Contraction de deux mots moré, le terme de koglweogo signifie littéralement "gardien de la brousse". Certains découvrent aujourd’hui ce phénomène et l’assimilent à une vulgaire milice privée ou à des "vigilantes" opérant en brousse. Or à l’analyse ce type d’organisation procède d’une autre philosophie.
D’une part il y a déjà plus d’une décennie que des groupes de citoyens, jeunes et plus âgés, chrétiens comme musulmans se sont regroupés afin d’endiguer la vague de "coupeurs de routes" et de voleurs de bétail qui sévissent dans le pays.
Certains font même une distinction entre les Koglweogo qui relèvent de l’"esprit de Mané" et d’autres de celui "de Zorgho". Les premiers ont été créés en 1992 dans le Sanmatenga, le Bam et l’Oubritenga. Ils étaient en quelque sorte des supplétifs de l’autorité administrative et se contentaient de remettre les délinquants aux gendarmes ou aux policiers, ainsi que leur butin.
En revanche, les seconds qui ont essaimé sur le plateau mossi et sont majoritaires dans le Goulmou et le sud du pays se sont illustrés par des actions parfois violentes à l’encontre de voleurs ou supposés tels, qui ont conduit à des excès condamnés par les autorités. Ces groupes sont très bien organisés, tant au plan de leur mode opératoire que de leur armement et des résultats obtenus contre la délinquance.
De telles actions d’éclat surmédiatisées et leur progression dans le centre ouest et à Ouagadougou même, suscitent à présent des réactions de la part de la population, qui se divise entre partisans et adversaires des "justiciers de la brousse" et des autorités qui sont obligées de tenir compte de leur existence.
Leurs soutiens font valoir que l’État ne peut pas tout, surtout dans une période de reprise en main du pays après 15 mois de troubles plus ou moins continus, aggravés par les attentats terroristes de ce début d’année; les pro Koglweogo qui sont bien souvent soutenus et adoubés par les chefferies traditionnelles ne manquent pas une occasion de faire valoir que grâce à l’intervention de ces éléments, la délinquance et les vols de bétail ont bien diminué, surtout là où les forces de sécurité sont moins présentes.
Au contraire leurs détracteurs mettent en exergue les jugements sommaires, le racket qu’ils font subir aux présumés coupables et leur enrichissement grâce à un système d’amendes destiné à enrichir leurs membres.
La vérité se situe sans doute à mi chemin entre ces opinions bien tranchées et dépend bien entendu des groupes en fonction de leur zone d’intervention et de leurs méthodes.
La question des Koglweogo a pris une importance non négligeable depuis les évènements récents de Sissili dans le centre ouest qui ont vu des bandits tuer deux de leurs membres et incendier 24 de leurs engins, ainsi que la manifestation de pro-Koglweogo qui exigeaient la libération de deux d’entre eux dans le quartier Zongo de Ouagadougou.
Les autorités politiques semblent ménager les Koglweogo, tout en condamnant leurs exactions et ont réaffirmé la prééminence des forces légales sur les groupes d’autodéfense.
Le Burkina Faso peut-il aujourd’hui se passer d’auxiliaires soutenus par une grande partie de la population ainsi que par certains chefs traditionnels, alors que le terrorisme rode, que le pays se remet lentement des soubresauts des évènements d’octobre 2014 et de ses conséquences? C’est bien entendu aux dirigeants de répondre à cette question de manière à renforcer l’état de droit et la légalité républicaine, tout en ne se privant pas de forces susceptibles de pallier certaines faiblesses dans le domaine sécuritaire.
D’une part il y a déjà plus d’une décennie que des groupes de citoyens, jeunes et plus âgés, chrétiens comme musulmans se sont regroupés afin d’endiguer la vague de "coupeurs de routes" et de voleurs de bétail qui sévissent dans le pays.
Certains font même une distinction entre les Koglweogo qui relèvent de l’"esprit de Mané" et d’autres de celui "de Zorgho". Les premiers ont été créés en 1992 dans le Sanmatenga, le Bam et l’Oubritenga. Ils étaient en quelque sorte des supplétifs de l’autorité administrative et se contentaient de remettre les délinquants aux gendarmes ou aux policiers, ainsi que leur butin.
En revanche, les seconds qui ont essaimé sur le plateau mossi et sont majoritaires dans le Goulmou et le sud du pays se sont illustrés par des actions parfois violentes à l’encontre de voleurs ou supposés tels, qui ont conduit à des excès condamnés par les autorités. Ces groupes sont très bien organisés, tant au plan de leur mode opératoire que de leur armement et des résultats obtenus contre la délinquance.
De telles actions d’éclat surmédiatisées et leur progression dans le centre ouest et à Ouagadougou même, suscitent à présent des réactions de la part de la population, qui se divise entre partisans et adversaires des "justiciers de la brousse" et des autorités qui sont obligées de tenir compte de leur existence.
Leurs soutiens font valoir que l’État ne peut pas tout, surtout dans une période de reprise en main du pays après 15 mois de troubles plus ou moins continus, aggravés par les attentats terroristes de ce début d’année; les pro Koglweogo qui sont bien souvent soutenus et adoubés par les chefferies traditionnelles ne manquent pas une occasion de faire valoir que grâce à l’intervention de ces éléments, la délinquance et les vols de bétail ont bien diminué, surtout là où les forces de sécurité sont moins présentes.
Au contraire leurs détracteurs mettent en exergue les jugements sommaires, le racket qu’ils font subir aux présumés coupables et leur enrichissement grâce à un système d’amendes destiné à enrichir leurs membres.
La vérité se situe sans doute à mi chemin entre ces opinions bien tranchées et dépend bien entendu des groupes en fonction de leur zone d’intervention et de leurs méthodes.
La question des Koglweogo a pris une importance non négligeable depuis les évènements récents de Sissili dans le centre ouest qui ont vu des bandits tuer deux de leurs membres et incendier 24 de leurs engins, ainsi que la manifestation de pro-Koglweogo qui exigeaient la libération de deux d’entre eux dans le quartier Zongo de Ouagadougou.
Les autorités politiques semblent ménager les Koglweogo, tout en condamnant leurs exactions et ont réaffirmé la prééminence des forces légales sur les groupes d’autodéfense.
Le Burkina Faso peut-il aujourd’hui se passer d’auxiliaires soutenus par une grande partie de la population ainsi que par certains chefs traditionnels, alors que le terrorisme rode, que le pays se remet lentement des soubresauts des évènements d’octobre 2014 et de ses conséquences? C’est bien entendu aux dirigeants de répondre à cette question de manière à renforcer l’état de droit et la légalité républicaine, tout en ne se privant pas de forces susceptibles de pallier certaines faiblesses dans le domaine sécuritaire.