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Si certains puristes de la langue française sont inquiets de son évolution car elle est pratiquée partout dans le monde avec des risques d’adaptation évidents car souvent nécessaires, d’autres au contraire, comme le président français, pensent qu’elle doit devenir un élément d’un pouvoir politique et économique souple. C’est ainsi que depuis de nombreux mois, Emmanuel Macron en a fait un des principaux chantiers de sa politique étrangère.
Les chiffres, tout le monde commence à les connaître par cœur. 274 millions de personnes dans le monde parleraient français, ce qui en ferait la cinquième langue la plus parlée sur la planète, et peut-être même d’ici 2050 la deuxième avec 750 millions de locuteurs. Ceci, si l’on se fie aux projections démographiques, principalement africaines. La deuxième langue la plus apprise dans le monde. La première ville dans le monde où l’on parle français ne s’appelle plus Paris mais Kinshasa, avec ses 12 millions d’habitants.
Quelques chiffres qui en effet font réfléchir. Nul ne pourra nier que pour négocier, il est toujours plus facile de le faire dans sa langue que dans une autre, même pratiquée régulièrement. Que ce soit pour des raisons politiques ou économiques, des affinités se créeront plus facilement dans un même idiome. Statistiques à l’appui, on le voit dans l’Union européenne, entre pays francophones. Et on y apprend que c’est depuis l’entrée des pays d’Europe centrale et orientale que le français y a perdu sa place normalement égale à celle de l’anglais. Pourtant la Roumanie, la Bulgarie sont membres de l’Organisation internationale de la Francophonie et d’autres pays de la même région, y sont présents en tant qu’observateurs. Mais là aussi, il faut s’en donner les moyens.
Mais c’est surtout vers le continent dont tous estiment qu’il est celui du XXIe siècle, que les regards se tournent. Une grande partie des pays africains ont le français en seconde langue pour des raisons historiques. Colonisés, le français leur a été imposé. Aussi aujourd’hui, si notre langue leur permet de communiquer à l’échelle internationale et parfois même entre ethnies locales, elle a encore trop souvent le goût amer du souvenir colonial. A contrario, on apprend que les pays africains anglophones, surtout comme le Nigeria, perdu au milieu d’un océan francophone, ne peut guère faire l’impasse de l’apprentissage du français s’il veut échanger avec ses voisins. En Afrique du Sud, le français - contrairement à d’autres langues - n’a évidemment aucun passé, aussi là-bas y est-il enseigné et appris avec intérêt.
Pratiquement partout où le président français s’est déplacé, en Afrique et même ailleurs ces derniers temps, il a parlé de la francophonie. Pour la langue française, Emmanuel Macron a de grandes ambitions qui ne peuvent que ravir la majorité. Pourtant, le jeu n’est pas gagné. Il faudra au président toutes les qualités diplomatiques nécessaires pour faire oublier le passé, mais le présent aussi à bon nombre d’Africains. Il lui faudra aussi former son personnel et les entreprises qui travaillent en Afrique. Leur expliquer que travailler ne doit pas forcément être synonyme d’exploiter. Si les Français arrivent à changer leur regard sur l’Afrique, alors il n’y aura plus de raison pour que les Africains négligent le français qu’ils conserveront comme un moyen de communication au minimum, comme un élément de leur culture dans le meilleur des cas.
Face à un tel défi, culturel autant que linguistique, des questions restent en suspens. Pourquoi ne pas avoir créé un ministère de la Francophonie mais avoir plutôt nommé une représentante personnelle sans moyens financiers ou autres? Pourquoi avoir baissé de 11% les subventions des Alliances françaises dans le monde? Pourquoi avoir annulé 60 millions d’euros du programme "Diplomatie culturelle et d’influence", tout en réduisant la voilure budgétaire des établissements d’enseignement du français à l’étranger? Et alors que l’on sait que la francophonie a toujours été un enjeu qui se joue plus en Afrique et ailleurs qu’en France, pourquoi avoir choisi le château de Villers-Cotterets pour y installer une sorte de centre de la Francophonie? Encore une fois, ce n’est pas en France que la francophonie est en danger.
Les préjugés sont comme souvent des deux côtés, mais nous ne sommes pas l’offensé, ce sont les Africains. Alors à nous de nous adapter et non plus d’imposer.
Les chiffres, tout le monde commence à les connaître par cœur. 274 millions de personnes dans le monde parleraient français, ce qui en ferait la cinquième langue la plus parlée sur la planète, et peut-être même d’ici 2050 la deuxième avec 750 millions de locuteurs. Ceci, si l’on se fie aux projections démographiques, principalement africaines. La deuxième langue la plus apprise dans le monde. La première ville dans le monde où l’on parle français ne s’appelle plus Paris mais Kinshasa, avec ses 12 millions d’habitants.
Quelques chiffres qui en effet font réfléchir. Nul ne pourra nier que pour négocier, il est toujours plus facile de le faire dans sa langue que dans une autre, même pratiquée régulièrement. Que ce soit pour des raisons politiques ou économiques, des affinités se créeront plus facilement dans un même idiome. Statistiques à l’appui, on le voit dans l’Union européenne, entre pays francophones. Et on y apprend que c’est depuis l’entrée des pays d’Europe centrale et orientale que le français y a perdu sa place normalement égale à celle de l’anglais. Pourtant la Roumanie, la Bulgarie sont membres de l’Organisation internationale de la Francophonie et d’autres pays de la même région, y sont présents en tant qu’observateurs. Mais là aussi, il faut s’en donner les moyens.
Mais c’est surtout vers le continent dont tous estiment qu’il est celui du XXIe siècle, que les regards se tournent. Une grande partie des pays africains ont le français en seconde langue pour des raisons historiques. Colonisés, le français leur a été imposé. Aussi aujourd’hui, si notre langue leur permet de communiquer à l’échelle internationale et parfois même entre ethnies locales, elle a encore trop souvent le goût amer du souvenir colonial. A contrario, on apprend que les pays africains anglophones, surtout comme le Nigeria, perdu au milieu d’un océan francophone, ne peut guère faire l’impasse de l’apprentissage du français s’il veut échanger avec ses voisins. En Afrique du Sud, le français - contrairement à d’autres langues - n’a évidemment aucun passé, aussi là-bas y est-il enseigné et appris avec intérêt.
Pratiquement partout où le président français s’est déplacé, en Afrique et même ailleurs ces derniers temps, il a parlé de la francophonie. Pour la langue française, Emmanuel Macron a de grandes ambitions qui ne peuvent que ravir la majorité. Pourtant, le jeu n’est pas gagné. Il faudra au président toutes les qualités diplomatiques nécessaires pour faire oublier le passé, mais le présent aussi à bon nombre d’Africains. Il lui faudra aussi former son personnel et les entreprises qui travaillent en Afrique. Leur expliquer que travailler ne doit pas forcément être synonyme d’exploiter. Si les Français arrivent à changer leur regard sur l’Afrique, alors il n’y aura plus de raison pour que les Africains négligent le français qu’ils conserveront comme un moyen de communication au minimum, comme un élément de leur culture dans le meilleur des cas.
Face à un tel défi, culturel autant que linguistique, des questions restent en suspens. Pourquoi ne pas avoir créé un ministère de la Francophonie mais avoir plutôt nommé une représentante personnelle sans moyens financiers ou autres? Pourquoi avoir baissé de 11% les subventions des Alliances françaises dans le monde? Pourquoi avoir annulé 60 millions d’euros du programme "Diplomatie culturelle et d’influence", tout en réduisant la voilure budgétaire des établissements d’enseignement du français à l’étranger? Et alors que l’on sait que la francophonie a toujours été un enjeu qui se joue plus en Afrique et ailleurs qu’en France, pourquoi avoir choisi le château de Villers-Cotterets pour y installer une sorte de centre de la Francophonie? Encore une fois, ce n’est pas en France que la francophonie est en danger.
Les préjugés sont comme souvent des deux côtés, mais nous ne sommes pas l’offensé, ce sont les Africains. Alors à nous de nous adapter et non plus d’imposer.