Edito 021016.mp3 (1.85 Mo)
Cela vaut pour les Français comme pour les Hongrois qui aujourd’hui ont été invités à participer à un referendum sur "Voulez-vous que l’Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non hongrois en Hongrie sans l’approbation du Parlement hongrois?" Les résultats sont connus d’avance parait-il. Le héros de l’histoire est Viktor Orban, l’actuel Premier ministre d’un royaume menacé par des hordes barbares - j’entends par là les réfugiés hommes, femmes, enfants arrivant de pays où ils ne peuvent plus vivre. Nous avons donc un héros, Viktor Orban, celui qui protège la veuve et l’orphelin - incarnés ici par la population hongroise - face à un méchant qui serait l’Union européenne qui voudrait lui imposer une législation contraire à ses intérêts. Le décor est planté, les personnages sont dessinés. Le héros, la princesse ou la veuve et l’orphelin comme vous voulez et face à eux le méchant incarné ici par Bruxelles. L’objet de la menace est secondaire: aujourd’hui les réfugiés, hier les Soviétiques, avant-hier les Ottomans, etc… Il faut reconnaître aux Hongrois, une histoire complexe d’un pays régulièrement envahis par ses voisins d’Ouest et d’Est. Pour les politiciens d’aujourd’hui, l’occasion est trop belle pour ne pas l’exploiter. Avec des registres différents mais dont la finalité est identique, ces hommes et ces femmes se posent en protecteur, défendeur, voire pourfendeur. Ce combat-là, il est vrai, est beaucoup moins difficile à gagner que celui du chômage par exemple. Et tellement plus spectaculaire. Qui n’a pas vu les chefs de nombre de gouvernement centre-européens et orientaux, en chemises blanches, accrochés au bastingage et prêts à affronter l’ennemi quel qu’il soit. Ce qui est incompréhensible, c’est que cela marche toujours. Hier, Hitler ou Staline et aujourd’hui on reprend les mêmes bonnes vieilles recettes. On occupe le peuple par une menace qui n’est pas sûre d’en être une et pendant ce temps, celui-ci ne réclame pas de compte à ceux qu’ils ont élus et qui ne trouvent pas plus de solutions que leurs prédécesseurs. Encore une fois, on se trompe d’ennemis. L’ennemi ce n’est pas celui qui nous ressemble, d’accord, il n’a pas la même couleur, la même religion, la même culture, mais tout comme nous, il prend en charge sa famille, veille sur elle et tente de la préserver du malheur. Et en cela, nous sommes identiques. L’autre, l’étranger, l’ennemi, c’est celui qui ne nous aide pas. Celui qui nous empêche de nourrir et de veiller sur notre famille. En Europe centrale et orientale dont nous parlons plus particulièrement aujourd’hui, le capitalisme que certains par euphémisme qualifient de sauvage est certainement plus dangereux que le réfugié. C’est lui qui fait perdre à ses sociétés leurs vraies valeurs. Cette déconstruction est très nette depuis les années '90 et continue aujourd’hui son travail de destruction des cultures locales et des valeurs morales. Le travail est peut-être plus facile pour ces politiciens d’Europe centrale et orientale, leur population ayant tellement subi d’invasions. Cette peur est ancrée dans leurs cœurs et par conséquent est irrationnelle. Eux qui ont pourtant tant migré, eux qui ont pourtant souvent trouvés des terres d’accueil ne sont pas prêts a contrario à accueillir. Il ne s’agit pas ici de les blâmer mais au contraire de comprendre. Cette compréhension ne se fera qu’à travers justement la connaissance de l’autre et le respect de ses convictions qui peuvent bien évidemment évoluées au contact d’autres. Le conte n’est pas terminé. L’Union européenne a encore une carte à jouer dans les fin fonds de l’Europe, où elle passe encore pour un avenir radieux. Si pour une fois, elle pouvait ne pas décevoir ce serait un beau "happy end". Mais les contes ne sont justement pas des histoires pour de vrai.