C'était en 2009. La science et la religion sont minées par les tartufes jacobiens. Quand l'homme perd sa raison il dit n'importe quoi. Il confond zaouïa et casino. Nous ne sommes pas en Inde ou en Chine où les compétences scientifiques sont partagées entre le pays d'origine et le pays d'accueil.
Nous ne sommes ni à Yan'an Hôtel de Shanghai ni dans la villa d'hôte Satyagraha où vivait Mohandas Gandhi. Nous sommes chez nous à Bab Ezzouar à l'Hôtel Mercure. C'est la rencontre des compétences algériennes à l'étranger. Une rencontre organisée par l'ACA de M. Boudjelal, FOREM de Mustapha et deux ministères. Le ministère de l'Enseignement supérieur, géré par Haroubia, représentait la science et la technologie et le ministère de la Solidarité, géré par Djamel Ould Abbes, représentait la diaspora algérienne vivant à l'étranger. Boughazi a récité avec rythme et enthousiasme le discours du président. Ould Abbes a pris la parole juste après. Ould Abbes nous a donné une leçon d'amour du pays et d'affection pour la religion.
Un amour qui nous faisait revenir aux contes de nos grandes mères quand nous étions gamins. Nos grandes mères n'étaient pas régionalement polarisées ou des demies têtes politisées comme Ould Abbes. Elles savaient bien raconter comment les moudjahidines faisaient leurs embuscades contre les soldats colons et comment Salah Eddine a libéré la Sainte mosquée al-Aqsa. Je voyais le professeur Kamel dans les nues et le Professor Ali Nadjai rigoler. Un vrai carnaval scientifique.
De temps à autre, Ould Abbes saluait l'audience d'une main ouverte pour exposer un petit cercle de henné. L'action justifie son intention. L'audience savait que le henné venait de Souiket Eddebane ou d'Ain Azlaiten de Sidi Abdellah Ben Mekki. A la fin du séminaire nous avons tenu une réunion avec Ould Abbes dans son ministère. Tout est bien décrit et rien n'est décidé. Des photos pour la presse et des cadeaux, dans un sac plastique, pour chaque participant. Personne ne savait ce que contenait le sac magique. Surprise! Un portrait du président, un petit sachet en toile plein de terre ou sable.
Le culte de la personnalité commence dans un sac plastique. Ce sachet ressemblait aux sachets préparés par des sorcières. C'est ainsi que nous reconnaissons la baraka de Sidna. Ce sachet de terre me rappelait les paroles d'Ahmed Tazi dans son roman intitulé "Le nu et la coupole": "Une foi le nu enterré, le caïd Zoubir ensevelit la coupole. La frustration dépassait le sentiment d'échec. La déception est douloureuse. Si la magie n'existait pas, le surnaturel n'existait pas non plus, ou du moins la configuration qu'on lui donnait: il ne serait rien que du spectacle tout au plus des techniques rituelles indémontables, le spirituel enrobé dans des présentations fantastiques, prodigieuses, tout le bataclan".
Certains, venus du Canada, se prenaient pour des mourides aveuglement fidèles à Ould Abbes. D'autres ne prenaient pas au sérieux le chapelet libanais dans une main décorée de henné. Monsieur Faouzi un proche d'Ould Abbes était un peu embarrassé par cette contradiction.
La soirée, un gala sponsorisé par Issad Rabrab, le patron de Cevital, un homme calme et modeste.
Le sachet de terre et le portrait du président reflètent le génie d'Ould Abbes et me rappellent l'histoire d'une église à Lukova. Dans ce lieu, tous les saints sont des prophètes. Lukova est située en république tchèque. En 1968 lors d'un service funèbre, le toit d'une petite église à Lukova s'est écroulé sur de pauvres gens. Les superstitieux prétendaient que le toit de cette église était maudit et portait malchance. Après ce malheureux accident l'endroit n'est plus visité et plus personne ne veut prier dans ce lieu lugubre.
Un artiste, nommé Jakub, décida d'intervenir afin de conserver ce patrimoine médiéval. Jakub a installé 32 fantômes sur les bancs de cette église afin de garder en mémoire le respect pour ceux qui étaient morts sur ces mêmes bancs. Le lieu est fascinant et intrigue les touristes. L'objectif de Jakub est atteint. Les fantômes habitent le lieu et les visiteurs payent pour expérimenter la peur. Les sculptures "fantômes" permettaient à l'église de générer des recettes et font de l'endroit un lieu un peu plus effrayant. Dieu merci! le toit du Mercure ne s'est pas démoli sur nos têtes.
Ces jours-ci nous assistons au congrès des soufis à Mostaganem. Je ne sais pas si Issad Rabrab et Chakib sont invités. La ville coquette est connue par ses zaouïas. Mon copain de chambre à l'IAP était de Sidi Lakhdar. Il me disait: "Les fantômes sont fidèles aux fantoches. Le pouvoir est plein de fantoches. Ce fut un temps où les mourides du Vatican contrôlaient les monts et vallées de Aïn Tédelèsle village de Cheikh El Djilali à Mazouna le village de cheikh Sidi M'hamed Bencharef".
Cette fois c'est Chakib qui s'expose, comme un produit de fin de série, en solde dans la vitrine des zaouïas. Il rêve de se tenir au premier rang face aux feux des caméras. Il prépare son sachet de terre et attend une invitation. Il veut jouer le rôle de Jakub à Mezeghrane ou à Sidi Lakhdar Ben Khlouf. Après sa tournée dans les zaouïas, il mobilise ses fantômes et ses démons.
La tournée de Jakubdans les zaouïas est un signe de pratique de la folie américaine. Le monde est à l'envers les prêcheurs de l'incorrect sont devenus "zouhdi" ou soufis de haute gamme. Le show business dans la religion est nouveau chez nous. Le projet de Chakib est simple. Il veut installer dans les zaouïas des fantômes à la manière de Jakub.
Il ne faut pas toujours croire aux promesses de Jakub disait un medjdoub. Ce medjdoub est chargé par les "Djinns" de ramener de l'eau dans un couscoussier pour l'ablution chez cheikh Bibite. La folie de cette personne est prise comme une "Djedba". Il se dirige vers Jakub et lui tend le couscoussier vide. Jakub pensait que ce "medjdoub" voulait l'aumône pour ses fantômes. Il rentre la main dans la poche et sort un paquet d'un million de dinars. Le medjdoub regarda Jakub et dit: "l'ablution ne se fait pas avec l'argent. Je vous demande de remplir ce couscoussier d'eau et de le remettre au cheikh qui vous attend dans sa loge pour bénir votre compagne. Il va vous dire: le roi est mort vive le roi".
En conclusion: Le trésor le plus précieux pour nous Algériens est la raison. La raison est connue sous le nom Aql en arabe. Notre grand malheur n'est pas tombé du ciel. Notre malheur n'est pas importé d'ailleurs. Il est le résultat de nos actes. Nous avons perdu le "Aql". Nous l'avons vendu à bas prix à des gens fantômes. La logique du vrai soufi repose sur cet axiome: "tous les prophètes sont des saints, mais tous les saints ne sont pas des prophètes. Tout ce qui est faux attire les attentions et ne dure pas pour longtemps".
Le toit des soufis est solide et ne risque pas de s'effondrer sous les secousses des mensonges politiques. Les congressistes soufis à Mostaganem rejettent les fantômes de Jakub et refusent de voir parmi eux un semeur de pagaille et de discorde.
Nous ne sommes ni à Yan'an Hôtel de Shanghai ni dans la villa d'hôte Satyagraha où vivait Mohandas Gandhi. Nous sommes chez nous à Bab Ezzouar à l'Hôtel Mercure. C'est la rencontre des compétences algériennes à l'étranger. Une rencontre organisée par l'ACA de M. Boudjelal, FOREM de Mustapha et deux ministères. Le ministère de l'Enseignement supérieur, géré par Haroubia, représentait la science et la technologie et le ministère de la Solidarité, géré par Djamel Ould Abbes, représentait la diaspora algérienne vivant à l'étranger. Boughazi a récité avec rythme et enthousiasme le discours du président. Ould Abbes a pris la parole juste après. Ould Abbes nous a donné une leçon d'amour du pays et d'affection pour la religion.
Un amour qui nous faisait revenir aux contes de nos grandes mères quand nous étions gamins. Nos grandes mères n'étaient pas régionalement polarisées ou des demies têtes politisées comme Ould Abbes. Elles savaient bien raconter comment les moudjahidines faisaient leurs embuscades contre les soldats colons et comment Salah Eddine a libéré la Sainte mosquée al-Aqsa. Je voyais le professeur Kamel dans les nues et le Professor Ali Nadjai rigoler. Un vrai carnaval scientifique.
De temps à autre, Ould Abbes saluait l'audience d'une main ouverte pour exposer un petit cercle de henné. L'action justifie son intention. L'audience savait que le henné venait de Souiket Eddebane ou d'Ain Azlaiten de Sidi Abdellah Ben Mekki. A la fin du séminaire nous avons tenu une réunion avec Ould Abbes dans son ministère. Tout est bien décrit et rien n'est décidé. Des photos pour la presse et des cadeaux, dans un sac plastique, pour chaque participant. Personne ne savait ce que contenait le sac magique. Surprise! Un portrait du président, un petit sachet en toile plein de terre ou sable.
Le culte de la personnalité commence dans un sac plastique. Ce sachet ressemblait aux sachets préparés par des sorcières. C'est ainsi que nous reconnaissons la baraka de Sidna. Ce sachet de terre me rappelait les paroles d'Ahmed Tazi dans son roman intitulé "Le nu et la coupole": "Une foi le nu enterré, le caïd Zoubir ensevelit la coupole. La frustration dépassait le sentiment d'échec. La déception est douloureuse. Si la magie n'existait pas, le surnaturel n'existait pas non plus, ou du moins la configuration qu'on lui donnait: il ne serait rien que du spectacle tout au plus des techniques rituelles indémontables, le spirituel enrobé dans des présentations fantastiques, prodigieuses, tout le bataclan".
Certains, venus du Canada, se prenaient pour des mourides aveuglement fidèles à Ould Abbes. D'autres ne prenaient pas au sérieux le chapelet libanais dans une main décorée de henné. Monsieur Faouzi un proche d'Ould Abbes était un peu embarrassé par cette contradiction.
La soirée, un gala sponsorisé par Issad Rabrab, le patron de Cevital, un homme calme et modeste.
Le sachet de terre et le portrait du président reflètent le génie d'Ould Abbes et me rappellent l'histoire d'une église à Lukova. Dans ce lieu, tous les saints sont des prophètes. Lukova est située en république tchèque. En 1968 lors d'un service funèbre, le toit d'une petite église à Lukova s'est écroulé sur de pauvres gens. Les superstitieux prétendaient que le toit de cette église était maudit et portait malchance. Après ce malheureux accident l'endroit n'est plus visité et plus personne ne veut prier dans ce lieu lugubre.
Un artiste, nommé Jakub, décida d'intervenir afin de conserver ce patrimoine médiéval. Jakub a installé 32 fantômes sur les bancs de cette église afin de garder en mémoire le respect pour ceux qui étaient morts sur ces mêmes bancs. Le lieu est fascinant et intrigue les touristes. L'objectif de Jakub est atteint. Les fantômes habitent le lieu et les visiteurs payent pour expérimenter la peur. Les sculptures "fantômes" permettaient à l'église de générer des recettes et font de l'endroit un lieu un peu plus effrayant. Dieu merci! le toit du Mercure ne s'est pas démoli sur nos têtes.
Ces jours-ci nous assistons au congrès des soufis à Mostaganem. Je ne sais pas si Issad Rabrab et Chakib sont invités. La ville coquette est connue par ses zaouïas. Mon copain de chambre à l'IAP était de Sidi Lakhdar. Il me disait: "Les fantômes sont fidèles aux fantoches. Le pouvoir est plein de fantoches. Ce fut un temps où les mourides du Vatican contrôlaient les monts et vallées de Aïn Tédelèsle village de Cheikh El Djilali à Mazouna le village de cheikh Sidi M'hamed Bencharef".
Cette fois c'est Chakib qui s'expose, comme un produit de fin de série, en solde dans la vitrine des zaouïas. Il rêve de se tenir au premier rang face aux feux des caméras. Il prépare son sachet de terre et attend une invitation. Il veut jouer le rôle de Jakub à Mezeghrane ou à Sidi Lakhdar Ben Khlouf. Après sa tournée dans les zaouïas, il mobilise ses fantômes et ses démons.
La tournée de Jakubdans les zaouïas est un signe de pratique de la folie américaine. Le monde est à l'envers les prêcheurs de l'incorrect sont devenus "zouhdi" ou soufis de haute gamme. Le show business dans la religion est nouveau chez nous. Le projet de Chakib est simple. Il veut installer dans les zaouïas des fantômes à la manière de Jakub.
Il ne faut pas toujours croire aux promesses de Jakub disait un medjdoub. Ce medjdoub est chargé par les "Djinns" de ramener de l'eau dans un couscoussier pour l'ablution chez cheikh Bibite. La folie de cette personne est prise comme une "Djedba". Il se dirige vers Jakub et lui tend le couscoussier vide. Jakub pensait que ce "medjdoub" voulait l'aumône pour ses fantômes. Il rentre la main dans la poche et sort un paquet d'un million de dinars. Le medjdoub regarda Jakub et dit: "l'ablution ne se fait pas avec l'argent. Je vous demande de remplir ce couscoussier d'eau et de le remettre au cheikh qui vous attend dans sa loge pour bénir votre compagne. Il va vous dire: le roi est mort vive le roi".
En conclusion: Le trésor le plus précieux pour nous Algériens est la raison. La raison est connue sous le nom Aql en arabe. Notre grand malheur n'est pas tombé du ciel. Notre malheur n'est pas importé d'ailleurs. Il est le résultat de nos actes. Nous avons perdu le "Aql". Nous l'avons vendu à bas prix à des gens fantômes. La logique du vrai soufi repose sur cet axiome: "tous les prophètes sont des saints, mais tous les saints ne sont pas des prophètes. Tout ce qui est faux attire les attentions et ne dure pas pour longtemps".
Le toit des soufis est solide et ne risque pas de s'effondrer sous les secousses des mensonges politiques. Les congressistes soufis à Mostaganem rejettent les fantômes de Jakub et refusent de voir parmi eux un semeur de pagaille et de discorde.