils soient - entendons par là, pas seulement ceux de BFM ou d’une autre chaîne d’information en continu. Ainsi, de nombreux photographes de presse se sont fait confisquer leur équipement de protection, nécessaire à leur travail sur le terrain, certainement confondus avec les casseurs professionnels... C’est vrai que la police semble avoir du mal à différencier les uns des autres alors que le premier quidam venu est capable en un clin d’œil de reconnaître ces groupes organisés face à des "gilets jaunes" souvent inexpérimentés dans l’art de la manifestation. Le droit de manifester est-il en danger en France? Près de 2.000 personnes ont été interpellées samedi 8 décembre, on attend les chiffres précis pour hier. Certains n’avaient même pas commencé à défiler, qu’ils étaient arrêtés avant d’arriver à Paris.
Mais revenons aux journalistes. Comment fait un journaliste pour se protéger des gaz lacrymogènes quand il travaille sans ses protections et sans son matériel de travail parfois, en partie confisqué? Il ne peut pas justement. Trop dangereux, impossible d'assurer sa besogne, il se retire et n’accomplit pas sa mission. Cela s’appelle ni plus ni moins de l’obstruction à l’information.
Mieux, certains journalistes ont été carrément visés par des tirs de grenades et/ou de flashball, ces fameuses balles de défense qui arrachent au hasard et au choix, œil, joue, main! D’autres ont été frappés, molestés par la police. Et ceci sans parler de ceux qui ont été pris pour cibles, mis en joue pour impressionner, effrayer et surtout encore une fois empêcher un journaliste de faire son travail.
Si un témoignage prouve qu’au moins un des policiers a présenté ses excuses à un journaliste touché, justifiant son tir en expliquant qu’il visait une autre personne et qu’il s’était trompé… alors qu’il tirait à deux mètres. Il faut croire que le gaz lacrymogène ambiant l’a empêché d’y voir clair!
Les policiers, un des corps de métier où l’on se suicide le plus avec les agriculteurs, estiment faire leur travail - dans des conditions de plus en plus difficiles, servant manifestement de tampon entre un gouvernement sourd et une population en colère et révoltée qui ne veut pas lâcher prise. Une population sur laquelle les forces de l’ordre tirent trop souvent impunément avec parfois des conséquences irréversibles sur la vie des autres. Un gouvernement et des autorités policières qui assurent qu’aucune consigne n’aurait été donnée aux forces de l’ordre contre les journalistes. Ce dont on ne peut douter sinon cela voudrait dire que la liberté d’informer en France est en danger. Faut-il encore répéter que la mission d’informer des journalistes fait partie des fondements même d’un État de droit, c’est-à-dire d’un pays comme la France?