Le regard décalé: Les Roms dénonçés dans les médias de droite pour les politiciens de gauche

Le pape interpelle les médias afin qu'ils parlent de façon plus positive des migrants et des réfugiés. Il dénonce un discours où s'entremêlent préjugés et incompréhensions. Pour lui, les médias ont une grande responsabilité sur l'image que nous avons de cette population.
Ce n'est pas faux. Mais cette responsabilité est dans les deux sens. Les médias véhiculent certainement ce type de préjugés mais ils peuvent être aussi en sens inverse ceux à qui revient le rôle de s'élever contre les stéréotypes et de dénoncer les discours politiques pour la plupart tendancieux. Toutefois, il ne s'agit pas non plus de tomber dans l'angélisme. Et les médias doivent pouvoir publier de l'information solide sans être taxer de "fascistes" pour autant comme nous l'avons vu récemment dans le cas d'une enquête publié dans le magazine "Valeurs actuelles" et dénoncée manifestement malhonnêtement dans l'émission Le petit journal de Canal+ de Yann Barthès.

Ce discours du 24 septembre ne pouvait pas mieux tomber, le jour même où le ministre français de l'Intérieur invitait gentiment les Roms à retourner chez eux en Roumanie et en Bulgarie. Immédiatement dénoncés dans les médias, les propos de Manuel Valls publiés dans Le Parisien mais aussi répétés sur les ondes de France Inter seraient d'après certains un "concentré de mensonges et de messages jetant l’opprobre sur les Roms". La veille, le ministre Valls avait été précédé dans son discours par la candidate socialiste à la mairie de Paris Anne Hidalgo, qui a déclaré sur BFMTV mais aussi RMC, que "Paris ne peut pas être un campement géant". Celle-ci fait d'ailleurs écho à une déclaration de la même teneur faites par la candidate UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, "J’ai l’impression qu’ils (les Roms) harcèlent beaucoup les Parisiens".

Ainsi il semble que ce ne soit pas seulement les médias de droite qui dénoncent la présence et surtout le comportement des Roms en France, mais aussi maintenant non pas les médias de gauche mais les hommes et femmes politiques de gauche. Ce n'est pas la même chose. Le reporter dénoncé dans le petit journal de Canal+ pour avoir publié une enquête partiale s'élève contre la mauvaise foi des journalistes de la chaîne cryptée dans leur démarche. Pierre-Alexandre Bouclay a d'abord provoqué l'ire des politiques de gauche avant que quelques semaines plus tard, ils reprennent ses informations pour alimenter leurs discours. La une de Valeurs actuelles avait pourtant été jugée polémique, qu'on s'en souvienne: Roms, l'overdose avec sondages à l'appui sur le ras-le-bol des Français. A sa suite, le nouveau L'Opinion aussi situé à droite, a publié une carte de l'implantation des Roms dans l'Hexagone ainsi que les propos d'Anne Hidalgo réagissant aux déclarations de sa concurrente de droite avant de dire tout et son contraire sur BFMTV et RMC.

On appréciera la situation. Lorsque la presse dite de droite dénonce un problème de société, elle attise les rivalités et les fractures sociales. La presse de gauche s'empresse de ne pas toucher le sujet bien trop brûlant et ne faisant pas partie de ces dénonciations classiques et les politiciens de gauche s'en vont puiser leurs informations dans le presse de droite.
Comprendra qui pourra.