Infirmières, Histoires et combats : Un métier mis à l’honneur par l’écrivain Philippe Duley. (c) Philippe Duley.
Depuis des siècles les infirmières sont le cœur du domaine médical, l’essence, la bravoure, le pilier d’une réalité difficile. Car bien plus qu’un métier, cette profession est un combat. Ce combat, notre année 2020 et la pandémie l’ont révélé au plus haut point. Cette année, elles sont naturellement devenues une part considérable des “héros des soins de santé": les infirmières travaillant en première ligne de la COVID-19. Cependant, malgré les remerciements affichés en public, il devient évident que de nombreuses infirmières ne reçoivent pas le soutien dont elles ont besoin pour se sentir en sécurité au travail et pour maintenir leur propre santé et leur bien-être.
En France, l'enquête de l’Ordre national des infirmier(ère)s cible les problèmes liés à l'épidémie:
- Quasi doublement des situations d’épuisement professionnel en quelques mois.
- Plus d’un tiers des infirmier(ère)s salarié(e)s indiquent être en effectifs réduits par rapport à la normale.
- 57% des infirmier(ère)s salarié(e)s estiment ne pas disposer du temps nécessaire pour prendre en charge les patients.
- Deux tiers des infirmier(ère)s déclarent que leurs conditions de travail se sont détériorées depuis le début de la crise.
- Plus de 30% des infirmier(ère)s exercent des tâches qui sortent de leur champ de compétences réglementaires pour faire face au surcroit général d’activité lié au Covid.
- 43% des infirmier(ère)s ne savent pas s’ils ou elles seront toujours infirmiers dans 5 ans.
Ainsi, le soutien que les infirmier(ère)s ont ressenti de la part de leur organisation et de leurs responsables varie d'un lieu de travail à l'autre et d'une unité à l'autre. Beaucoup se sont éloigné(e)s de leur famille et ont manqué les moments de la vie quotidienne et les étapes clés du développement de leurs enfants. Au point que l’Ordre des infirmier(ère)s enregistrait le 11 octobre dernier un "quasi doublement des situations d’épuisement professionnels en quelques mois", selon son enquête menée sur 60 000 infirmier(ère)s. Et, plus de 30% d’entre eux "exercent des tâches qui sortent de leur champ de compétences réglementaire pour faire face au surcroit d’activité général lié au Covid".
Mais ce métier ne se résume pas qu’à ces chiffres, et Philippe Duley journaliste et ancien rédacteur en chef du Parisien, en a capté l’essence. En effet, éditeur au JDD, reporter à l'Est Républicain, Le Progrès, et Le Bien Public mais également, auteur de plusieurs livres dont Le Roman de Montmartre (éditions du Rocher), et récemment Lettre ouverte aux Français, en collaboration avec Daril Boubakeur (Kero), Philippe Duley signe son deuxième ouvrage parlant de ce sujet après La vraie histoire des infirmières (Chronique) publié en 2012. C’est avec passion, précision et dévouement qu’il nous parle aujourd’hui de ce magnifique et difficile métier, à travers son ouvrage, le livre témoignage «Infirmières, Histoire et combat”. Interview.
En France, l'enquête de l’Ordre national des infirmier(ère)s cible les problèmes liés à l'épidémie:
- Quasi doublement des situations d’épuisement professionnel en quelques mois.
- Plus d’un tiers des infirmier(ère)s salarié(e)s indiquent être en effectifs réduits par rapport à la normale.
- 57% des infirmier(ère)s salarié(e)s estiment ne pas disposer du temps nécessaire pour prendre en charge les patients.
- Deux tiers des infirmier(ère)s déclarent que leurs conditions de travail se sont détériorées depuis le début de la crise.
- Plus de 30% des infirmier(ère)s exercent des tâches qui sortent de leur champ de compétences réglementaires pour faire face au surcroit général d’activité lié au Covid.
- 43% des infirmier(ère)s ne savent pas s’ils ou elles seront toujours infirmiers dans 5 ans.
Ainsi, le soutien que les infirmier(ère)s ont ressenti de la part de leur organisation et de leurs responsables varie d'un lieu de travail à l'autre et d'une unité à l'autre. Beaucoup se sont éloigné(e)s de leur famille et ont manqué les moments de la vie quotidienne et les étapes clés du développement de leurs enfants. Au point que l’Ordre des infirmier(ère)s enregistrait le 11 octobre dernier un "quasi doublement des situations d’épuisement professionnels en quelques mois", selon son enquête menée sur 60 000 infirmier(ère)s. Et, plus de 30% d’entre eux "exercent des tâches qui sortent de leur champ de compétences réglementaire pour faire face au surcroit d’activité général lié au Covid".
Mais ce métier ne se résume pas qu’à ces chiffres, et Philippe Duley journaliste et ancien rédacteur en chef du Parisien, en a capté l’essence. En effet, éditeur au JDD, reporter à l'Est Républicain, Le Progrès, et Le Bien Public mais également, auteur de plusieurs livres dont Le Roman de Montmartre (éditions du Rocher), et récemment Lettre ouverte aux Français, en collaboration avec Daril Boubakeur (Kero), Philippe Duley signe son deuxième ouvrage parlant de ce sujet après La vraie histoire des infirmières (Chronique) publié en 2012. C’est avec passion, précision et dévouement qu’il nous parle aujourd’hui de ce magnifique et difficile métier, à travers son ouvrage, le livre témoignage «Infirmières, Histoire et combat”. Interview.
14 janv. à 17.30(2).mp3 (762.33 Ko)
"Les infirmières ne demandent pas plus d’argent, juste d'avoir de meilleurs conditions de travail"
Philippe Duley. (c) Philippe Duley.
- En lien évidemment avec notre actualité, quel a été l’élément déclencheur qui vous a amené à écrire ce livre?
Il y a 5 ans j’ai écrit un livre sur les infirmières et au début du premier confinement un nouvel éditeur m’a demandé d’en écrire un nouveau. J’aime le défi, le challenge de devoir écrire rapidement, d’écrire en 3 semaines. Sur le journal Le Monde à ce moment-là, j’ai vu le visage de femmes, d’infirmières au visage fatigué et marqué sur ce fond de pandémie qui leur tombait dessus. J’ai donc décidé d’en écrire un nouveau. D’autant plus qu’avec toutes les nouvelles séries télévisées, cinéma, c’est un métier qui de plus en plus est mis à l’honneur. Avec les applaudissements qu’elles ont reçus en mars dernier pour leur travail, c’était une évidence de faire ce deuxième livre.
- En 2012, vous avez publié "La vraie (histoire) des infirmières" aux éditions Chronique. Était-ce un projet que vous aviez en tête depuis un moment d’écrire sur ce métier spécifiquement?
Lorsque je travaillais au journal le parisien (Chef du service Desk, Rédacteur en chef service Société et Rédacteur en Chef) je voyais à l’époque déjà, il y a 10 ans, des résultats de sondages que nous avons publiés qui montraient que 98 % des Français remerciaient les infirmières et j’avais déjà fait des reportages sur ce milieu. Un éditeur m’a proposé d’écrire sur ce sujet et j’ai accepté car les infirmières, même dans l’histoire sont des figures emblématiques. Mon dernier livre diffère par rapport à celui écrit en 2012, dû au fait que j’y ai apporté un souffle nouveau car aussi, j’ai plus de recul. En 2020, les infirmières sont des stars, applaudies aux balcons par les Français en mars. Leur métier et ce livre, que j’ai écrit avec mes "tripes", ont plus d’impact. Ces femmes sont admirables, elles ne recherchent pas l’argent, elles font ce travail par passion, et souhaitent juste avoir de meilleures conditions de travail.
Ce qui me choque aujourd’hui, c’est que personne n’ait fait un état des lieux de ce qu’elles avaient enduré pendant la crise du COVID-19, Il n’y a pas de bilan ou de chiffres par rapport au nombre de morts chez les infirmiers et infirmières, ni sur les dégâts physiques et psychologiques. Je l’explique par le fait qu’en mars, la pandémie a amené de la stupéfaction, donc on a pu observer des médecins et des infirmières dans un état d’épuisement total. Ce sont des métiers qui ont été mis en lumière. Mais depuis, la situation s’est normalisée, d’autres problèmes sociaux sont apparus.
- En quoi le métier d’infirmière a-t-il pour vous évolué au fil du temps?
C’est un métier qui s’est professionnalisé. On est passé de l’assistante du médecin dans l’histoire à un métier à part entière. Aujourd’hui, on atteint un cran de plus. Ce sont de véritables expertes qui ne sont plus dans l’ombre. On le voit même dans les séries TV. Dans "Urgence", l’infirmière est au second plan, alors que dans la série "The Resident", Nic Nevin, infirmière est l’un des personnages principaux.
- Quels traits de personnalité vouliez-vous faire ressortir le plus dans votre ouvrage par rapport à cette profession ?
L’aide collective. La maladie, c‘est le médecin. L’humain, l’humanisation du patient parfois oublié quand on le soigne, c’est l’infirmière. Elle est à l’écoute de ce dernier, c’est de l’altruisme pur. Cette vocation naturelle de soigner et d’aider les autres, elles l’ont entre 12 et 14 ans. Mais avec la pandémie, leur métier a pris une autre dimension. Encore plus humaine. Certaines ont commencé leur métier avec des morts à n’en plus finir jour après jour. Elles ne veulent pas être traitées comme des héroïnes, elles ne réclament pas la gloire, mais du matériel, du temps, et encore une fois de meilleures conditions de travail
.
- Qu’avez-vous appris pendant vos recherches sur ce métier, les faits les plus marquants?
Mon livre ouvre sur l’histoire de Charlotte 26 ans, infirmière pour la première fois pendant le premier confinement. La première expérience qu’elle a ce sont des gens, qui meurent dans ses bras. C’est très poignant, c’est un témoignage fort. Elle dort mal et révèle que c’est après 10 jours de travail que finalement, elle s’effondre dans les bras de son compagnon, épuisée, en pleurs, et dépassée par les évènements. C’est une femme forte et modeste qui m’impressionne. Et chaque témoignage de mon livre d’ailleurs est touchant. Ces infirmières, en toute modestie, sans recherche d’argent s’investissent pour soigner la souffrance humaine avec une compassion incroyable.
Avec la pandémie, elles se sont blindées encore plus pour affronter cette chose énorme qui nous est tombée dessus, Elles luttent pour soutenir ce nouveau rythme de travail effréné.
- Pouvez-vous nous parler de votre carrière de journaliste, quels ont été les évènements marquants, vos plus beaux souvenirs et challenges ?
J’ai commencé dans la presse locale, régionale. Ce métier fut une évidence pour moi avec des journées différentes, remplies de rencontres. Très vite, je me suis aperçu que le meilleur endroit pour l’exercer était Paris. Ayant été rédacteur en chef du Parisien, diriger un journal est épuisant et extraordinaire à la fois. J’ai interviewé des personnalités incroyables, révélé des nouvelles, des informations qui ont bousculé le pays avec des sujets énormes ! C’est un rythme effréné d’être journaliste mais c’est exaltant de faire partie des gens qui font avancer l’information. Le risque est présent, mais c’est ce qui est intéressant, d’aller chercher l’information en profondeur. Car être journaliste, c’est un métier noble et démocratique.
- Vous avez été directeur général de l’École supérieure de journalisme de Paris, aujourd’hui vous êtes directeur pédagogique à l'IICP chez Galileo, qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le fait d’enseigner le journalisme et la communication ?
J’aime et je suis un "drogué" de l’information. J’ai été le responsable de l’information. J’aime faire briller les yeux de mes étudiants, leur donner des contacts, les encourager à "gratter" l’information et à ne pas se contenter des réseaux sociaux par exemple comme source. La transmission de ce savoir est essentielle. Comment prendre un angle, le vendre et creuser une idée originale.
- Vous semblez porter un regard très engagé sur les défis de notre société contemporaine. Que pouvez-vous nous dire sur l’évolution de cette dernière et sur le regard sociologique que vous portez à ce sujet?
J’ai un regard modeste sur cette question et je ne porte aucun jugement sur la société. Évidemment, le monde du journalisme rencontre des difficultés. À cause du phénomène des "Fake News" qui est indépendant du métier qui est de transmettre l’information que l’on a, les gens ont des difficultés à faire confiance au média. Peut-être trouvent-ils les journaux trop chers, avec l’arrivée des sites Internet l’information en masse et rapide. Certains se demandent même qu’elle chaîne est la plus fiable à regarder. Les gens prennent les choses très à cœur. Il faut qu’ils sachent et qu’ils apprennent à faire la différence entre une Fake News et une vraie information qui a des sources. Et ils commencent à s’en apercevoir et à en prendre conscience. C’est peut-être à nous journalistes, de renforcer notre crédibilité en étant plus précis dans les informations que l’on donne, en expliquant mieux. Les choses évoluent pour le meilleur c’est certain et la confiance sera restaurée.
- Auriez-vous un dernier mot concernant votre livre témoignage?
J’ai écrit ce livre pour moi-même en premier lieu. Dans l’écriture il y a quelque chose de très personnel. C’est gratifiant de présenter une idée à un un éditeur, qu’elle soit approuvée, contactée et qu’elle se transforme en cet objet le livre, qui un matin arrive chez soi puis finit dans votre bibliothèque et dans celle d’autres personnes, en vente, etc.. Pour moi c’est bouleversant et incroyable. C’est un livre ambitieux qui a des lecteurs et je n’ai qu’une envie, c’est de continuer à écrire!
Il y a 5 ans j’ai écrit un livre sur les infirmières et au début du premier confinement un nouvel éditeur m’a demandé d’en écrire un nouveau. J’aime le défi, le challenge de devoir écrire rapidement, d’écrire en 3 semaines. Sur le journal Le Monde à ce moment-là, j’ai vu le visage de femmes, d’infirmières au visage fatigué et marqué sur ce fond de pandémie qui leur tombait dessus. J’ai donc décidé d’en écrire un nouveau. D’autant plus qu’avec toutes les nouvelles séries télévisées, cinéma, c’est un métier qui de plus en plus est mis à l’honneur. Avec les applaudissements qu’elles ont reçus en mars dernier pour leur travail, c’était une évidence de faire ce deuxième livre.
- En 2012, vous avez publié "La vraie (histoire) des infirmières" aux éditions Chronique. Était-ce un projet que vous aviez en tête depuis un moment d’écrire sur ce métier spécifiquement?
Lorsque je travaillais au journal le parisien (Chef du service Desk, Rédacteur en chef service Société et Rédacteur en Chef) je voyais à l’époque déjà, il y a 10 ans, des résultats de sondages que nous avons publiés qui montraient que 98 % des Français remerciaient les infirmières et j’avais déjà fait des reportages sur ce milieu. Un éditeur m’a proposé d’écrire sur ce sujet et j’ai accepté car les infirmières, même dans l’histoire sont des figures emblématiques. Mon dernier livre diffère par rapport à celui écrit en 2012, dû au fait que j’y ai apporté un souffle nouveau car aussi, j’ai plus de recul. En 2020, les infirmières sont des stars, applaudies aux balcons par les Français en mars. Leur métier et ce livre, que j’ai écrit avec mes "tripes", ont plus d’impact. Ces femmes sont admirables, elles ne recherchent pas l’argent, elles font ce travail par passion, et souhaitent juste avoir de meilleures conditions de travail.
Ce qui me choque aujourd’hui, c’est que personne n’ait fait un état des lieux de ce qu’elles avaient enduré pendant la crise du COVID-19, Il n’y a pas de bilan ou de chiffres par rapport au nombre de morts chez les infirmiers et infirmières, ni sur les dégâts physiques et psychologiques. Je l’explique par le fait qu’en mars, la pandémie a amené de la stupéfaction, donc on a pu observer des médecins et des infirmières dans un état d’épuisement total. Ce sont des métiers qui ont été mis en lumière. Mais depuis, la situation s’est normalisée, d’autres problèmes sociaux sont apparus.
- En quoi le métier d’infirmière a-t-il pour vous évolué au fil du temps?
C’est un métier qui s’est professionnalisé. On est passé de l’assistante du médecin dans l’histoire à un métier à part entière. Aujourd’hui, on atteint un cran de plus. Ce sont de véritables expertes qui ne sont plus dans l’ombre. On le voit même dans les séries TV. Dans "Urgence", l’infirmière est au second plan, alors que dans la série "The Resident", Nic Nevin, infirmière est l’un des personnages principaux.
- Quels traits de personnalité vouliez-vous faire ressortir le plus dans votre ouvrage par rapport à cette profession ?
L’aide collective. La maladie, c‘est le médecin. L’humain, l’humanisation du patient parfois oublié quand on le soigne, c’est l’infirmière. Elle est à l’écoute de ce dernier, c’est de l’altruisme pur. Cette vocation naturelle de soigner et d’aider les autres, elles l’ont entre 12 et 14 ans. Mais avec la pandémie, leur métier a pris une autre dimension. Encore plus humaine. Certaines ont commencé leur métier avec des morts à n’en plus finir jour après jour. Elles ne veulent pas être traitées comme des héroïnes, elles ne réclament pas la gloire, mais du matériel, du temps, et encore une fois de meilleures conditions de travail
.
- Qu’avez-vous appris pendant vos recherches sur ce métier, les faits les plus marquants?
Mon livre ouvre sur l’histoire de Charlotte 26 ans, infirmière pour la première fois pendant le premier confinement. La première expérience qu’elle a ce sont des gens, qui meurent dans ses bras. C’est très poignant, c’est un témoignage fort. Elle dort mal et révèle que c’est après 10 jours de travail que finalement, elle s’effondre dans les bras de son compagnon, épuisée, en pleurs, et dépassée par les évènements. C’est une femme forte et modeste qui m’impressionne. Et chaque témoignage de mon livre d’ailleurs est touchant. Ces infirmières, en toute modestie, sans recherche d’argent s’investissent pour soigner la souffrance humaine avec une compassion incroyable.
Avec la pandémie, elles se sont blindées encore plus pour affronter cette chose énorme qui nous est tombée dessus, Elles luttent pour soutenir ce nouveau rythme de travail effréné.
- Pouvez-vous nous parler de votre carrière de journaliste, quels ont été les évènements marquants, vos plus beaux souvenirs et challenges ?
J’ai commencé dans la presse locale, régionale. Ce métier fut une évidence pour moi avec des journées différentes, remplies de rencontres. Très vite, je me suis aperçu que le meilleur endroit pour l’exercer était Paris. Ayant été rédacteur en chef du Parisien, diriger un journal est épuisant et extraordinaire à la fois. J’ai interviewé des personnalités incroyables, révélé des nouvelles, des informations qui ont bousculé le pays avec des sujets énormes ! C’est un rythme effréné d’être journaliste mais c’est exaltant de faire partie des gens qui font avancer l’information. Le risque est présent, mais c’est ce qui est intéressant, d’aller chercher l’information en profondeur. Car être journaliste, c’est un métier noble et démocratique.
- Vous avez été directeur général de l’École supérieure de journalisme de Paris, aujourd’hui vous êtes directeur pédagogique à l'IICP chez Galileo, qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le fait d’enseigner le journalisme et la communication ?
J’aime et je suis un "drogué" de l’information. J’ai été le responsable de l’information. J’aime faire briller les yeux de mes étudiants, leur donner des contacts, les encourager à "gratter" l’information et à ne pas se contenter des réseaux sociaux par exemple comme source. La transmission de ce savoir est essentielle. Comment prendre un angle, le vendre et creuser une idée originale.
- Vous semblez porter un regard très engagé sur les défis de notre société contemporaine. Que pouvez-vous nous dire sur l’évolution de cette dernière et sur le regard sociologique que vous portez à ce sujet?
J’ai un regard modeste sur cette question et je ne porte aucun jugement sur la société. Évidemment, le monde du journalisme rencontre des difficultés. À cause du phénomène des "Fake News" qui est indépendant du métier qui est de transmettre l’information que l’on a, les gens ont des difficultés à faire confiance au média. Peut-être trouvent-ils les journaux trop chers, avec l’arrivée des sites Internet l’information en masse et rapide. Certains se demandent même qu’elle chaîne est la plus fiable à regarder. Les gens prennent les choses très à cœur. Il faut qu’ils sachent et qu’ils apprennent à faire la différence entre une Fake News et une vraie information qui a des sources. Et ils commencent à s’en apercevoir et à en prendre conscience. C’est peut-être à nous journalistes, de renforcer notre crédibilité en étant plus précis dans les informations que l’on donne, en expliquant mieux. Les choses évoluent pour le meilleur c’est certain et la confiance sera restaurée.
- Auriez-vous un dernier mot concernant votre livre témoignage?
J’ai écrit ce livre pour moi-même en premier lieu. Dans l’écriture il y a quelque chose de très personnel. C’est gratifiant de présenter une idée à un un éditeur, qu’elle soit approuvée, contactée et qu’elle se transforme en cet objet le livre, qui un matin arrive chez soi puis finit dans votre bibliothèque et dans celle d’autres personnes, en vente, etc.. Pour moi c’est bouleversant et incroyable. C’est un livre ambitieux qui a des lecteurs et je n’ai qu’une envie, c’est de continuer à écrire!