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DISPARITION: Recherche Denise désespérément


Par Lea Raso della Volta Rédigé le 16/12/2009 (dernière modification le 16/12/2009)

Le village de Mazara del Vallo est depuis cinq ans le théâtre où se joue le énième acte d’une tragédie antique dont la victime est une petite fille, Denise Pipitone, disparue il y a tout juste cinq ans. Cette affaire très médiatique qui bouleverse l’Italie dépasse aujourd’hui les limites de la péninsule, depuis que l’association française Rita multiplie les démarches auprès des autorités françaises et italiennes. Car tous les espoirs sont permis, Denise a été vue dans le sud-est de la France, en compagnie de gens du voyage…


DISPARITION: Recherche Denise désespérément
Les faits remontent au 1er septembre 2004, la petite Denise, alors âgée de quatre ans joue devant chez elle : "Ce jour-là, j’avais confié mes deux enfants à ma mère. Vers douze heures trente, j’ai reçu un appel où l’on me disait qu’on était en train de chercher ma fille depuis une demi-heure. Je me suis précipitée à la maison. Il y avait des patrouilles de police et des carabiniers. Mes craintes étaient confirmées… "., raconte Piera Maggio.

Les carabiniers vont se charger de l’enquête, assistés dans leurs investigations par le bureau romain d’Interpol, car l’affaire de la « bambina rapita », la petite fille enlevée prend une tournure inattendue et semble tout droit sortie d’un récit de Leonardo Sciascia.


Haine et vengeance


Bien vite, les enquêteurs s’orientent vers la piste familiale. Dans les villages de Sicile de sombres affaires de famille rappellent que les descendants d’Eschyle y ont fait souche, mais aussi que les "filles d’Electre" sont toujours au cœur des intrigues et tissent patiemment les fils de la vengeance.

"L’Electre" de cette sombre histoire s’appelle en réalité, Jessica Pulizzi. Elle n’est autre que la demi-sœur de Denise, de treize ans son aînée. Très vite, elle va devenir la principale suspecte des Carabiniers qui voient en elle l’instigatrice de ce rapt.

Les communications enregistrées permettent d’établir qu’elle se trouvait à proximité de Denise, peu avant que celle-ci ne disparaisse, mais aussi de mettre en évidence des complicités comme en témoigne cet échange par portables interposés, entre des individus que les Carabiniers cherchent toujours à identifier : "et comment doit-on la transporter ?" ; question à laquelle l’interlocuteur répondra "quand il fera nuit".

Cette conversation sera enregistrée la journée suivant l'enlèvement de Denise, dans un village du centre de la province de Palerme ; mais il y a aussi le fiancé de Jessica, Gaspare Ghaleb qui s’enlise dans des mensonges qui le conduiront lui aussi sur le banc des accusés, pour entrave "au bon déroulement de l’enquête".

Le téléphone portable, plus bavard que Jessica révèle une conversation avec sa mère Anna Corona, à laquelle elle confiera : "je l’ai apporté à la maison", avant, pensent les enquêteurs, de la "livrer" aux Roms de passage dans le village.

Si le portable trahit la demi-sœur, ce qui manque aux enquêteurs, ce sont ses motivations ; mais bien vite ces derniers comprennent que la jalousie en est le moteur. Le père de Jessica a entretenu des relations extraconjugales avec Piera Maggio et de leurs amours est née Denise. Mais ces éléments ne font pas avancer l’enquête. La loi italienne permettant à Jessica, âgée de dix-sept ans aux moments des faits, de se retrancher derrière le silence.

Un obstacle supplémentaire, mais Piera Maggio en "mère courage" ne se laisse pas abattre. Par sa détermination, elle va jusqu’à faire changer la législation italienne et depuis septembre 2009 une loi qui porte le nom de "Denise", ne considère plus l’enlèvement d’enfant comme un simple vol. Elle punie désormais tout ravisseur d’une peine de quinze ans d’emprisonnement.


L’association Rita : fer de lance en France de la recherche

Le sort de Denise et l'acharnement de ses parents vont émouvoir les membres de l’Association Rita "J’ai tout de suite pris cette histoire très à cœur, confie Jézabel Nochez, vice-présidente de l’Association, "sans doute parce que cette petite fille ressemble à la mienne. De plus, comme nous sommes sûrs à 99 % qu’elle est en vie, nous avons beaucoup d’espoir."

Et après l’Italie où l’affaire Pipitone devient une cause nationale, les autorités françaises sont saisies par l’association dès 2007. Xavier Bertrand, alors ministre des Relations sociales, reçoit ses responsables ; la photo de Denise est désormais diffusée un peu partout en France.

Le résultat ne se fait pas attendre et des lettres anonymes signalent la présence de Denise avec des Roms sur le secteur arlésien (Bouches-du-Rhône), la vice-présidente décide alors d’alerter la brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ) d’Aix-en-Provence.

L’adjudante-chef Claude Peillon prend l’affaire en main ; la Gendarmerie procède immédiatement à des vérifications, mais les débuts de l’enquête ont été difficiles. En effet, sans commission rogatoire internationale, les autorités françaises ne peuvent intervenir dans une affaire étrangère, même sur leur propre territoire.

A force de persévérance, Claude Peillon obtiendra cette autorisation. Mais six longs mois se sont écoulés. Les Roms qui retiennent Denise ont levé le camp. Tout est à refaire....

En 2008, elle prend l'initiative de convoquer Carabiniers italiens et Gendarmes français. Et d’un commun accord ils décident de mobiliser la presse française. A la suite d’un reportage télévisé en août 2009, Denise est de nouveau repérée dans le sud-est de la France.

Cette preuve met du baume au cœur à tous : "ce n’est pas un enlèvement crapuleux, c’est pour cela que notre espoir de la retrouver en vie est si grand", souligne Claude Peillon.

Il y a quelques heures l’association française Rita a décidé d’adresser une pétition au Président de la République italienne, Giorgio Napolitano, au Président du Conseil et au Pape afin qu’ils lancent un appel aux personnes qui détiennent Denise.

Le 18 décembre prochain, la section GUP du Tribunal de Marsala, chargée des audiences préliminaires entendra Jessica Pulizzi qui comparaîtra pour "enlèvement, séquestration et détournement de mineur" en compagnie de son fiancé. Pour l’heure Denise, reste toujours introuvable, mais l’Association et la Gendarmerie appellent à une mobilisation massive et à une grande vigilance, seuls moyens de rendre Denise à ses parents.

Contacts : www.associationrita.org ou la BPDJ au 04.42.20.37.75. www.cerchiamodenise.org.
Blog: http://informazione.cerchiamodenise.it ; aiutiamo@cerchiamodenise.org








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