Regard décalé journalistes.mp3 (370.58 Ko)
Les conclusions de auteures de l'étude "Les journalistes français et leur environnement" ne sont pas très optimistes. La réalité quotidienne professionnelle des journalistes ne semble pas un long fleuve tranquille. Les transformations des marchés d'emploi des journalistes étudiés entre 1990 et 2012 montre, entres autres, un accès à l'emploi difficile, des carrières courtes et plus complexes.
Le journaliste aujourd'hui doit être multi-compétent et capable d'accepter et de suivre les mutations et autres reconfigurations du marché et des pratiques du lectorat. Passionnant et difficile. Le journalisme à la papa, c'est manifestement fini, si tant est qu'il n'ait jamais existé. Ceux qui ont choisi ce métier ne peuvent ignorer cette réalité.
Les auteures de l'ouvrage semblent regretter ces transformations qui pour elles éloignent le journaliste "de l'idéal social et politique de l'auxiliaire et vigie de la démocratie posé lors de la refondation de la presse française en 1945". C'est vrai et c'est ainsi. La presse ne sera plus jamais la même. Le modèle de la presse numérique reste à inventer comme le précise Françoise Laugée dans une très intéressante partie sur la mise en ligne de la presse avec une présentation des signes avant-coureurs très éclairante. "Il n'était pas envisageable il y a 10 ans qu'un blog soit promu média, qu'un réseau social virtuel fasse office de diffuseur d'informations pour les plus jeunes, qu'un site de microblogging communique, à l'aide d'un téléphone portable (…) à l'instar d'une agence de presse mondiale ou encore que des citoyens internautes produisent des contenus d'information comme des journalistes". Le chapitre sur les nouveaux outils journalistiques est tout à fait d'actualité, fact-checking, data-ournalisme, robot-journalisme et enfin drone-journalisme représentent le journalisme du futur. Les nouveaux modes de diffusion de l'information mettent la presse sous cyberdépendance et pour Françoise Laugée, ce qu'internet a apporté au journalisme, "c'est la prise d'un risque majeur de perte de toute crédibilité avec la porosité des frontières distinguant jusqu'ici strictement l'information et la communication". Pour tous ceux intéressés par le fait journalistique et pour tous les étudiants concernés, cet ouvrage est indispensable.
Plus de 90% des crimes commis contre les journalistes ne sont jamais élucidés, et donc jamais punis. Un tel niveau d’impunité constitue une sorte d’encouragement pour les auteurs d’exactions. Le chiffre est impressionnant mais pas surprenant. La majorité des assassinats de journaliste sont commandités par des personnes qui n'agissent pas par eux même et dont la motivation est la peur du secret dévoilé. Par conséquent, les enquêtes pour découvrir les meurtriers sont très difficiles à mener.
La "Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes" a été instaurée par l’Assemblée générale de l’ONU, en hommage aux deux journalistes français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés au Mali le 2 novembre 2013, il y a exactement un an, déjà. En général, dans ces affaires, les criminels sont des gouvernements, des groupes armés ou des tueurs à gages. Les victimes sont des journalistes, visés en raison de leurs enquêtes sur la corruption, le trafic de drogue ou leurs critiques des autorités, d'où les difficultés encore une fois de les voir aboutir. Rappelons que depuis le 1er janvier 2014, 56 journalistes ont perdu la vie.
Le journaliste aujourd'hui doit être multi-compétent et capable d'accepter et de suivre les mutations et autres reconfigurations du marché et des pratiques du lectorat. Passionnant et difficile. Le journalisme à la papa, c'est manifestement fini, si tant est qu'il n'ait jamais existé. Ceux qui ont choisi ce métier ne peuvent ignorer cette réalité.
Les auteures de l'ouvrage semblent regretter ces transformations qui pour elles éloignent le journaliste "de l'idéal social et politique de l'auxiliaire et vigie de la démocratie posé lors de la refondation de la presse française en 1945". C'est vrai et c'est ainsi. La presse ne sera plus jamais la même. Le modèle de la presse numérique reste à inventer comme le précise Françoise Laugée dans une très intéressante partie sur la mise en ligne de la presse avec une présentation des signes avant-coureurs très éclairante. "Il n'était pas envisageable il y a 10 ans qu'un blog soit promu média, qu'un réseau social virtuel fasse office de diffuseur d'informations pour les plus jeunes, qu'un site de microblogging communique, à l'aide d'un téléphone portable (…) à l'instar d'une agence de presse mondiale ou encore que des citoyens internautes produisent des contenus d'information comme des journalistes". Le chapitre sur les nouveaux outils journalistiques est tout à fait d'actualité, fact-checking, data-ournalisme, robot-journalisme et enfin drone-journalisme représentent le journalisme du futur. Les nouveaux modes de diffusion de l'information mettent la presse sous cyberdépendance et pour Françoise Laugée, ce qu'internet a apporté au journalisme, "c'est la prise d'un risque majeur de perte de toute crédibilité avec la porosité des frontières distinguant jusqu'ici strictement l'information et la communication". Pour tous ceux intéressés par le fait journalistique et pour tous les étudiants concernés, cet ouvrage est indispensable.
Plus de 90% des crimes commis contre les journalistes ne sont jamais élucidés, et donc jamais punis. Un tel niveau d’impunité constitue une sorte d’encouragement pour les auteurs d’exactions. Le chiffre est impressionnant mais pas surprenant. La majorité des assassinats de journaliste sont commandités par des personnes qui n'agissent pas par eux même et dont la motivation est la peur du secret dévoilé. Par conséquent, les enquêtes pour découvrir les meurtriers sont très difficiles à mener.
La "Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes" a été instaurée par l’Assemblée générale de l’ONU, en hommage aux deux journalistes français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés au Mali le 2 novembre 2013, il y a exactement un an, déjà. En général, dans ces affaires, les criminels sont des gouvernements, des groupes armés ou des tueurs à gages. Les victimes sont des journalistes, visés en raison de leurs enquêtes sur la corruption, le trafic de drogue ou leurs critiques des autorités, d'où les difficultés encore une fois de les voir aboutir. Rappelons que depuis le 1er janvier 2014, 56 journalistes ont perdu la vie.