Vols de cartes anciennes 16/05/2018
Depuis lundi 14 mai 2018, sept Hongrois, six hommes et une femme, sont jugés au tribunal correctionnel de Bordeaux. Ils sont soupçonnés d'avoir volé des centaines de cartes géographiques des XVe et XVe siècles dans diverses bibliothèques françaises, Toulouse, Nantes, Nancy, Narbonne, Besançon ou Dijon. C'est un simple contrôle routier en Hongrie en 2012 qui a tout déclenché. Les douaniers hongrois découvrent dans la voiture qu'ils contrôlent 110 cartes géographiques anciennes dont les quatre occupants du véhicule ont bien du mal à expliquer la provenance. Sur certaines d’entre elles un petit détail attire l’attention des douaniers, le tampon d’une bibliothèque de Toulouse. Alertées, les autorités françaises saisissent l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels et le Parquet de Toulouse ouvre une enquête préliminaire. Les enquêteurs se rendent dans les bibliothèques concernées et découvrent que la façon d’opérer des voleurs a toujours été la même. Munis de faux papiers et de fausses cartes de membres, ils consultent des ouvrages anciens comportant des cartes géographiques. Avec des scalpels ou des cutters, ils découpent les pages et repartent avec elles, sans être inquiétés le moins du monde. Quelques centaines de cartes ont ainsi été dérobées dans les bibliothèques françaises entre 2011 et 2013 et le préjudice causé est estimé à environ 3 millions d'euros. En juin 2013, sept personnes sont interpellées, trois en France et quatre en Hongrie. Plusieurs d'entre elles reconnaissent alors faire partie d'un vaste réseau européen. Le chef présumé est arrêté dans une luxueuse villa en Hongrie. Selon ses avocats, la bande agissait sur commande et n’avait pas conscience de la valeur des pièces dérobées. Le procès de Bordeaux doit durer jusqu’à vendredi 18 mai 2018.
Vente record pour Rivera 13/05/2018
Le 9 mai 2018, chez Christie's à New York, dans le cadre de la vente de la collection Peggy et David Rockefeller, la toile "Los Rivales (Les Rivaux)", du peintre mexicain Diego Rivera a été adjugée pour 9,76 millions de dollars. Elle devient donc ainsi l'œuvre latino-américaine la plus chère de l'histoire des enchères. Mesurant 152,4x127cm, elle avait été estimée entre cinq et sept millions de dollars. Elle représente une fête locale à Oaxaca. Selon le site ARTnews, la peinture, datant de 1931 a été acquise par un collectionneur non identifié qui enchérissait au téléphone.
Jusqu’à maintenant, le record était détenu par une œuvre d'une autre célébrité de l'art mexicain, la propre épouse de Rivera, Frida Kahlo. Son tableau daté de 1939 et intitulé "Dos desnuos en el bosque - La tierra misma (Deux nus dans la forêt - La terre elle-même)" a été vendu aux enchères en 2016 pour huit millions de dollars. L'artiste l'avait d'abord offert à sa compatriote, la célèbre actrice Dolores del Río. Un autre tableau de Rivera détenait déjà le record du prix le plus élevé jamais atteint pour une œuvre latino-américaine et n’avait pas été acquis lors d’une vente aux enchères. "Baile en Tehuantepec (Danse à Tehuantepec)", peint en 1928, avait été acheté pour 15,7 millions de dollars en 2016 par un collectionneur privé, l’Argentin Eduardo Constantini, fondateur par ailleurs en 2001 du Musée d'art latino-américain de Buenos Aires. Rappelons que "Los Rivales" avait été commandé à Rivera par Abby Rockefeller, mère de David Rockefeller et une des fondatrices du Moma à New York. Décès d’un couple de nonagénaires 12/05/2018
Le 28 avril 2018, le couple Leiber décédait à Springs près de New York. Lui, Gerson Leiber est mort le premier d’une crise cardiaque, son épouse est décédée quelques heures plus tard dans les mêmes conditions. Il avait vu le jour à Brooklyn le 12 novembre 1921. Quant à elle, elle était née Judith Pető à Budapest le 28 avril de la même année. Elle avait appris à fabriquer des sacs et avait pu échapper aux camps de concentration. En 1946, elle épousait le sergent Gerson Leiber qui servait dans l’armée américaine stationnée en Europe centrale. Installée aux États-Unis, Judith Leiber développa la fabrication de ses petits sacs recouverts de cristaux que l’on appelle des minaudières. Elles sont souvent décorées de perles ou de pierres semi-précieuses ou encore plaquées or. Les célébrités de Hollywood et même des femmes de présidents américains les avaient adoptées et on en trouve dans plusieurs collections de musée tels le Victoria and Albert Museum de Londres ou The Corcoran Gallery de Washingyon. Gerson Leiber, connu sous le nom de Gus, était un artiste créateur de paysages abstraits et de sculptures. Ses œuvres ont été exposées dans plusieurs importants musées américains, notamment au Metropolitan Museum of Art et au Whitney Museum of American Art de New York ainsi qu’à la National Gallery of Art de Washington DC. Après avoir travaillé plus de douze ans chez des fabricants, Judith Leiber et son mari avaient ouvert leur propre commerce de sacs en 1963. En 1993, ils avaient vendu leur entreprise à la société britannique Time Products pour 16 millions de dollars. En 2008, ils avaient créé la Leiber Collection, un musée consacré à leurs œuvres respectives dans leur propriété de Springs. Gerson Leiber en avait dessiné les jardins. Le couple n’avait pas d’enfants.
A la gloire de Leonard Bernstein 10/05/2018
En mars 2018, on apprenait que Steven Spielberg voulait réaliser un biopic sur le célèbre compositeur, chef d'orchestre et pianiste américain, né il y a 100 ans, le 25 août 1918, à Lawrence au Massachusetts. Il est décédé le 14 octobre 1990 à New York. En 2015, Martin Scorsese lui aussi avait annoncé qu’il préparait un film sur Bernstein. Maintenant, c’est le réalisateur Cary Fukunaga qui fait part de son intention de transposer à l’écran la vie de Leonard Bernstein. Le film s’intitulera "The American" et évoquera l’incroyable ascension de celui qui avait dirigé l’Orchestre philharmonique de New York à seulement 25 ans, ainsi que les succès qui ont jalonné sa carrière. Le tournage est prévu pour l’automne 2018 et c’est l’acteur Jake Gyllenhaal qui interprétera le rôle du compositeur. Il a d'ailleurs révélé son admiration pour lui: "Comme pour beaucoup de gens, c’est avec "West Side Story" que Leonard Bernstein est entré dans ma vie et dans mon cœur". Et il ajoute: "En grandissant, j’ai découvert l’ampleur de son travail et tout ce qu’il avait apporté à la culture moderne américaine, qui lui doit énormément. C’était un homme fascinant, plein de génie et de contradictions et c’est un honneur de raconter son histoire".
On ne sait toujours pas si de son côté Steven Spielberg réalisera son projet de biopic ou s’il se contentera d'un remake de "West Side Story" déjà adapté au cinéma en 1961 par Robert Wise et le chorégraphe Jerome Robbins. Le centenaire de la naissance du compositeur donne lieu à quelques manifestations dont la publication de nombreux documents personnels par la Bibliothèque du Congrès. Le Musée national d’histoire juive américaine de Philadelphie lui consacre une exposition jusqu’au 2 septembre 2018. 25.000 propriétaires pour un Picasso 02/05/2018
En décembre 2017, 25.000 internautes ont acquis "Buste de mousquetaire", 58 x 28,5cm, peint par Pablo Picasso en 1968. Par l’intermédiaire de la plate-forme suisse d'achat groupé Qoqa, en trois jours, ils ont acheté 40.000 parts à 50 francs suisses, soit 2 millions de francs, (1,7 million d’euros) au total. Et ces propriétaires peuvent maintenant voir leur toile depuis le 27 avril 2018 au Musée d’art moderne et contemporain de Genève. C’est la première institution à accueillir ce tableau.
Qoqa a été créée en 2005 avec pour devise: "On fait n’importe quoi mais on le fait pour toi". Son fondateur Pascal Meyer rappelle à propos de l'achat de "Buste de mousquetaire": "Quand on a lancé cette idée-là, on nous a dit: oubliez, c’est juste impossible. Et puis quand on a commencé à parler de Picasso, on nous a dit: alors là, c’est doublement impossible, donc du coup le challenge était hyper sympa". Des spécialistes ont certifié l’authenticité et le prix du tableau. Lionel Bovier, directeur du Mamco, apprécie cette initiative. Il voit là la possibilité d’ouvrir un peu plus les portes de son musée. "On espère du coup accueillir le plus grand nombre possible de propriétaires parmi cette communauté de 25.000 personnes." Chacun, avec sa carte numérotée et frappée d’une reproduction de l’œuvre, pourra venir voir son tableau, gratuitement. Par ailleurs, le musée proposera rencontres, activités et conférences autour du tableau lequel doit rester à Genève jusqu’en octobre 2018, ensuite, les propriétaires voteront pour fixer sa prochaine destination. Vente aux enchères d’une Bible rare 01/05/2018
Le mardi 24 avril 2018, une ancienne Bible ou Tanach du XVIIe siècle a été vendue à la Kedem Auction House de Jérusalem. Estimée entre 10-15.000$, cette pièce qui s’est enlevée pour 12.300$ (10.200€), a connu une histoire mouvementée. Pour Maron Eran, un des fondateurs et propriétaires de cette maison d’enchères: "Cet article, qui nous a été récemment présenté, est d’une valeur historique suprême. Nous espérons qu’il terminera dans l’un des plus importants musées de l’Holocauste dans le monde". Selon un ex-libris, durant la Seconde Guerre mondiale, cette Bible avait été volée dans la bibliothèque de J.N. Pellieux, un riche médecin juif français de Beaugency, dans le département du Loiret, pour le compte d’Hermann Goering. Le volume avait été récupéré par des soldats français en 1945. Selon un second ex-libris, le livre a été "extrait de la collection privée de Goering au Berghof dans la région de Berchtesgaden". Un timbre de la division française à laquelle appartenaient les soldats qui ont occupé la résidence de Goering le 4 mai 1945 apparaît sur le livre. La Kedem a déclaré que la Bible qui sortait de chez Menasseh Ben Israel, célèbre imprimeur du XVIIe siècle à Amsterdam, était "l’une des quelques bibles imprimées par un Juif à l’époque". En 2005, le livre volé a été légué à un certain Rosenfeld de Londres par un aumônier de la division française qui participait à l’assaut de la maison de Goering qui avait des centaines d’objets volés pour ses propres collections privées, et s’intéressait particulièrement aux trésors hébraïques.
Rappelons qu’après la Seconde Guerre mondiale, Goering a été capturé et reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité lors du procès de Nuremberg. Le 15 octobre 1945, veille de la pendaison à laquelle il avait été condamné, il s’est suicidé en prenant du cyanure. Sacrifices d’enfants au Pérou 30/04/2018
A Chan Chan, au nord du Pérou, des archéologues ont découvert les restes de 140 enfants et 200 lamas datant de quelque 550 ans. C’est la plus grande ville du continent construite en adobe, brique séchée au soleil, et on l’a considérée longtemps comme le territoire d’une des premières civilisations d’Amérique latine, celle des Chimú qui tombèrent sous la coupe des Incas vers 1475. Et maintenant cette ville sera celle où a été fait le plus grand sacrifice d’enfant d’Amérique précolombienne.
L’existence de sacrifices humains dans ces civilisations est bien connu grâce aux momies retrouvées dans les Andes. Cependant, d’après les chercheurs, on n’avait jamais été confronté à un sacrifice d’une telle ampleur. Les examens pratiqués sur ces restes osseux ont montré qu’il y avait eu autant de garçons que de filles, la majorité d’entre eux avaient entre 8 et 12 ans. Les victimes avaient eu la poitrine ouverte et peut-être leur avait-on arraché le cœur, même si cela est très difficile à établir. Quant aux lamas, ils avaient entre 6 et 9 mois. Parmi les motifs invoqués à propos de ce sacrifice, il pourrait s’agir d’une "réponse désespérée" de la part des chefs Chimú face à une inondation ou une crue causée par les pluies torrentielles dues à El Niño. Dans cette même région en 2017, ce phénomène climatologique a causé des dommages chez plus de 80.000 habitants. Malgré l’absence d’écrits, les chercheurs soutiennent que la mort de ces enfants serait une offrande pour "apaiser la colère des dieux" et en finir ainsi avec les pluies que auraient pu mettre en danger les Chimú. Ils offrirent ce qu’ils avaient de plus précieux, les enfants et les lamas, la seule bête de somme de la zone andine qui en outre servait dans l’alimentation, sa viande étant très appréciée par les Chimú. Mauvaise surprise au musée d’Elne 29/04/2018
La mairie de cette localité de quelque 20.000 habitants dans les Pyrénées-Orientales vient de découvrir que 82 toiles attribuées à l'artiste Étienne Terrus, ami de Matisse, Aristide Maillol ou André Derain, étaient des faux… Soit la moitié de ses œuvres qu’abrite le musée ouvert en 1994. Il vient de rouvrir après des travaux. On estime le préjudice à 160.000€. L’historien d'art Éric Forcada qui s’est penché au cours des derniers mois sur les œuvres d'Étienne Terrus a été le premier à émettre des doutes sur leur authenticité. Finalement, une commission réunissant des personnalités du monde culturel a déclaré que ces 82 toiles étaient des faux. Ces peintures, dessins et aquarelles, ont été achetés pendant une vingtaine d'années par la municipalité d'Elne. Certaines proviennent ds dons ou de prêts. Pour Yves Barniol, maire d'Elne: "C’est une catastrophe. Je me mets à la place de toutes les personnes qui sont venues visiter le musée, qui ont vu des œuvres fausses, qui ont pris un ticket d'entrée, quel que soit le prix. C'est inacceptable".
La commune a porté plainte pour faux, usage de faux, contrefaçons et escroquerie et la gendarmerie des Pyrénées-Orientales enquête sur un vaste trafic d’œuvres d'art qui ne concernerait pas essentiellement les tableaux d'Étienne Terrus. L’artiste est né le 21 septembre 1857 à Elne où il est mort le 22 juin 1922. Élève d'Alexandre Cabanel à Paris, il revient vite dans sa Catalogne natale qui sera son inspiration principale. Il est tombé quelque peu des l’oubli mais a été "redécouvert" à l’occasion de l’exposition "Le Roussillon à l’origine de l’art moderne 1894-1908" qui s’est tenue Salle Maillol du Palais des Congrès de Perpignan, du 4 juillet au 27 septembre 1998. Le tunnel ferroviaire le plus long du monde 28/04/2018
A la frontière austro-italienne, on creuse un ouvrage encore plus long que le nouveau tunnel du Saint-Gothard, long de 57km. Avec ses 64 km, le tunnel ferroviaire du Brenner sera un axe clé pour le transport des marchandises. Il reliera Stockholm à Palerme sans passer par la Suisse. Ce tunnel de base du Brenner s’étendra d’Innsbruck, capitale du Tyrol autrichien, à la commune italienne de Fortezza, en allemand Franzensfeste, province autonome de Bolzano dans le Trentin-Haut-Adige au nord-est de l'Italie. Lorsqu'il sera achevé en 2025, il détrônera le Gothard, inauguré mi-2016 et qui sera resté le plus long du monde pendant moins de dix ans. Le projet de ferroutage austro-italien, dont le chantier a débuté en 2011, permettra de réduire le trafic des poids lourds circulant entre l'Autriche et l'Italie par une autoroute à péage, via le col du Brenner (1372m). Il permettra à terme de multiplier par trois les capacités de transport par le rail sur cet axe, 1,8 million de poids lourds au lieu des 600.000 embarqués aujourd'hui sur des trains circulant sur une voie ferrée à ciel ouvert. Le gain en temps sera important, les 64km du tunnel seront parcourus en 50 minutes en moyenne, contre deux heures actuellement par la voie ferrée actuelle. Pour l'Autriche, cela évitera l’invasion des poids lourds sur son territoire qui sert de zone de transit pour le fret routier du continent européen. Sa réalisation coûtera 8 milliards d'euros, financés pour un tiers par l'Union européenne, le reste l'étant par l'Italie et l'Autriche, sur fonds publics. En mars 2015, la première pierre a été officiellement posée pour la galerie principale du tunnel dans la vallée de l’Ahr près d’Innsbruck.
Vol au Palais de la Sécession viennoise 27/04/2018
L’un des bâtiments les plus emblématiques de Vienne a été l’objet d’une attaque singulière dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 avril 2018. L’édifice est actuellement en cours de rénovation jusqu’au mois de mai 2018 et les malfaiteurs ont utilisé l'échafaudage pour atteindre le toit et s'emparer de six à huit fragments métalliques recouverts de feuille d'or. Karin Jaschke, porte-parole de la Sécession, indique que les feuilles en métal doré, d'environ 60cm, valent chacune quelque 1.000€.
Achevé en 1898, le bâtiment construit sur les plans de l'architecte Joseph Maria Olbrich s’est voulu le manifeste des artistes de la Sécession, courant de l'Art nouveau s ‘élevant contre l'académisme. Le peintre Gustav Klimt en est l'artiste le plus flamboyant aux côtés de Egon Schiele, Koloman Moser, Oskar Kokoschka, et de célèbres architectes tels Otto Wagner et son disciple Joseph Maria Olbrich lui-même. L'édifice avait été financé par l’industriel Karl Wittgenstein, père du philosophe Ludwig Wittgenstein et Paul Wittgenstein, dédicataire du "Concerto pour la main gauche" de Maurice Ravel créé à Vienne le 5 janvier 1932. Au fronton de la façade on peut lire la devise de la Sécession: "Der Zeit ihre Kunst. Der Kunst ihre Freiheit (À chaque âge son art, à chaque art sa liberté)". A l’intérieur du bâtiment se trouve la frise Beethoven, 34,14m de long sur 2,15m de haut, sept panneaux représentant la "IXe Symphonie" du compositeur. Cette œuvre de Klimt réalisée en 1902 a été considérée comme une manifestation de l’art total. |
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