Cocus de Molière et cornus de Guitry pourraient donner la réplique aux héroïnes du roman bourgeois du XIXe siècle, d’Emma Bovary à Anna Karenine. Étudiant tant les sources judiciaires que littéraires, Agnès Walch analyse la réponse juridique à l’adultère féminin et, sous l’ancien régime, à travers la peine de « l’authentique », c’est la place de la femme, cette « éternelle mineure », qui apparaît. De la loi sur le divorce votée – timidement - par la Constituante le 20 septembre 1792 à sa remise en cause par la loi de Bonald de 1816, la remise en cause du divorce au XIXe siècle au profit de la seule séparation de corps des époux ne remet pas en cause la pénalisation du seul adultère féminin… La IIIe République réintroduit le divorce en France, sans intervenir vraiment sur le problème de l’adultère féminin. L’évolution des mentalités et la laïcisation de la société font, qu’après 1890 en tout cas, plus aucun juge n’osera condamner une épouse pour adultère. Il faut cependant attendre 1975 et la révision du code civil pour que l’adultère réintègre la seule sphère privée et intime…
* Agnès Walch est est devenue maître de conférence à l’Université d’Artois après un doctorat d’histoire obtenu à Paris IV. Elle est spécialiste de l’histoire des représentations conjugales et familiales.
* Agnès Walch est est devenue maître de conférence à l’Université d’Artois après un doctorat d’histoire obtenu à Paris IV. Elle est spécialiste de l’histoire des représentations conjugales et familiales.