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Report du 52e Congrès eucharistique international  24/04/2020

Il devait se tenir du 13 au 20 septembre prochain à Budapest mais en raison de la situation sanitaire actuelle et des conséquences qu'elle peut avoir sur les fidèles et les pèlerins, le Saint-Père l’a reporté à 2021. Le thème en était "En toi, toutes nos sources !" (Ps 87, 7).
Jeudi 24 avril, la Salle de presse du Saint-Siège annonçait que le Pape François avait pris cette décision en collaboration avec le Comité pontifical pour les Congrès eucharistiques internationaux et l'épiscopat hongrois.
Lors de l’angélus du 15 décembre 2019, le Pape faisant allusion à ce rendez-vous important déclarait "Les congrès eucharistiques, depuis plus d’un siècle, rappellent que l’Eucharistie est au centre de la vie de l’Église".
Déjà le 34e congrès avait eu lieu à Budapest du 25 au 30 mai 1938 et s'était déroulé dans un contexte politique extrêmement difficile. Il était présidé par le cardinal Pacelli Secrétaire d’État qui deviendra pape le 2 mars 1939 sous le nom de Pie XII. Le thème en était "L’Eucharistie Lien de Charité". Le 35e congrès n'eut lieu qu'en 1952, du 27 mai au 1er juin, à Barcelone. Avec Pie XII et pour thème "L’Eucharistie  et  la Paix". 
Les Congrès eucharistiques ont été créés en France durant la seconde moitié du XIXe siècle. Une femme, Emilie Tamiser (1834 - 1910) sur l’inspiration de Saint Pierre Julien Eymard (1811-1868) appelé “l’Apôtre de l’Eucharistie”, prend l’initiative d’organiser, avec d’autres laïcs, prêtres et évêques et avec la bénédiction du pape Léon XIII, le premier Congrès eucharistique international. A Lille, en 1881, du 28 au 30 juin avec pour thème “L’Eucharistie sauve le monde”.,
Les Congrès eucharistiques visent à évangéliser par l'adoration de la Sainte Eucharistie, et à rappeler l'importance de ce mystère dans la vie et la mission de l’Église catholique.

"Le rendez-vous de Szentendre"  23/04/2020

Avec son second roman paru chez Fauves éditions le 2 mars dernier, Jacques Brochard nous propose un déplacement, ce qui en cette période morose de confinement n’est pas désagréable du tout.
Il s’en explique "Tout est parti d’un rêve que j’ai eu il y a trois ans environ. En commençant mes premières lignes d’écriture, je me suis dit qu’il fallait que j’effectue de nombreuses recherches afin de donner une consistance à ce livre. Je savais dans quelle direction aller, mais je n’avais aucune idée pour la fin".
L’oeuvre lui a été inspirée par plusieurs voyages effectués en Hongrie, avec quelques incursions à Szentendre, charmante localité de quelque 27.000 habitants au bord du Danube, où abondent musées et galeries, à une vingtaine de km au nord de Budapest. Et au long de 336 pages, Jacques Brochard nous entraîne dans le sillage de personnages plutôt attachants et nous fait plonger dans histoire de la Hongrie. Il s’est familiarisée avec elle grâce à un sérieux travail de recherches qu’il a étendues à l’univers de l’art ou de la littérature, Sándor Márai ou Attila József par exemple.

Nous suivons les aventures de Paul Savinières, restaurateur de tableaux à Paris qui se réveille d'un long coma où il a été plongé à la suite d'une agression dont il ne lui reste aucun souvenir. Revenu chez lui, il découvre un tableau dont il ignorait l'existence, alors que le prénom d'Anna s'impose à lui avec insistance. Paul retrouve peu à peu la mémoire et il se souvient des heures heureuses qu’il a vécues avec Anna Kristof à Budapest et à Szentendre. Il revit de nombreux épisodes de l’histoire de la Hongrie, la Seconde Guerre, le drame qu’a connu la communauté juive, l’oppression soviétique et la révolte de 1956. Tout ce qui va lui permettre de découvrir ce qui relie sa propre histoire, celle de la Hongrie et celle du tableau.
Nous croiserons aussi Laura et un colporteur, plutôt mythomane, qui se dit expert en tableaux et qui a un curieux comportement.
Jacques Brochard révèle qu’il est amoureux des grands espaces et de la nature. Il a pratiqué très jeune la voile, puis la voltige aérienne pendant de longues années. Il vit actuellement à Saint-Mars-d’Égrenne dans l’Orne où il a été élu municipal avant de consacreravec passion à l'écriture. L’année dernière avec "La lanterne magique" chez le même éditeur, il nous avait déjà entraînés dans un monde étrange et enchanteur qui est un genre qui semble parfaitement lui convenir. Il ne faut donc pas hésiter à entreprendre le voyage de Szentendre.
 

Théâtre et pandémie  22/04/2020

On sait maintenant que le Festival "In" d'Avignon qui devait se tenir du 3 au 23 juillet prochain, a été annulé. Cependant, pourrait être proposée une "semaine d'art" à la Toussaint. Mardi 21 avril, Paul Rondin, directeur administratif du "In" a déclaré au micro de France Bleu Vaucluse "Une semaine d'art à la Toussaint, pour garder le lien avec le territoire, les artistes, et tous les spectateurs de France et du monde", est envisagée. Evidemment, cela ne résoudra pas tous les problèmes que cette annulation engendre. Mais pour Paul Rondin cette solution présente quelques avantages "Avignon, c'est un endroit de retrouvailles. Et on s'est dit qu'à la Toussaint, période de vacances nationales, on pourrait convoquer les gens à nouveau et créer un temps fort pour Avignon". Il est question d’un mini-festival avec 4 ou 5 spectacles choisis parmi ceux qui étaient prévus cet été, naturellement "si les conditions sanitaires le permettent".
.Si l’on se réfère aux propos du président de la République, les théâtres vont rester fermés durant quelques semaines encore. Stéphane Hillel, qui dirige le Théâtre de Paris et préside l'ASTP, Association pour le soutien du théâtre privé, ne s’est guère montré optimiste dans la déclaration qu’il a faite aux Echos, "Nous ne nous faisons plus d'illusions sur la réouverture de nos salles avant septembre, si tant est que ce sera possible".
Toujours dans son entretien avec les Échos, Stéphane Hillel parle d’une baisse du chiffre d'affaires sur l'année d'au minimum 45%, en tenant compte du fait que le public fréquente à nouveau les salles à partir d’octobre.
De son côté, Jean-Marc Dumontet, propriétaire de plusieurs salles à Paris, s'attend pour la rentrée à une baisse de fréquentation de l’ordre de 20 à 30%.
Il faut préciser que des aides de 5 millions d'euros ont été débloquées par le ministère de la Culture pour le spectacle vivant, en dehors de la musique. Ce Fonds d’urgence pour le spectacle vivant privé, FUSV, qui sera opérationnel dès le 1er mai prochain, est alimenté par le ministère de la Culture, la Ville de Paris et l'ADAMI, Administration des droits des artistes et musiciens interprètes, organisme qui administre les droits des artistes. Ce FUSV pourrait être abondé par des organismes de gestion collective mais aussi par des conseils régionaux. L'opérateur en sera l'ASTP.

Peter Beard a été retrouvé mort  21/04/2020

Le cadavre du célèbre photographe américain a été découvert le 19 avril non loin de son domicile de Montauk à Camp Hero State Park, extrémité est de Long Island. Atteint de démence sénile, il était porté disparu depuis le 31 mars, date à laquelle il avait été vu pour la dernière fois, aux alentours de 16h30 à l’extérieur de sa maison. Sa famille a déclaré "Nous sommes tous bouleversés par l'annonce de la mort de notre bien-aimé Peter", "Il est mort là où il a vécu : dans la nature". Il était âgé de 82 ans.
Peter Hill Beard était né le 22 janvier 1938 à New York dans une famille fortunée et avait commencé très tôt à prendre des photos et à tenir un journal. Il fréquente la Buckley School de 1945 à 1952, puis la Pomfret School dans le Connecticut. Il est ensuite allé un an à la Felsted School dans l'Essex, en Angleterre, avant de s'inscrire à Yale où de 1957 à 1961, il étudie l'histoire de l'art. En 1955, il fait son premier voyage en Afrique, il en a été vivement impressionné. "C'était l'authenticité totale - quelque chose de totalement réel". En 1961, il se rend au Danemark avec l'explorateur et écrivain Quentin George Keynes, arrière-petit-fils de Charles Darwin et neveu du célèbre économiste John Maynard Keynes. Il y rencontre Karen Blixen, auteur de "La Ferme africaine" paru en 1937 et adapté au cinéma en 1985 par Sydney Pollack sous le titre "Out of Africa". Elle l’encourage à s'installer au Kenya. Il achète une propriété d'une vingtaine d'hectares "Hog Ranch" près de Ngong Hills, dans les environs de Nairobi et voisine de "Mbogani" celle qui avait appartenu à l’écrivain danois.
Il se fait un nom comme photojournaliste en montrant l’horreur du braconnage dans le parc de Tsavo East et ses photographies de la vie sauvage sont publiées dans Paris Match, The Sunday Times ou International Herald Tribune entre autres. On lui doit des photographies où Il montrait les massacres, 35.000 éléphants, hippopotames et rhinocéros.
Se partageant entre New York et le Kenya, on le voit au milieu de la faune africaine mais aussi dans les soirées mondaines et aux côtés de Pablo Picasso, Francis Bacon, Salvador Dali, Truman Capote ou Andy Warhol qui disait de lui "Il est l’un des hommes les plus fascinants de la planète. Il ressemble à un Tarzan moderne […] Il se coupe pour peindre avec son sang. Il porte des sandales sans chaussettes en plein hiver… ". Il photographie des mannequins aussi bien que la tournée “Exile On Main Street” des Rolling Stones. En 1975, a lieu sa première exposition de photographies à la Blum-Helman Gallery de New York, elle est suivie d'une grande rétrospective en 1977 au Centre international de la photographie à Paris.
En 2017, une de ses photos atteint les 672.000$ lors d'une vente aux enchères chez Christies.
Le photographe, artiste et documentariste qu'il a été laisse par ailleurs de nombreux ouvrages sur des sujets les plus divers.

Dévouverte d'un site archélogique en Serbie  19/04/2020

Le site d’actualités scientifiques Ulyces, reprenant des informations publiées par le site américain Ars Technica, faisait savoir le 8 avril que des mineurs de la mine de charbon de Kostolac avaient découvert trois navires fluviaux datant probablement de l’époque romaine.
Alors qu’ils creusaient avec du matériel d’excavation, ils sont tombés sur le lit d’une ancienne rivière. Là, sous sept mètres de limon et d’argile, les trois bateaux, un grand et deux petits, reposaient sur une couche de gravier.
Le grand bateau, à fond plat, d’environ 15m de long avançait avec une voile et six paires de rames. Et Miomir Kora, directeur de l’Institut d’archéologie de Belgrade, d'indiquer que même si les engins de terrassement l’avaient partiellement endommagé, il était exceptionnellement bien conservé. D’après lui, ce bateau serait probablement un navire de guerre romain. De fait, la mine de Kostolac, à environ 90 km à l’est de Belgrade, est sur les rives du Danube et aussi à une dizaine de km de Viminacium.Viminacium était au cours des premiers siècles de notre ère un important centre militaire, une base navale et l’une des plus grandes villes romaines des Balkans. Elle fut détruite aux Ve et VIe siècles. Aujourd’hui, c’est un site archéologique des plus importants en Serbie. Les deux petits bateaux, taillés tout simplement dans un tronc d’arbre, seraient des canots utilisés par les Slaves pour traverser la rivière.
Aucune recherche n’a pu être menée à cause de la pandémie de Covid-19, Il est donc impossible de déterminer l’âge de ces épaves sans datation au carbone 14 ou analyse des couches géologiques.
Par ailleurs, les archéologues ne sont pas capables d’expliquer comment ces trois bateaux ont coulé ensemble. Au cours d’une bataille? Ont-ils été abandonnés? On note cependant qu’on n’a relevé aucune trace de combat sur les épaves. De plus, aucun objet n’a été trouvé qui aurait pu favoriser une de ces hypothèses. Les trois épaves ont été transférées sur le site archéologique voisin en attendant la reprise des recherches.
 

Pedro Almodóvar donne quelques conseils  17/04/2020

En a-t-on besoin pour se divertir durant cette période de confinement? Le 14 avril, le célèbre réalisateur espagnol fait connaître ses recommandations au British Film Institute, établissement public qui a pour but d'encourager le développement du cinéma et de la télévision dans tout le Royaume-Uni. Pour améliorer la situation que l’on connaît actuellement, le cinéaste espagnol a fait une liste de onze films susceptibles de nous aider à survivre le mieux possible à cette période de confinement. De quoi "effacer toute trace de mélancolie ou d’ennui cette semaine, certainement l’une des plus difficiles".
Pour remonter le moral de millions de confinés de nombreuses nationalités, sous les cieux les plus divers, Pedro Almodóvar a fixé son attention sur la comédie américaine en général. Il a donc retenu "des comédies screwball, des comédies folles, bref un genre dans lequel les Américains excellent". Quels sont donc les films qui composent ce programme destiné à égayer nos journées bien monotones? Ce sont surtout des films sortis dans les années de 1940 à 1970, c’est-à-dire le plein âge d’or hollywoodien. Aucune surprise à attendre en ce qui concerne la qualité, on va trouver dans cette liste des pépites dues à l’un des meilleurs cinéastes de tous les temps Billy Wilder. Si "Certains l’aiment chaud" est devenu un classique, l’autre long-métrage sélectionné, "Spéciale première", est bien moins connu du grand public mais vaut vraiment d’être découvert. D’autres films sont incontournables, comme le mythique "Indiscrétions" de Lubitsch, "Jeux dangereux" de George Cukor, ou le remake d’A Star is Born avec Judy Garland qui est la meilleure version des quatre réalisées depuis la première, celle de William A. Wellman, en 1937. On ne sera pas étonné de voir qu’un titre espagnol figure dans cette liste, il s’agit de "Casa Flora" du réalisateur Ramón Fernández. Pedro Almodóvar a émis quelques rares commentaires que nous rapportons.

- Allez coucher ailleurs (Was a Male War Bride) de Howard Hawks en 1949
- Monkey Business (Chérie, je me sens rajeunir) de Howard Hawks en 1952
- Indiscrétions (Philadelphia Story) de George Cukor en 1940
- A Star Is Born de George Cukor en 1954 "C’est un drame, mais tellement monumental que je le recommanderais en toutes circonstances".
- Riches et célèbres (Rich and Famous) de George Cukor en 1981
- La Baronne de minuit (Midnight) de Mitchell Leisen en 1939 "Guillermo Cabrera Infante - cinéphile et critique, ainsi qu'un écrivain exquis - m'a dit que c'est sa comédie préférée".
- Sérénade à trois (Design for Living) d'Ernst Lubitsch en 1933
- Jeux dangereux (To Be or Not to Be) d'Ernst Lubitsch en 1942
- Spéciale Première (Front Page) de Billy Wilder en 1974
- Certains l'aiment chaud (Some Like It Hot) de Billy Wilder en 1959
- Casa Flora de Ramón Fernández. en 1972 "Je ne sais pas si c'est un bon ou un mauvais film, mais si je devais le décrire, je dirais que c'est une "comédie dadaïste", sauf que c'est beaucoup plus fou que ça. Et c'est toujours une source de bonheur de voir et d'entendre Lola Flores arborer un look des années 70".

Une pionnière tunisienne  15/04/2020

Le 27 mars dernier, la BCT, Banque centrale de Tunisie, mettait en circulation un nouveau billet de 10 dinars, soit quelque 3€, avec pour la première fois dans ce pays le portrait d'une femme. En l’occurrence celui de Tawhida Ben Cheikh, la première femme musulmane du Maghreb à avoir exercé la médecine. Un timbre à son effigie avait été émis en 2012 par la Poste tunisienne.
Abdelaziz Ben Said, responsable éminent de la BCT, a précisé "La docteure Tawhida Ben Cheikh a été choisie il y a un an pour lui rendre hommage et aussi pour rendre hommage à la femme tunisienne, particulièrement dans le secteur scientifique". Cette mise en circulation est également l’occasion de "saluer les médecins et tout le corps médical en Tunisie", lequel est actuellement en première ligne dans la lutte contre le Covid-19.
Née le 2 janvier 1909 à Tunis dans une famille aisée, Tawhida Ben Cheikh étudie au lycée Armand-Fallières de Tunis. Elle a été la première Tunisienne à avoir obtenu le baccalauréat en 1929 et elle est envoyée en cachette par sa mère à Paris pour étudier la médecine. Sa fille, l’historienne et archéologue Zeïneb Benzina Ben Abdallah , raconte au Monde "Personne dans la famille, côté paternel, n’était d’accord pour envoyer ma mère seule à Paris. Alors ma grand-mère, pendant que le conseil familial se concertait, a fait prendre à Tawhida une calèche pour qu’elle file depuis Hammam Lif jusqu’au port de La Goulette, où le bateau allait partir".
En 1936, diplômée de pédiatrie, elle revient dans son pays natal et ouvre un cabinet près de la médina de Tunis. Puis, elle se spécialise en gynécologie. Elle était "le médecin des pauvres" car elle exerçait dans un quartier très populaire et avait des patientes aux conditions de vie difficiles.
De 1955 à 1964, elle dirige la maternité de l'hôpital Charles-Nicolle puis, jusqu'à sa retraite en 1977, celui de l'hôpital Aziza Othmana, qui sont les deux principaux établissements de santé publique à Tunis.
Elle s’est battue pour les orphelins ou les personnes ayant perdu leur maison pendant les bombardements de la Seconde Guerre.Tawhida Ben Cheikh a aussi défendu l’accès aux soins des plus défavorisés et le droit à l’avortement, qui fut légalisé en 1973. Elle contribue à l’organisation du Planning familial, et en devient la directrice en 1970.
Elle a été vice-présidente du Croissant-Rouge tunisien, elle est également membre de l'Union musulmane des femmes de Tunisie, UMFT, fondée par Bchira Ben Mrad. militante féministe tunisienne, en mai 1936. En 1937, elle avait dirigé la revue féminine Leïla.
Tawhida Ben Cheikh est décédée le 6 décembre 2010 à l’âge de 101 ans. Elle a été un modèle pour toute une génération de femmes désireuses de faire carrière dans le domaine de la santé. Et plus généralement pour la femme tunisienne.

Une veuve qui s’en est allée en toute discréton  15/04/2020

Liliane Marchais, veuve de l'ancien secrétaire général du Parti communiste Georges Marchais, est décédée jeudi 9 avril à l'âge de 84 ans. Résidente d’un Ehpad, elle est morte du coronavirus, L’annonce en a été faite par le député PCF du Nord Fabien Roussel, par ailleurs secrétaire national du PCF depuis le 25 novembre 2018. Il "adresse ses plus sincères condoléances et toute son amitié à ses deux enfants, Olivier et Annie, à ses petits-enfants et à tous les communistes du Val-de-Marne et notamment ceux de Champigny où la famille habitait".
Liliane Marchais était née Liliane Grelot en 1935 à Malakoff près de Paris et avait adhéré au Parti communiste en 1952 et à la CGT en 1953. Puis, elle avait été membre de la direction exécutive de la fédération CGT des Métaux entre 1960 et 1964 et était entrée à la direction du PCF du Val-de-Marne. Elle continue de siéger au bureau fédéral PCF du Val-de-Marne jusqu'en 1996, puis au comité fédéral. Entretemps, elle était devenue Liliane Garcia.
À la fin des années 1960, elle est la compagne puis l'épouse de Georges Marchais, le médiatique secrétaire général du Parti communiste français de 1972 à 1994. Célèbre pour ses interventions hautes en couleur, ses colères feintes ou réelles et son accent. Toutes caractéristiques qui faisaient le succès des humoristes et des imitateurs. Il avait été candidat à l'élection présidentielle de 1981 face à François Mitterrand et n’avait obtenu que 15,35% des voix. Le couple menait une vie discrète dans un pavillon de Champigny sur Marne dans la banlieue sud de Paris, il y avait reçu le 13 mars 1995 Fidel Castro venu en pèlerinage… Georges Marchais est mort 16 novembre 1997.
Une fois cependant on entendit parler de la discrète Liliane Marchais et elle acquit ce jour-là une éphémère notoriété. En janvier 1980, Georges Marchais participait à l’émission "Cartes sur table" sur le plateau d’Antenne 2 avec les journalistes Jean-Pierre Elkabbach et Alain Duhamel. Interrogé sur la question de la défense nationale, il fit une réponse à jamais célèbre "Quand j’ai entendu François Mitterrand refuser de s’engager sur l’existence d’une défense nationale indépendante, j’ai dit à ma femme: François Mitterrand a décidé d’abandonner le programme commun. Fais les valises on rentre à Paris!". Le couple Marchais était alors en vacances en Corse et Liliane devait révéler ensuite qu'ils ne partirent que deux ou trois jours plus tard…

Fabien Roussel rappelle qu’elle "avait un caractère bien trempé qui se distinguait par la franchise et la sincérité. Comme tous ceux qui l'ont rencontrée, je me souviendrai toujours de ses yeux bleus, de son sourire toujours présent et de ses éternelles Gitane aux lèvres, comme de la sagesse et de la camaraderie qu'elle apportait dans toutes ses rencontres".
En 2012, une place Georges-Marchais est inaugurée à Champigny-sur-Marne puis en 2013 il y eut un parvis Georges-Marchais à Villejuif, ville dont il fut le député de 1973 à 1997. En 2014, un maire UMP est élu à Villejuif , le parvis fut débaptisé au motif que Georges Marchais éaitt une “personnalité controversée” . En février 2015, la veuve Marchais attaque la mairie de Villejuif, les juges lui donnent raison et le parvis est rebaptisé.

Un nouveau titre dans la Bibliothèque de la Pléiade  15/04/2020

En mars dernier, Alain-Fournier entrait dans la prestigieuse collection des éditions Gallimard. Ce volume, le 646e, de 640 pages comprend "Le Grand Meaulnes", un choix de lettres, des documents et des esquisses. Ceux-ci racontent l'histoire d'une passion impossible, celle d’Henri Alban Fournier, le vrai nom de l’auteur, pour Yvonne de Quiévrecourt, "blonde, élégante, élancée", rencontrée le 1er juin 1905, jour de l'Ascension, à la sortie d'une exposition de peinture au Grand Palais. Il avait dix-huit ans et était alors pensionnaire au lycée Lakanal où il préparait le concours d’entrée à l’École normale supérieure, Il la reverra brièvement en mai 1913, elle est alors mariée et a deux enfants. Il lui avait annoncé "Un long roman que j'achève et qui tourne tout autour de vous, de vous que j'ai si peu connue, paraîtra cet hiver". Et il avait ajouté "Les plus beaux jours de ma vie sont ceux où j'ai pensé le plus ardemment à vous".  Yvonne de Quiévrecourt deviendra Yvonne de Galais dans le roman. Elle a survécu 50 ans à Alain-Fournier sans jamais s'exprimer.
Les documents de l’édition de la Pléiade relatent également la genèse du roman écrit de 1904 à 1913. Il paraît avec succès dans la Nouvelle Revue Française, sous forme de feuilleton, de juin à novembre 1913. Cette année-là, il a manqué le prix Goncourt d'une seule voix. Les jurés avaient ignoré "Du côté de chez Swann" de Marcel Proust et "Barnabooth" de Valery Larbaud, ils récompensèrent "Le Peuple de la mer" d’un certain Marc Elder…
C’est la première fois que l’auteur d'un seul livre a le privilège d’entrer dans la Pléiade. On peut imaginer qu’outre le texte, la mort de son auteur âgé d’à peine 28 ans, tué le 22 septembre 1914 près d’Eparges, au bois de Saint-Rémy, à 18 km au sud-est de Verdun, ajouta quelque chose à l’immense succès posthume que connut l’oeuvre. Philippe Berthier qui a dirigé cette édition de la Pléiade et en signe la préface précise "Le roman d'Alain-Fournier totalisait à la fin du siècle dernier plus de quatre millions d'exemplaires vendus en format de poche".
Lors de la parution de l’oeuvre, quelques critiques jugèrent que c’était un roman pour adolescents ou un roman d’aventures, ceci avec une certaine condescendance. D’autres considérèrent que c’était un des premiers grands romans français modernes. La suite a prouvé qu’on le lisait à tout âge avec le plus grand bonheur.C’est l’œuvre littéraire française la plus traduite et lue dans le monde après Le Petit Prince de Saint-Exupéry.
"Le Grand Meaulnes" a tenté les réalisateurs de cinéma, deux films lui furent consacrés sous ce titre. Celui de Jean-Gabriel Albicocco en 1967, il en avait écrit le scénario avec Isabelle Rivière qui était la soeur d'Alain Fournier. Le second était de Jean-Daniel Verhaeghe et sortit en 2006.

Une vie entièrement consacrée au théâtre  08/04/2020

Il avait joué plus de 300 rôles dans des pièces d’auteurs les plus divers, de Molière à Giraudoux et même au-delà et dans des théâtres les plus différents, réalisé plus de 150 mises en scène au théâtre, et dans son cours il avait formé des pléiades d’acteurs, sans oublier quelques incursions au cinéma, à la télévision et dans l’univers de l’opéra et l’opérette.

Jean-Laurent Cochet, comédien, metteur en scène et professeur, s’est éteint dans la nuit du 6 au 7 avril, à l’hôpital Bichat , à l’âge de 85 ans, victime du coronavirus, après une hospitalisation de huit jours. Il était né le 28 janvier 1935 à Romainville près de Paris. Elève de comédiens prestigieux, Béatrix Dussane, Maurice Escande, Madame Simone, René Simon, Henri Rollan et Jean Meyer , il obtient à l’unanimité en 1959, deux premiers prix, de comédie classique et moderne. Il est engagé comme pensionnaire à la Comédie-Française et y reste de 1959 à 1963, le temps d’y interpréter plus de quatre-vingts rôles. Il en part estimant sans doute qu’il n’avait pas les rôles auxquels il aspirait Il prend la direction de matinées classiques au Théâtre de l’Ambigu, où il met en scène et joue quelques grandes oeuvres du répertoire  d’Andromaque au Barbier de Séville.
En 1964, il ouvre, au théâtre Édouard-VII un cours d’art dramatique qui deviendra le cours Cochet. C’est là qu’il formera des générations de comédiens qui s’illustreront aussi bien au théâtre ou qu'au cinéma, Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Isabelle Huppert, Richard Berry, Emmanuelle Béart, Carole Bouquet, André Dussolier entre autres.. En 2003, Jean-Laurent Cochet s’adjoint Pierre Delavène comme professeur puis il lui confiera la direction du cours en 2006. En 2013, le cours est renommé cours Cochet-Delavène. C’est une des plus grandes écoles françaises pour la formation de comédiens. Elle s’inscrit dans la modernité sans jamais s’éloigner de la tradition. Jean d’Ormesson n’hésitera pas à dire "Dieu a besoin des hommes. Molière, Racine, et les autres ont bien de la chance d’être servis avec tant de fidélité, d’enthousiasme et d’intelligence par Jean-Laurent Cochet, qui est leur délégué parmi nous". Jusqu’en 2017 il donnait des cours et des masterclasses.
Il a voué une admiration particulière à Sacha Guitry qu’il a interprété ou mis en scène; au point que Lana Marconi, la dernière épouse de l’auteur dramatique lui a dit "Vous êtes le seul à ne pas l'imiter et le seul à me l'évoquer.
Il a écrit quelques ouvrages, certains titres sont d’ailleurs une allusion à Sacha Guitry. Une première autobiographie "Mon rêve avait raison" chez Pygmalion en 1989 et une seconde chez le même éditeur en 2004 "Faisons encore un rêve", "Sacha Guitry" chez Oxus en 2010. La même année, il publie "L’Art et la technique du comédien: Comme un supplément d'âme" en 2010.
Il a également enregistré un coffret de 10 DVD "Devenir Comédien" et un coffret DVD de 9 heures d’entretien "Une vie de théâtre".
Il a eu encore de multiples fonctions, professeur au Conservatoire d’art dramatique de Paris de 1972 à1975, directeur du Festival de Sarlat en 1976, Inspecteur pédagogique des conservatoires, avec la création d’une classe supérieure d’art dramatique de la Ville de Paris de 1981 à 1989.
Jean-Laurent Cochet était chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres, chevalier de la Légion d’Honneur, commandeur des Arts et Lettres. Un hommage lui sera rendu en juin prochain.

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