Connue aussi sous le nom d’île de la Conférence, elle est définie parfois comme le plus petit condominium du monde. Longue d’environ 200 m, large d’une quinzaine, avec une superficie de quelque 6.800 m2, elle est située à une cinquantaine de mètres des rives d’Hendaye dans le département français des Pyrénées-Atlantiques et d’Irún dans la province espagnole de Guipúzcoa. On la voit parfaitement depuis le Pont international qui relie la France et l’Espagne. Aucun habitant, une vingtaine d’arbres, de l’herbe bien entretenue et une stèle commémorative datant de 1861. Victor Hugo évoque l’île dans le deuxième tome de ses "Voyages", il allait en compagnie de Juliette Drouet de Bayonne à San Sebastián vers le 20 juillet 1843."Il n’y a pas de faisans dans l’île des Faisans, qui n’est qu’une façon de plateau vert. Une vache et trois canards représentent les faisans ; comparses loués sans doute pour faire ce rôle à la satisfaction des passants". Pour Stendhal qui la trouvait "plate comme une sole", c’est "une île couverte de gazon qui sort à peine de deux pieds hors de l’eau".
Elle est dirigée par un vice-roi espagnol du 1er février au 31 juillet et par un vice-roi français du 1er août au 31 janvier, Pierre Loti le fut à la fin du XIXe siècle. Un ancien vice-roi français précise "on s’appelle vice-roi par effet miroir à notre homologue de Saint-Sébastien qui, lui, est bien vice-roi de son roi. En France, on est vice-roi d’un président".
Pauline Pottier, directrice départementale adjointe des territoires et de la mer des Pyrénées-Atlantiques, déléguée à la mer et au littoral en est la vice-reine pour six mois. Elle a été nommée le 1er août 2022. La passation de pouvoirs officielle s’est déroulée jeudi 1er août en fin d’après-midi avec les représentants de chaque pays. On y a joué les hymnes français et espagnol et même l’hymne de l'île des Faisans composé par le Basque espagnol Juan Flaquer.
Le rituel de cette souveraineté conjointe a été instauré par le traité de Bayonne du 26 mai 1866 signé par Napoléon III et Isabel II reine d’Espagne , ses 33 articles déterminent la frontière franco-espagnole dans son intégralité. l'article 27 prévoit que "l'île des Faisans, à laquelle se rattachent tant de souvenirs historiques communs aux deux Nations, appartiendra, par indivis, à la France et à l'Espagne".
Le traité a été revu par la Convention du 27 mars 1901 qui établit "les droits de police et de justice" sur l’île. Si on en croit un ancien vice-roi français "les fonctions administratives sont assez extraordinaires parce que le vice-roi a un pouvoir législatif et exécutif. Il édicte les règlements dans la zone de la Bidassoa, notamment les normes qui concernent la pêche. Et en même temps, il a les moyens de faire régner l’ordre". C’est ainsi que par exemple est rédigée l’ordonnance interdisant l’accès de l’île au public.
Personne ne sait vraiment d’où vient le nom d'île des Faisans qui existe depuis le XVIe siècle, il n’y aurait jamais eu de faisans, les volatiles locaux auraient pu être pris pour des faisans… D’autres soutiennent que le gérondif "faisant" s’emploierait comme substantif dans le langage juridique et avec le temps on l'aurait interprété come faisans, faisanes en espagnol…
Elle est dirigée par un vice-roi espagnol du 1er février au 31 juillet et par un vice-roi français du 1er août au 31 janvier, Pierre Loti le fut à la fin du XIXe siècle. Un ancien vice-roi français précise "on s’appelle vice-roi par effet miroir à notre homologue de Saint-Sébastien qui, lui, est bien vice-roi de son roi. En France, on est vice-roi d’un président".
Pauline Pottier, directrice départementale adjointe des territoires et de la mer des Pyrénées-Atlantiques, déléguée à la mer et au littoral en est la vice-reine pour six mois. Elle a été nommée le 1er août 2022. La passation de pouvoirs officielle s’est déroulée jeudi 1er août en fin d’après-midi avec les représentants de chaque pays. On y a joué les hymnes français et espagnol et même l’hymne de l'île des Faisans composé par le Basque espagnol Juan Flaquer.
Le rituel de cette souveraineté conjointe a été instauré par le traité de Bayonne du 26 mai 1866 signé par Napoléon III et Isabel II reine d’Espagne , ses 33 articles déterminent la frontière franco-espagnole dans son intégralité. l'article 27 prévoit que "l'île des Faisans, à laquelle se rattachent tant de souvenirs historiques communs aux deux Nations, appartiendra, par indivis, à la France et à l'Espagne".
Le traité a été revu par la Convention du 27 mars 1901 qui établit "les droits de police et de justice" sur l’île. Si on en croit un ancien vice-roi français "les fonctions administratives sont assez extraordinaires parce que le vice-roi a un pouvoir législatif et exécutif. Il édicte les règlements dans la zone de la Bidassoa, notamment les normes qui concernent la pêche. Et en même temps, il a les moyens de faire régner l’ordre". C’est ainsi que par exemple est rédigée l’ordonnance interdisant l’accès de l’île au public.
Personne ne sait vraiment d’où vient le nom d'île des Faisans qui existe depuis le XVIe siècle, il n’y aurait jamais eu de faisans, les volatiles locaux auraient pu être pris pour des faisans… D’autres soutiennent que le gérondif "faisant" s’emploierait comme substantif dans le langage juridique et avec le temps on l'aurait interprété come faisans, faisanes en espagnol…
Souvenirs historiques communs aux deux pays
Le 17 mars 1526, François Ier, prisonnier de Charles-Quint après la bataille de Pavie, est échangé contre deux de ses fils dont le futur fur Henri II. Quatre ans plus tard, 1er juillet 1530, les deux enfants toujours accompagnés par le père de Ronsard repasseront par l’île des Faisans en route pour la France, ils ont "été échangés contre deux millions d'écus".
Le 9 novembre 1615, l’infante Anne d'Autriche, fille de Philippe III part pour Paris épouser Louis XIII, elle croise Élisabeth de Bourbon, fille d'Henri IV qui va se marier avec le futur Philippe IV.
Le 7 novembre 1659, le Cardinal Mazarin et don Luis Méndez de Haro y Sotomayor, Premier ministre de Philippe IV, signent le Traité des Pyrénées qui met fin à des décennies de guerre.
Louis XIV et Philippe IV s’y rencontrent le 7 juin 1660, ils confirment le traité des Pyrénées et concluent le mariage de l’infante María Teresa avec le roi de France, mariage célébré le 9 juin en l'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean de Luz.
Le 9 janvier 1722 a lieu un autre échange de princesses royales, la fille de Philippe V Marie-Anne-Victoire, âgée de 4 ans et fiancée du jeune Louis XV, 11 ans, part pour Paris et la fille du régent Philippe d’Orléans, Louise-Élisabeth d'Orléans, 12 ans va épouser le prince héritier espagnol Louis, 14 ans. Les mariages ne se feront pas.
L’académicienne Chantal Thomas s’est inspirée de cet épisode pour son roman "L’échange des princesses", publié en 2013. Le réalisateur Marc Dugain en a tiré un film au titre homonyme sorti en 2017.
Le 9 novembre 1615, l’infante Anne d'Autriche, fille de Philippe III part pour Paris épouser Louis XIII, elle croise Élisabeth de Bourbon, fille d'Henri IV qui va se marier avec le futur Philippe IV.
Le 7 novembre 1659, le Cardinal Mazarin et don Luis Méndez de Haro y Sotomayor, Premier ministre de Philippe IV, signent le Traité des Pyrénées qui met fin à des décennies de guerre.
Louis XIV et Philippe IV s’y rencontrent le 7 juin 1660, ils confirment le traité des Pyrénées et concluent le mariage de l’infante María Teresa avec le roi de France, mariage célébré le 9 juin en l'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean de Luz.
Le 9 janvier 1722 a lieu un autre échange de princesses royales, la fille de Philippe V Marie-Anne-Victoire, âgée de 4 ans et fiancée du jeune Louis XV, 11 ans, part pour Paris et la fille du régent Philippe d’Orléans, Louise-Élisabeth d'Orléans, 12 ans va épouser le prince héritier espagnol Louis, 14 ans. Les mariages ne se feront pas.
L’académicienne Chantal Thomas s’est inspirée de cet épisode pour son roman "L’échange des princesses", publié en 2013. Le réalisateur Marc Dugain en a tiré un film au titre homonyme sorti en 2017.