Une danseuse qui savait aussi chanter 18/07/2020
"Madame Valentine Petit a la profonde tristesse d'annoncer le décès de sa mère, Madame Zizi Jeanmaire survenu le 17 juillet 2020. [Elle] s'est éteinte paisiblement à son domicile en Suisse". Exactement à Tolochenaz, au bord du Lac Léman, dans le canton de Vaud. C’est en ces termes que la fille du chorégraphe Roland Petit décédé en 2011, annonce la mort à 96 ans de celle qui fut sa muse, son interprète et sa compagne.
La carrière de Zizi Jeanmaire reste en effet étroitement liée à celle de Roland Petit. Elle était née Renée Jeanmaire le 29 avril 1924 à Paris, il avait le même âge et ils s’étaient rencontrés la première fois en novembre 1933 à l’école de danse de l’Opéra de Paris qu’elle quitte brutalement à 19 ans. "On rêvait d’aller voir le monde… J’avais envie de gloire, d’être reconnue avec autre chose que Giselle". Et c’est ce qu’elle réalisa, aux confins de la danse classique, du music-hall et de la chanson. Roland Petit qui sera son mari en 1954 fonde la compagnie des Ballets de Paris où Zizi sera Carmen, en 1949, une Carmen aux cheveux à la garçonne qu’elle mènera de Paris à Londres, et à Broadway. En 1950, elle sera "La Croqueuse de diamants", dans un genre alors nouveau mêlant ballet et chansons. Elle travaille à Hollywood et à New York. Dans les années 50, on la voit dans des films où il est question de danse "Hans Christian Andersen et la danseuse" de Charles Vidor, "Folies-Bergère" et "Charmants garçons" d’Henri Decoin ou "Guinguette" de Jean Delannoy. C’est à l’Alhambra en 1961 qu’elle chante un texte qui la rendra à jamais célèbre «Mon truc en plumes», elle y arborera des costumes d'Yves Saint Laurent. Et elle en dira "C’est un superbe numéro de music-hall que j’ai présenté dans le monde entier et qui est probablement l’un des plus beaux du genre". A partir du 6 décembre 1965 et pour des mois, elle sera La môme Crevette de "La dame de chez Maxim" de Georges Feydeau au Théâtre du Palais-Royal. En 1966, Zizi Jeanmaire interprète "Le Jeune Homme et la Mort" aux côtés de Rudolf Noureev. Et ce sont des revues éblouissantes "La Revue" et" Zizi je t’aime" au Casino de Paris. "Descendre l'escalier avec un manteau de plumes, c'est une espèce de panache, de triomphe" dira-telle. A plus de 85 ans, elle confessait que l’Opéra de Paris était son "port d’attache" et elle ajoutait "Je connais tous les danseurs, tout ce qui s’y passe. Et je continue à vivre, maintenant que je ne monte plus sur scène, à travers ça". Aussi l’annonce de sa mort a-t-elle suscité une grande émotion dans le monde de la danse. Manuel Legris, ancien danseur étoile de l’Opéra de Paris écrit sur Instagram "Une femme et une artiste exceptionnelle nous quitte. Zizi Jeanmaire restera à jamais dans nos mémoires, unique et inimitable. Zizi on t’aime". Le cinéma UGC George-V ferme définitivement 08/06/2020
Comme tous les cinémas de France, il était fermé depuis le 15 mars dernier pour cause de confinement, mais lui ne rouvrira pas le 22 juin. L’assureur Groupama, propriétaire des murs, n'a pas souhaité renouveler le bail et compterait transformer ce cinéma créé en 1938, en hôtel de luxe. En effet, il considère qu’il occupe trop de place pour un loyer jugé insuffisant, C’est ce que pensent en général les propriétaires de salles de cinéma dans ce quartier. On s’en doute, l’immobilier sur les Champs-Elysées atteint des sommets. C’est ce qui explique cette nouvelle fermeture d'un cinéma sur les Champs-Élysées.
Créé en 1938, appelé d'abord Les Protiques, il est devenu George-V dans les années 1950. Il devait déjà fermer en 1990 mais a été racheté par UGC en 1993. Actuellement, il disposait de 11 salles et 1710 fauteuils. Pour les exploitants de salles, la situation est elle aussi assez compliquée, il y a de moins en moins d'habitants dans ce quartier et c’est catastrophique pour un commerce de proximité comme l’est un cinéma. On apprend que dans certains cinémas de la célèbre avenue, la fréquentation a baissé de 50% en quinze ans. Ce qui rapporte ce sont les boutiques, les hôtels et les cafés fréquentés par les touristes. À une époque où le cinéma allait mieux dans le quartier, on comptait une quarantaine de salles ainsi que nous l’apprend une carte réalisée par l'association Paris-Louxor. En général, ceux qui ont disparu ont été remplacés par des supermarchés, des garages, des magasins de vêtements ou d’optique et des restaurants par exemple. Dans le nouveau projet, il est également question d’inclure un nouveau cinéma implanté par Mk2, l'empire cinématographique fondé par Marin Karmitz en 1974. Huit salles et 1010 fauteuils. Le complexe devrait ouvrir début 2024. La transhumance reconnue à sa juste valeur 08/06/2020
Les bergers qui partent chaque été avec leurs brebis pour les pâturages des hauteurs des Causses et des Cévennes peuvent être satisfaits. Le 2 juin, la transhumance a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Tout avait commencé le 15 septembre 2018 quand les bergers de 13 pays d’Europe s’étaient réunis à Oloron-Sainte-Marie dans les Pyrénées atlantiques, lors de la Semaine européenne des races locales des massifs organisée dans la ville. Sous le nom de "Réseau européen des bergers", quelques-uns avaient décidé de porter le projet de faire admettre la transhumance au patrimoine immatériel de l’Unesco. Le dossier est déposé en mars 2019 par les six massifs français, Massif Central, Pyrénées, Alpes, Vosges, Jura et Corse. Un comité d’experts a validé le classement de la transhumance au patrimoine national culturel et immatériel français. Il a donc été accepté et c’est l’essentiel. Comme l’avaient déjà été l’Italie, l’Autriche et la Grèce en 2019, Une première étape est donc franchie, la France va pouvoir déposer une candidature internationale commune avec d’autres pays européens, notamment l’Espagne, l’Albanie, la Croatie et la Roumanie. Le Coram, Collectif des races locales de massif, s’est félicité "Cette reconnaissance accordée à présent de la transhumance pour les valeurs universelles qu’elle génère, elle la doit à tous les transhumants et pastoraux en général qui nous ont précédés, à tous les acteurs publics ou privés qui aujourd’hui l’enrichissent avant d’en assurer la transmission aux générations futures".
La transhumance a été reconnue pour plusieurs raisons, modes de conduite des troupeaux transhumants, modes d’élevage et pratiques de gestion pastorale en altitude. La transhumance, ça concerne chaque année 20.000 brebis en Causses et Cévennes une vingtaine d'estives collectives sont recensées. Avec trois gros points de rassemblement : le Mont Aigoual, le Mont Lozère et le massif du Bougès. L'estive est la période de l’année où les troupeaux sont sur les pâturages de montagne Un président venu de Nouvelle-Calédonie 03/06/2020
Sur proposition du ministre de la Culture, lors du conseil des ministres du mercredi 27 mai, Emmanuel Kasarhérou était nommé président de l’Établissement public du musée du quai Branly, MQB. Appelé parfois musée des Arts et Civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques, il a été inauguré le 20 juin 2006. C’est l’oeuvre, à deux pas de la Tour Eiffel, de jean Nouvel. Emmanuel Kasarhérou, premier Kanak à diriger un grand musée, succède ainsi à Stéphane Martin qui a rejoint la Cour des Comptes, fin 2019. Depuis lors, Jérôme Bastianelli assurait l’intérim.
A propos de cette récente nomination, l’ethnologue Roger Boulay déclare "Son parcours est exemplaire, il n’y a pas mieux préparé que lui pour ce poste". Et il précise qu’il "rassemble un ensemble de qualités pour faire ce travail qui est peu commun". "C’est symboliquement très important". Emmanuel Kasarhérou est né le 16 juillet 1960 à Nouméa, d’un père kanak et d’une mère métropolitaine, linguiste spécialiste de la langue anjie parlée au centre de la Nouvelle-Calédonie. Il est conservateur en chef du patrimoine, diplômé en linguistique et en archéologie. A 25 ans, il est nommé directeur du musée de Nouvelle-Calédonie. Avec Roger Boulay, conservateur au musée des Arts d’Afrique et d’Océanie au Palais de la Porte dorée, devenu depuis 2007 musée de l’Histoire de l’immigration, il conçoit l’exposition "De jade et de nacre, Patrimoine culturel kanak", qui est présentée en 1990 à Nouméa puis à Paris. En 1998, il est à la tête du Centre culturel Tjibaou à Nouméa, inauguré la même année par le Premier ministre Lionel Jospin. C'est l'oeuvre de Renzo Piano, architecte du Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou notamment. Son nom est un hommage à Jean-Marie Tjibaou, fondateur du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), assassiné en 1989. En 2011, Emmanuel Kasarhérou est chargé de mission pour l’Outremer au musée du quai Branly. En 2013, il est commissaire avec Roger Boulay de l’exposition "Kanak, l’art est une parole", qui se tient au musée du quai Branly et ensuite à Nouméa. L’année suivante, il est adjoint du directeur du patrimoine et responsable de la coordination scientifique des collections. Un parcours exemplaire que se plaît à souligner Roger Boulay "Il est très préparé, il est même au cœur du problème. Il est Kanak, il connaît bien la question de la circulation des objets. Il aura une approche pragmatique et solide intellectuellement". On sait que le débat sur la restitution des oeuvres acquises durant la colonisation est toujours prêt à se ranimer, surtout depuis les propos tenus par Emmanuel Macron en 2017, lors d’une visite à Ouagadougou. Dans leur rapport rendu au président français en 2018, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy ont recensé 90.000 pièces acquises par la France durant la colonisation. Avec la nomination à la présidence du MQB d’un spécialiste d’origine kanak, expert des cultures océaniennes, on peut imaginer que le débat sera plus apaisé. L’homme qui emballait les monuments n’est plus 01/06/2020
Le plasticien Christo est mort dimanche 31 mai à son domicile new-yorkais du quartier de SoHo. Il avait 84 ans. Il était célèbre notamment pour avoir emballé le Pont-neuf à Paris en 1985 et le Reichstag à Berlin en 1995.
Christo Vladimiroff Javacheff était né le 13 juin 1935 à Gabrovo en Bulgarie et avait étudié la peinture, la sculpture et l’architecture à l’école des Beaux-Arts de Sofia. Supportant mal le régime politique de son pays, en 1956 il part pour Vienne puis rejoint Paris où il vit de petits travaux et de la vente de portraits qu’il signe Javacheff. En 1958, il peint celui de la femme du général Jacques de Guillebon, directeur de l'École polytechnique. Il rencontre à cette occasion leur fille Jeanne-Claude Denat de Guillebon qui était née elle aussi le 13 juin 1935, mais à Casablanca et paraît-il à la même heure. Il l’épousera, elle sera sa muse et sa collaboratrice. Ils formeront le duo “Christo et Jeanne-Claude” dans lequel il était l’artiste, l’inventeur d'un genre artistique nouveau, "l'entoilage de l'espace". C’est lui qui dessinait les esquisses des futures réalisations et elle était l’organisatrice. Jeanne-Claude est morte le 18 novembre 2009 à New York. Pour garder leur liberté, ils finançaient eux-mêmes la conception de leurs installations. Pour ce faire, ils utilisaient les revenus de la vente des études préparatoires de Christo. Ils n’aimaient pas que leurs oeuvres soient qualifiées d’éphémères, même si naturellement elles l’étaient. Cette année, Christo devait emballer l'Arc de triomphe au mois d’avril, un projet datant de 1962. L’opération déjà reportée pour cause de pandémie avait été finalement prévue pour avoir lieu du 18 septembre au 3 octobre 2021. On ne sait pas encore si elle sera maintenue malgré la mort de l'artiste. Ses proches affirment que “Christo et Jeanne-Claude ont toujours été très clairs sur le fait que leurs œuvres en cours devraient continuer après leur mort". Par ailleurs, le Centre Pompidou de Paris devait proposer en mars l’exposition "Christo et Jeanne-Claude, Paris! , une présentation de leur période parisienne entre 1958 et 1964 et notamment de ce projet emblématique The Pont-Neuf Wrapped [Le Pont-Neuf empaqueté. Elle se tiendra du 1er juillet au 19 octobre prochains. Pour Serge Lasvignes président du Centre Pompidou "Christo était un grand artiste, capable de donner à notre quotidien une profondeur nouvelle. Un Enchanteur. C'était aussi une magnifique personne alliant audace, détermination et une profonde humanité", Et il ajoute “Puisse l’exposition que nous ouvrirons le 1er juillet rendre hommage à cette œuvre exceptionnelle, à la croisée de toutes les disciplines et si essentielle à l’histoire de l’art de notre temps”. Encore une grande voix qui s'est tue 01/06/2020
Décidément, les temps sont bien cruels pour les vieux artistes, acteur, chanteur, humoriste, aucun n’est épargné. A peine finit-on de prononcer le panégyrique à la mort de l’un d’entre eux que l’on apprend le décès d’un autre. C’est ainsi que nous parvient la nouvelle de la mort de Mady Mesplé à 89 ans, samedi 30 mai, tout près de ce haut lieu de l’art lyrique qu’est le Capitole à Toulouse. "Une grande dame vient de nous quitter", a déclaré le ministre de la Culture Franck Riester dont l’imagination pour trouver des formules percutantes en ces tristes circonstances est fort sollicitée ces derniers temps!
Magdeleine Mesplé était née le 7 mars 1931 dans une famille de mélomanes, ses parents s’étaient rencontrés dans une chorale, Elle commence très jeune des études de piano et solfège au conservatoire de sa ville natale. Elle voulait devenir pianiste mais le hasard en a décidé autrement au Théâtre du Capitole, où l’on remarque ses qualités vocales. "Le chemin était tout tracé. Je n'ai pas l'impression d'avoir choisi. J'avais une voix juste, et ça c'est un don. Qu'est-ce qu'on peut faire contre cela ou pour cela" confiera-t-elle beaucoup plus tard. Elle étudiera donc le chant et obtiendra un premier prix. Mady Mesplé a commencé sa carrière à l’Opéra royal de Liège à la Monnaie de Bruxelles, à l'Opéra de Lyon où on la remarque dans Les contes d'Hoffmann, d’Offenbach avant qu’elle n’aborde l’oeuvre à Paris, en décembre 1975, dans une mise en scène de Patrice Chéreau, ses aigus soprano colorature avaient conquis le public dans le rôle d’Olympia. Il y eut aussi entre autres Lakmé ou Zerbinetta dans Ariane à Naxos de Richard Strauss aussi bien que Rosine du Barbier de Séville de Rossini, Lucia di Lammermoor de Donizetti ou Gilda dans Rigoletto de Verdi. Elle a triomphé dans l’opéra, et l’opérette sur toutes les plus grandes scènes sous la direction des plus illustres chefs. Elle a aussi abordé la musique contemporaine, Betsy Jolas ou Nans Werner Henze. Mais aussi des musiques spécialement conçues pour elle. Le compositeur Charles Chaynes, Toulousain comme elle, lui dédiera ses "Quatre poèmes de Sappho pour soprano et trio à cordes" qu’elle créera le le 26 novembre 1968 au Capitole. Atteinte de la maladie de Parkinson, elle a fait ses adieux à la scène en 2001. Elle confessera dans "La Voix du corps" qu’elle a publié aux aux éditions Michel Lafon en 2010 "Chanter face au public m’aidait à oublier que j’étais malade car son enthousiasme me galvanisait. Maintenant, je n’ai même pas envie de chanter pour moi. Ma voix s’est tue". Depuis 1996, elle était marraine de l’association France Parkinson. Elle était aussi ambassadrice d’Aquarelle, entreprise d’aide à la personne pour les seniors. Elle était revenue vivre à Toulouse et fréquentait assidument le Capitole. Le directeur artistique Christophe Ghristi se souvient "C'était une boulimique de musique. Elle venait à tous les spectacles au Théâtre du Capitole, avec une soif d'entendre de la musique. Il lui en fallait toujours plus". Elle laisse une très importante discographie. Pour célébrer son 80e anniversaire, EMI avait publié un coffret de quatre-vingts CD où revit toute l'étendue de son vaste répertoire.. Elle qui avait toujours beaucoup travaillé, lorsqu'elle a enseigné au conservatoire s'est étonnée qu'on n'y enseigne "qu'une heure et quart de solfège par jour alors qu'on en avait six à mon époque". Christine Albanel, ministre de la Culture l’avait élevée en 2009 à la dignité de grand officier dans l'Ordre national du mérite. Elle obtiendra la grand-croix des mains de Nicolas Sarkozy à Toulouse, au salon rouge du Capitole en 2019. Un cri qui interpelle 29/05/2020
Tout le monde connaît l’oeuvre cé!èbre d’Edward Munch conservée au Musée d’Oslo dédié au peintre. Et ce n’est un secret pour personne maintenant, "Le Cri" est en train de s ‘altérer, la couleur en particulier se détériore, le jaune du coucher de soleil et d’une partie du personnage. Afin de sauver le chef-d'œuvre de l’artiste norvégien, une équipe de scientifiques européens, américains et brésiliens se sont intéressés à cette question. Ils ont concentré leurs efforts sur l'une des cinq versions du "Cri". Trois peintures, un pastel et une lithographie réalisées entre 1893 et 1917. Ce qu’ils ont découvert est surprenant. Si la couleur jaune perd toujours plus de son intensité, c’est la faute de l'artiste lui-même. Munch aurait utilisé un tube de jaune de cadmium de mauvaise qualité. Le professeur Koen Janssens de l'université d'Anvers révèle "La peinture jaune était riche en composés chlorés et cela précisément aux endroits où la peinture est endommagée. Je ne pense pas que c'était une utilisation intentionnelle. Nous sommes en 1910 et à ce moment-là, l'industrie produisant les pigments chimiques n'était pas aussi performante qu'aujourd'hui".
Une autre découverte a encore surpris le groupe d'experts qui avait d’abord soupçonné la lumière de détériorer l'œuvre. Et Koen Janssens de préciser "Il s'est avéré que la lumière n'est pas vraiment très nocive pour le tableau". La couleur s'estompe et s'écaille plus rapidement avec l’humidité, même en faible quantité, comme celle contenue dans l'air expiré par les visiteurs par exemple. La solution est donc à rechercher du côté de l'humidité qu'il faut à tout prix réduire pour la préservation de l'œuvre. Le musée Munch d'Oslo doit déménager dans les prochains mois pour un endroit qui lui assurera de meilleures conditions de conservation. Le tableau sera alors installé dans un espace éclairé normalement mais avec un niveau d'humidité de 45%, ce qui devrait ralentir la détérioration de l'œuvre. Koen Janssens préconise qu’"Il faudra éloigner le public de la peinture, de façon à ce qu'il puisse la contempler sans rejeter de l'air directement sur sa surface". Ce qui à une époque où l’on pratique la distanciation sociale et les gestes barrières ne devrait pas être difficile à pratiquer… Il y a encore une vie après 50 ans 22/05/2020
Même chez les pachydermes. C’est ainsi que Mara, entre 50 et 54 ans, a été transférée d’Argentine vers un sanctuaire pour éléphants situé au Brésil. Elle y est arrivée au terme d’un voyage de cinq jours, plus de 2.000 km et qui pis est en pleine pandémie. Aussi un protocole spécifique avait-il été élaboré pour protéger l’animal et les équipes techniques assurant son transport prévu depuis janvier dernier. Lors d’une opération de près de trois heures à l’Ecoparc, situé dans le quartier résidentiel de Palermo à Buenos Aires, Mara avait été installée dans une immense caisse en bois construite spécialement. L’éléphante pèse 5,5 tonnes, pour une longueur de 5 mètres, une largeur de 2 mètres et une hauteur de 3 mètres. La caisse a été montée sur un camion à l’aide d’une grue. Une autre grue l’a déchargée au Brésil, Il a fallu également prévoir la nourriture, l’éléphante mange chaque jour plus de 100 kilos de légumes, fourrage et canne à sucre.
La quinquagénaire qui est née en Inde, est donc installée dans son sanctuaire au Brésil, elle va y terminer sa vie au milieu espaces verts. Un représentant du sanctuaire a indiqué sur Facebook "Mara est arrivée chez elle! Nous remercions tous ceux qui nous ont aidés à assurer ce transport international en pleine pandémie de coronavirus". Ce sanctuaire pour éléphants est situé à Chapada dos Guimarães, dans l’État de Mato Grosso au centre-ouest du Brésil, près d’un parc national. C'est un espace de 1.200 hectares avec des prés, des sources et de nombreux arbres. Mara qui a passé la première partie de son existence dans un cirque, puis à partir de 1995 au jardin zoologique de Buenos Aires qui a été transformé depuis en Ecoparc ou plus exactement en Centre de conservation, de recherche et d’éducation pour la préservation de la biodiversité et des habitats naturels. Dans le sanctuaire de Chapada do Guimaraes, Mara sera en compagnie de trois autres éléphantes asiatiques, Maia, Lady et Rana. Découverte au Mur des Lamentations 22/05/2020
Des archéologues israéliens ont dévoilé mardi 19 mai à quelques dizaines de mètres du Mur des Lamentations l’existence de mystérieuses pièces souterraines. Elles sont taillées dans la roche et datées de l'époque romaine. Il s’agit de trois pièces successives qui ont été découvertes lors de l'excavation d'une large structure vieille de 1.400 ans, ornée d'arches et tapissée de mosaïque.
Selon Barak Monnickendam-Givon, co-directeur chargé des fouilles à l'Autorité israélienne des Antiquités. "Au début, nous étions très déçus parce qu'en dessous de la mosaïque au sol, nous sommes tombés sur le substrat rocheux et pensions que l'activité humaine s'était arrêtée là". Et il ajoute "nous avons découvert trois pièces, toutes trois taillées dans la roche". Il précise aussi qu’elles sont réunies par des escaliers, Il indique également que ce genre de structures étaient rares dans les villes juives de l'époque, elles sont agrémentées de nombreuses sculptures somptueuses, dont certaines étaient certainement utilisées pour poser des lampes à huile. Tehila Saldiel, co-directrice des fouilles a trouvé des artefacts ainsi que des récipients, des lampes à huile ou bien encore des bocaux. Ces salles pourraient être le garde-manger d'un bâtiment aujourd'hui disparu ou un espace de stockage et de préparation des repas pour les prêtres de la Ville sainte ou les pèlerins visitant le Temple. Barak Monnickendam-Givon précise "Nous découvrons ici des récipients utilisés pour cuisiner des repas, des lampes à huile, des bocaux utilisés pour conserver le blé, l'orge ou l'huile d'olive". Ces trois pièces ne semblent pas avoir de "lien direct" avec le second Temple juif, détruit par les Romains en 70 après Jésus-Christ et dont le Mur des Lamentations est le seul vestige d'un mur de soutènement. Au-dessus du Mur, s'étend le Mont du Temple, site le plus sacré du judaïsme. Il est appelé Noble sanctuaire par les musulmans, Les fouilles font partie d'un projet de création d'un espace d'exposition souterrain présentant des objets de différentes époques trouvés dans ce secteur. Barak Monnickendam-Givon précise "Nous allons fouiller tout ce qui se trouve en dessous de l'esplanade du Mur des Lamentations. L’idée est d'avoir une séparation entre les activités cultuelles, là où les gens prient, et (sous-terre), les touristes pourront déambuler entre des trouvailles archéologiques". Une enquête d’un genre particulier 22/05/2020
Un groupe d’historiens amateurs la mène depuis 14 ans. Ils se sont livrés effectivement à une véritable enquête policière pour identifier 5 des 15 résistants qui avaient été fusillés dans le bois de la Reulle près de Toulouse le 27 juin 1944. Les quinze cadavres avaient été exhumés après la Libération de Toulouse en présence de la population, dix corps ont été immédiatement reconnus par les familles ou les proches. Cinq n’ont pu être identifiés. En 1990, la municipalité de Castelmaurou, voisine de Toulouse, les réunit dans un caveau dédié dans le cimetière communal.
Depuis 2006 donc, ce groupe d’historiens amateurs tente d’identifier ces cinq fusillés du bois de la Reulle. Le 27 juin 1944, des SS de la division Das Reich extraient 16 résistants de la prison Saint-Michel à Toulouse, inscrite monument historique par arrêté du 25 février 2011. Elle a hébergé entre autres en juillet 1940 Herschel Grynszpan, assassin du diplomate Ernst vom Rath le 7 novembre 1938 à Paris. Ainsi que le Colonel Berger, autrement dit André Malraux, alors chef des maquis du Lot, qui y séjourna en été 1944. Les 16 résistants sont conduits au bois de la Reulle à Castelmaurou, à 12 km au nord-est de Toulouse. L’un d’entre eux parvient à s’enfuir. Sur place, les autres creusent chacun une tombe. En 2006, Georges Muratet, habitant de Castelmaurou et passionné d’histoire, décide de savoir qui étaient les cinq fusillés du bois de Reulle non identifiés. Au fil des jours, un groupe se forme, une vingtaine d’amateurs d’histoire venus d’Occitanie, de Belgique, d’Allemagne et même des Etats-Unis. Ils ont été aidés par le Tribunal de grande instance de Toulouse et l’Institut médico-légal de Strasbourg et obtiennent les autorisations nécessaires pour prélever des échantillons d’ADN sur les corps enterrés au cimetière de Castelmaurou. Après de nombreuses recherches de tous ordres, tout fonctionne et ils parviennent à contacter de possibles familles. En 2017, le "Groupe de recherche Castelmaurou-Gragnague" prévient qu’il a identifié 4 fusillés sur les 5. Au même moment il fait paraître un livre "La Mémoire en bandoulière". Dans cet ouvrage sont évoquées l’histoire des fusillés et les recherches pour les identifier. Georges Muratet et son groupe ne vont pas s’arrêter là, il leur faut absolument identifier le dernier fusillé. Ils ont aussi décidé de réactualiser leur livre devenu "Les fusillés du bois de la Reulle". Ils n'ont qu'un objectif: entretenir la mémoire avec l’aide des lecteurs. Du dernier des fusillés non encore identifié ils ne disposent que de quelques faibles indices découverts sur lui, mais le groupe de Georges Muratet n'abandonne pas l’espoir de savoir qui il était. |
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