Poète, dramaturge, romancier, il avait été élu le 24 juin 1999 au fauteuil 22, celui de Julien Green décédé le 13 août 1998 et qui avait été aussi celui de François Mauriac. Il fut reçu sous la Coupole le 15 juin 2000 par Bertrand Poirot-Delpech. L'académie Alphonse Allais créée en 1934 dont il était également le doyen lui a rendu un hommage ému.
Sur la scène du Petit Hébertot, il avait célébré son 90e anniversaire, il évoquait son existence, égrenant les surprenants épisodes de sa vie, durant 80 représentations pour un public charmé par ce conteur extraordinaire. Spectacle qu'il reprendra en 2018 pour ses 100 ans à la Crémaillère, cabaret de la place du Tertre à Montmartre. Cette vie passionnante on la retrouvera dans "Exobiographie", ces mémoires de René de Obaldia qu'il a publiés en 1993 chez Grasset et qui ont reçu le prix Novembre la même année. Il a été couvert de prix littéraires et de distinctions de toutes sortes, commandeur de la Légion d'honneur, officier de l'ordre national du Mérite, croix de guerre 1939-1945, commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres, commandeur de l'ordre du Mérite culturel de Monaco. Sans oublier les grades panaméens de commandeur de l’ordre de Vasco Núñez de Balboa et Grand Croix Manuel Amador Guerrero auxquels il tenait beaucoup.
Le comte René de Obaldia était né à Hong-Kong le 22 octobre 1918, d’un père consul général de Panama et d’une mère française native de Picardie. La famille de Obaldia était venue du pays basque espagnol au XVIIIe siècle et comptait des hommes illustres, José Domingo de Obaldia arrière grand-père de l’écrivain fut le deuxième président de la République de Panamá, détachée en 1903 de celle de Colombie. Le père de ce dernier José de Obaldía fut l'éphémère président de la République de Nouvelle-Grenade, nom d'un autre avatar de la Colombie. José Clemente de Obaldia était venu de son Panama natal à Paris pour suivre des études de sciences politiques, il rencontra au bal Bullier, célèbre établissement du Ve arrondissement de Paris, la jeune Madeleine Peuvrel fille du chef caissier du magasin Le Printemps et par ailleurs cousine de Michèle Morgan. Ils se marient en 1909, partent pour Panama puis pour Hong-Kong, ils ont trois enfants, René est le cadet. Madeleine avait découvert depuis longtemps que son mari n'était pas le charmant jeune homme qui l'avait séduite à Paris et lasse de ses fugues et ses infidélités, elle revient en France et confie ses enfants à la garde d’une nourrice et de sa mère, elle suit des cours à l’école Pigier. René fait ses études secondaires à Amiens puis au lycée Condorcet à Paris. José Clemente ne se manifestera qu’en 1949, il était devenu producteur de cinéma après avoir été ministre de l’Intérieur au Panama, puis il disparaîtra à nouveau de la vie de son fils. Celui-ci avait été mobilisé en 1939, fait prisonnier et envoyé au stalag VIII C en Silésie. Il revient malade à Paris en 1944, bien décidé à être poète, en 1949 paraîtront ses premiers poèmes "Midi". Il doit cependant trouver des moyens de subsistance et exerce différents métiers plus ou moins en relation avec la littérature, il écrira même des chansons pour Luis Mariano et donna la réplique, une seule il est vrai, à Louis Jouvet dans le film "Une histoire d’amour". On le retrouve secrétaire général du centre culturel de Royaumont dans le Val-d’Oise, ce sera pour lui l’occasion de rencontres intéressantes qui favoriseront sa carriére à venir.
Sur la scène du Petit Hébertot, il avait célébré son 90e anniversaire, il évoquait son existence, égrenant les surprenants épisodes de sa vie, durant 80 représentations pour un public charmé par ce conteur extraordinaire. Spectacle qu'il reprendra en 2018 pour ses 100 ans à la Crémaillère, cabaret de la place du Tertre à Montmartre. Cette vie passionnante on la retrouvera dans "Exobiographie", ces mémoires de René de Obaldia qu'il a publiés en 1993 chez Grasset et qui ont reçu le prix Novembre la même année. Il a été couvert de prix littéraires et de distinctions de toutes sortes, commandeur de la Légion d'honneur, officier de l'ordre national du Mérite, croix de guerre 1939-1945, commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres, commandeur de l'ordre du Mérite culturel de Monaco. Sans oublier les grades panaméens de commandeur de l’ordre de Vasco Núñez de Balboa et Grand Croix Manuel Amador Guerrero auxquels il tenait beaucoup.
Le comte René de Obaldia était né à Hong-Kong le 22 octobre 1918, d’un père consul général de Panama et d’une mère française native de Picardie. La famille de Obaldia était venue du pays basque espagnol au XVIIIe siècle et comptait des hommes illustres, José Domingo de Obaldia arrière grand-père de l’écrivain fut le deuxième président de la République de Panamá, détachée en 1903 de celle de Colombie. Le père de ce dernier José de Obaldía fut l'éphémère président de la République de Nouvelle-Grenade, nom d'un autre avatar de la Colombie. José Clemente de Obaldia était venu de son Panama natal à Paris pour suivre des études de sciences politiques, il rencontra au bal Bullier, célèbre établissement du Ve arrondissement de Paris, la jeune Madeleine Peuvrel fille du chef caissier du magasin Le Printemps et par ailleurs cousine de Michèle Morgan. Ils se marient en 1909, partent pour Panama puis pour Hong-Kong, ils ont trois enfants, René est le cadet. Madeleine avait découvert depuis longtemps que son mari n'était pas le charmant jeune homme qui l'avait séduite à Paris et lasse de ses fugues et ses infidélités, elle revient en France et confie ses enfants à la garde d’une nourrice et de sa mère, elle suit des cours à l’école Pigier. René fait ses études secondaires à Amiens puis au lycée Condorcet à Paris. José Clemente ne se manifestera qu’en 1949, il était devenu producteur de cinéma après avoir été ministre de l’Intérieur au Panama, puis il disparaîtra à nouveau de la vie de son fils. Celui-ci avait été mobilisé en 1939, fait prisonnier et envoyé au stalag VIII C en Silésie. Il revient malade à Paris en 1944, bien décidé à être poète, en 1949 paraîtront ses premiers poèmes "Midi". Il doit cependant trouver des moyens de subsistance et exerce différents métiers plus ou moins en relation avec la littérature, il écrira même des chansons pour Luis Mariano et donna la réplique, une seule il est vrai, à Louis Jouvet dans le film "Une histoire d’amour". On le retrouve secrétaire général du centre culturel de Royaumont dans le Val-d’Oise, ce sera pour lui l’occasion de rencontres intéressantes qui favoriseront sa carriére à venir.
Mort d'un Immortel.m4a (1.96 Mo)
Une oeuvre qui aborde tous les genres
En 1955, ce sera son premier roman, "Tamerlan des coeurs". Selon le critique Maurice Nadeau "Le plus beau moment de la production d'Obaldia, une oeuvre bouclée, réussie et parfaite où jouent tout le charme, tout l'humour de l'écrivain".
Sa carrière dramatique commence avec "Génousie" comédie onirique montée par Jean Vilar en 1961. "Le satyre de la Villette", comédie satirique, fait scandale par son titre dans la France de 1963. En 1965, ce sera la parodie de western "Du vent dans les branches de sassafras", sa pièce la plus connue, créée à Bruxelles en 1964 et donnée à Paris l’année suivante au théâtre Gramont qui n'existe plus. On y voyait notamment Michel Simon qu’on avait tiré de sa retraite genevoise et qui bougonnait plus qu’il ne disait le texte et Rita Renoir la "tragédienne du strip-tease" qui avait abandonné le Crazy Horse Saloon pour le théâtre. Il y aura aussi Monsieur Klebs et Rozalie en 1975. Les plus grands acteurs ont joué Obadia. En 2011, Grasset a réuni en un volume de 1.300 pages, l'intégrale de son œuvre théâtrale, "au rire libérateur".
Parmi toute cette production apparaît le recueil "Innocentines, Poèmes pour enfants et quelques adultes". Quelques vers de "Dimanche" en donneront un aperçu:
"Charlotte
Fait de la compote
Bertrand
Suce des harengs.
Cunégonde
Se teint en blonde.
Épaminondas
Cire ses godasses.
Thérèse
Souffle sur la braise.
Léon
Peint des potirons.
Brigitte
S’agite, s’agite.
Adhémar
Dit qu’il en a marre...
Fort affecté par le décès de sa seconde épouse Diane en 2012, René de Obaldia avait cessé d’écrire. On retiendra de lui ce merveilleux mélange d’absurde et de fantaisie qui lui faisait écrire "Il y a une cinquantaine d'années, j'avais écrit mes Mémoires de Centenaire - oui, j'avais pris les devants - , sans me douter que, au fur et à mesure du temps, j'allais me rapprocher dangereusement de mon personnage". Ou déclarer comme étant les plus beaux de la langue française ces deux vers, de lui naturellement: "C’était l’heure divine où sous le ciel gamin/Le geai gélatineux geignait dans le jasmin".
Sa carrière dramatique commence avec "Génousie" comédie onirique montée par Jean Vilar en 1961. "Le satyre de la Villette", comédie satirique, fait scandale par son titre dans la France de 1963. En 1965, ce sera la parodie de western "Du vent dans les branches de sassafras", sa pièce la plus connue, créée à Bruxelles en 1964 et donnée à Paris l’année suivante au théâtre Gramont qui n'existe plus. On y voyait notamment Michel Simon qu’on avait tiré de sa retraite genevoise et qui bougonnait plus qu’il ne disait le texte et Rita Renoir la "tragédienne du strip-tease" qui avait abandonné le Crazy Horse Saloon pour le théâtre. Il y aura aussi Monsieur Klebs et Rozalie en 1975. Les plus grands acteurs ont joué Obadia. En 2011, Grasset a réuni en un volume de 1.300 pages, l'intégrale de son œuvre théâtrale, "au rire libérateur".
Parmi toute cette production apparaît le recueil "Innocentines, Poèmes pour enfants et quelques adultes". Quelques vers de "Dimanche" en donneront un aperçu:
"Charlotte
Fait de la compote
Bertrand
Suce des harengs.
Cunégonde
Se teint en blonde.
Épaminondas
Cire ses godasses.
Thérèse
Souffle sur la braise.
Léon
Peint des potirons.
Brigitte
S’agite, s’agite.
Adhémar
Dit qu’il en a marre...
Fort affecté par le décès de sa seconde épouse Diane en 2012, René de Obaldia avait cessé d’écrire. On retiendra de lui ce merveilleux mélange d’absurde et de fantaisie qui lui faisait écrire "Il y a une cinquantaine d'années, j'avais écrit mes Mémoires de Centenaire - oui, j'avais pris les devants - , sans me douter que, au fur et à mesure du temps, j'allais me rapprocher dangereusement de mon personnage". Ou déclarer comme étant les plus beaux de la langue française ces deux vers, de lui naturellement: "C’était l’heure divine où sous le ciel gamin/Le geai gélatineux geignait dans le jasmin".