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Burkina: le Général Diendéré à la barre


Par Rédigé le 28/11/2018 (dernière modification le 27/11/2018)

Le 16 septembre 2015, des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) séquestrent des membres du gouvernement de la transition lors d’un conseil des ministres. Il s'agit ni plus ni moins d'une tentative de coup d’État au Burkina Faso. Le général Gilbert Diendéré, le cerveau présumé de ce putsch a été interrogé le 26 novembre 2018 au tribunal militaire.


Le général plaide non coupable

Le général Gilbert Diendéré au milieu. Photo (c) Pascal Ilboudo
Le général Gilbert Diendéré au milieu. Photo (c) Pascal Ilboudo
proces_voix_mp3.mp3 Procès Diendéré.mp3  (3.47 Mo)

"Je n’ai ni commandé, ni planifié, encore moins organisé ou exécuté ce que d’aucuns appellent aujourd’hui coup d’État". Ce sont là les propos de celui qui est considéré comme étant la "boîte noire" de l’ancien régime Compaoré. Pour le général, c’est une situation qui s’est présentée à lui et il a assumé. Diendéré poursuit son déballage en accusant le général Yacouba Isaac Zida, Premier ministre sous la transition d’être responsable de ce qui est arrivé. Il affirme notamment que ce dernier "a donné de l’argent aux organisations de la société civile pour orchestrer une campagne de dénigrement du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) à travers les media et les réseaux sociaux".

Gilbert Diendéré est poursuivi pour attentat à la sureté de l’État, meurtres, coups et blessures, incitation à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline militaire, trahison envers l’État en collision avec des forces extérieures.


Le coup d’État le plus bête" au monde

L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 a mis fin à 27 ans de pouvoir du régime Compaoré. Une transition a été mise en place. Michel Kafando est désigné président de la transition par un collège. La transition avait pour principale mission l’organisation des élections générales pour le 11octobre 2015. Le processus sera interrompu le 16 septembre 2015 par le régiment de sécurité présidentielle (RSP). Cette unité d’élite de l’armée orchestre un coup d’État et porte Gilbert Diendéré à la tête d’un Conseil national pour la démocratie (CND).

Le CND évoque un régime de transition déviant. Il dénonce par ailleurs l’exclusion des partis politiques proche du régime Compaoré pour les prochaines joutes électorales. La majorité des Burkinabè sort dans les rues et dit non à ce coup d’État. Une résistance est alors formée. Après une médiation échouée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) le 20 septembre 2015, les manifestations se poursuivent. Le 25 septembre 2015, le CND capitule. Diendéré se rend aux autorités burkinabè en affirmant: "c’est du temps perdu, je le reconnais; des moyens perdus, je le reconnais; des vies perdues, je le reconnais. J’assume et je répondrai à toutes les questions qu’on me posera". Le bilan officiel du coup d’État qualifié du "plus bête" au monde fait état de 11 morts et plus de 271 blessés.










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