RDC: les journalistes en deuil 15/10/2018
Solange Lusiku, docteur honoris causa de l’université de Louvain en Belgique, est décédée en RDC le samedi 13 octobre 2018, à l'âge de 47 ans, après plus de 20 ans dans la pratique du métier de la presse écrite et audiovisuelle.
Journaliste depuis la première émission de la radio Mandeleo, ex-chef des programmes à la radio Maria, chargée des programmes au Caucus des femmes, éditrice du journal Le Souverain et vice-présidente de l'UNPC (Union nationale de la presse du Congo) jusqu'à sa mort. "Sa disparition en pleine fleur de l’âge est un manque pour moi et pour toute la communauté", s'est exprimé Donat Musema, promoteur de la radio Irifa fm et ancien rédacteur en chef à radio Maria. L'amour du travail et la compétence d'une femme sont entre autres les qualités que garderont les journalistes congolais de la "dame de fer Lusiku". Isaac Bishamamba
La Grande chaumière est-elle condamnée? 03/10/2018
La célèbre académie risque de disparaître. Le bâtiment où elle se trouve à Paris va être vendu aux enchères le 16 octobre 2018. Son directeur Patrick Charpentier, averti en août dernier, ne cache pas son inquiétude même si la commission culture du Conseil de Paris déclare soutenir l'institution. Ce lieu mythique souffre du fait de n’être ni inscrit ni classé au titre des Monuments historiques. Fondé par l’artiste peintre suisse Matha Stettler, il a ouvert ses portes en 1904 et on ne compte plus les artistes qui y ont étudié le dessin et la peinture, Maurice Denis, Tamara de Lempicka, Germaine Richier, Foujita, Modigliani, Miró, Giacometti, Balthus, Louise Bourgeois pour ne citer que certains parmi les plus illustres. Et Ossip Zadkine, Fernand Léger ou Othon Friesz y ont enseigné entre autres. Actuellement, il y a une cinquantaine d’élèves de différentes nationalités.
A sa mort en 2016, le dernier propriétaire de l'immeuble a légué le bâtiment de l’académie à trois associations, Fondation Notre-Dame-Les Bernardins, Apprentis d'Auteuil et Association de prévoyance du notariat de France. Cette année, elles ont décidé brusquement de le vendre. La superficie des six ateliers atteint quelque 500m2, ce qui dans le quartier de Notre-Dame des Champs particulièrement apprécié des investisseurs, explique le prix de départ des enchères fixé à environ 2 millions d'euros. On peut espérer que le futur acquéreur souhaitera que se poursuive l’activité artistique de la Grande chaumière. Depuis la rentrée de septembre, Patrick Charpentier et ses équipes ne cessent d’attirer l’attention sur cette affaire. Une pétition lancée à l'occasion a déjà recueilli 12.000 signatures et sur la toile, les anciens élèves se sont aussi mobilisés. La plus vieille brasserie du monde 29/09/2018
Des archéologues de l’Université américaine de Stanford et leurs collègues israéliens ont découvert en Israël ce qui pourrait être le plus ancien site de production d’alcool du monde. Il s’agit d’une boisson proche de la bière qui pourrait avoir été utilisée lors de cérémonies il y a environ 13.000 ans. Le site se trouve dans la caverne de Raqefet au sud de Haïfa, elle servait de lieu de sépulture pour les hommes et les femmes du Natoufien, 12.500-10.000 avant J.C., époque caractérisée par le début de la sédentarisation.
Trois petits creusets de 40 à 60 cm de profondeur ont été mis au jour, percés à même la grotte, deux d’entre eux servaient à stocker le grain et le troisième à le faire fermenter. L’endroit où se trouvent les creusets laisse penser que la production du breuvage était "apparemment liée à des cérémonies ou d’autres formes d’activités sociales". Selon l’article publié avec des chercheurs de l’université de Standford, ces innovations étaient "antérieures de plusieurs millénaires au début de la culture domestique de céréales au Proche-Orient". Les Natoufiens étaient "les derniers de la région à vivre de façon différente des habitants des villages que nous sont familiers". Les efforts déployés pour produire de d’alcool sont indicatifs de l’importance que revêtait cette boisson dans leur culture. Maigrir de 100.000 kg en deux ans 28/09/2018
C’est l’objectif que s'est fixé Narón, ville de 40.000 habitants en Galice, au nord-ouest de l’Espagne. On y compte 9.000 personnes en surpoids et 3.000 qui souffrent d'obésité. Suivant les conseils du Dr Carlos Pineiro, l'un des principaux initiateurs de ce programme de santé publique lancé en janvier 2018, plus de 4.000 habitants se sont donc mis ou remis au sport. Et ils ont éliminé charcuterie et fritures de leur table. Il faut dire que les spécialités galiciennes sont servies généreusement et qu’elles ne sont pas particulièrement légères. Aussi la Galice a-t-elle le plus fort taux de personnes en surpoids selon une étude de la Société espagnole de cardiologie. Carlos Pineiro, généraliste de 63 ans, s’est fortement impliqué dans la prévention des maladies cardio-vasculaires et ce avec d’autant plus de conviction que lui-même a failli mourir d'un infarctus à 45 ans. Et il déclare: "Au XXIe siècle, les gens oublient qu'ils sont conçus pour marcher. Le climat pluvieux fait que l'on reste beaucoup chez soi, avec une ingestion de calories quotidiennes très importante". Le Dr Pineiro compte beaucoup sur les enfants que l’on sensibilise dans un établissement scolaire pilote, le centre Jorge Juan. "Deviens accro aux fruits" est le slogan de l'établissement où des fruits sont distribués dans la matinée. Carlos Pineiro espère qu’une fois les 100.000 kg perdus, les habitants garderont "un style de vie sain pour freiner les maladies chroniques" ce qui réduira les dépenses de santé.
Destruction d'un bassin gallo-romain en Dordogne 26/09/2018
Mardi 18 septembre 2018, un précieux vestige archéologique gallo-romain du Périgord a été en partie détruit. C’est le projet de déviation routière de Beynac qui en est la cause. Il vise à améliorer les conditions de circulation autour de cette localité touristique et le président du Conseil départemental veut une route plus sûre et plus rapide. Cet aménagement de la vallée de la Dorgogne suscite bien des interrogations depuis 30 ans et les défenseurs du patrimoine, se sont émus, avec Stéphane Bern à leur tête qui qualifie ces travaux de "massacre inacceptable". Ce jour-là donc, les bulldozers se sont activés à Castelnaud-la-Chapelle.
Ce vestige appartient à un vaste sanctuaire vieux de quelque deux mille ans. Alain de la Bretesche, président de l'association Patrimoine-environnement déclare qu’il n’hésitera pas à engager des poursuites devant les tribunaux. Ils avaient déjà demandé au ministère de la Culture un classement en urgence au titre des monuments historiques. Les services étudient le dossier et sans attendre le résultat, les bulldozers sont entrés en action. Les associations de protection n’ont pas ménagé leurs efforts pour tenter de faire revenir le Conseil départemental sur sa décision. Leur slogan "Sauvons la vallée de la Dordogne" a invité les habitants à se rendre sur le site à plusieurs reprises. L’amandier transforme le paysage 25/09/2018
Cette saison, l'Espagne compte récolter plus de 61.160 tonnes d’amandes, soit une hausse de 15% par rapport à la campagne précédente, selon les estimations de l'Organisation nationale du secteur des fruits secs. L'Espagne est actuellement le troisième producteur mondial, après l’Australie et surtout les États-Unis. La Californie représente près de 80% de la production mondiale, selon le syndicat de producteurs de cet État américain qui vante partout les bienfaits de l’amande, source de protéines végétales et de bons acides gras. L'Espagne continue d'ailleurs d'en importer d’énormes quantités de Californie pour sa fabrication des nougats et des autres produits comportant des amandes.
Cet arbre, naguère presque absent du paysage andalou, est maintenant planté sur de bonnes terres irriguées et remplace le tournesol ou le blé. Les agriculteurs en font d’ailleurs un complément de l'olivier, les mêmes secoueurs mécaniques servant pour les deux récoltes. Dans la vallée du Guadalquivir, de grands vergers d'amandiers remplacent de plus en plus les champs de céréales beaucoup moins rentables. Ces grandes plantations vont permettre à l'Espagne de proposer aux industriels "de grands lots homogènes d'une seule variété", les petits cultivateurs ayant eux une production disparate. A une époque où il n’est question que de réchauffement climatique, lequel s’ajoute à la sécheresse chronique de l’Espagne, les "amandiculteurs" espagnols savent qu'ils doivent éviter de développer une culture réclamant beaucoup d’eau. D'ailleurs, une sonde de température et d'humidité perfectionnée, permet de doser l'irrigation. Un Renoir est rendu à sa propriétaire après 77 ans 24/09/2018
Récemment, un tableau de Pierre-Auguste Renoir peint en 1919, l’année de sa mort, "Deux femmes dans un jardin" volé par les nazis, a été restitué à Sylvie Sulitzer, petite-fille du collectionneur Alfred Weinberger. La cérémonie a eu lieu au Museum of Jewish Heritage de New York le 12 septembre 2018 où elle a révélé que quatre tableaux de Renoir et un Delacroix manquaient encore.
Après un périple de 70 ans et différentes ventes entre l'Afrique du Sud, Londres, la Suisse et New York, le tableau avait été confié en 2013 à la maison Christie’s. Celle-ci émit des doutes sur sa provenance et a contacté les autorités, tout en conservant l’œuvre. Les services du procureur fédéral de Manhattan et le FBI ont alors mené leur enquête, avant de contacter Sylvie Sulitzer. Son grand-père avait fui Paris, où il vivait, après l’invasion allemande de 1940, il laissait sa collection dans un coffre de la banque Morgan, elle fut saisie en 1941 par les Allemands. A la fin de la guerre, elle a été dispersée et Alfred Weinberger revenu à Paris, ne put en récupérer qu’une partie. Même si elle avait connu son grand-père, Sylvie Sulitzer qui vit à Roquevaire, dans les Bouches-du-Rhône en France, ignorait cette affaire avant d’être contactée au début des années 2010 par le cabinet d’avocats allemand von Trott zu Solz Lammek. Ce cabinet spécialisé dans la recherche d’œuvres spoliées disposait de la liste des toiles qu’Alfred Weinberger n’avait pas récupérées. Sylvie Sulitzer sera certainement obligée de se séparer du tableau si elle ne dispose pas des ressources nécessaires pour rembourser l’État français qui l'avait indemnisée dans le cadre de la Commission d'indemnisation des victimes de spoliation, CIVS. Une pagode vietnamienne en Hongrie 22/09/2018
Le 19 septembre 2018 était inaugurée la pagode Dai Bi à Simontornya, à environ 140km au sud de Budapest. Dai Bi qui a été construite en trois ans est la première pagode vietnamienne reconnue par le gouvernement hongrois et sera donc ainsi le lieu de pratique d'activités religieuses des Vietnamiens en Hongrie.
Dans l’allocution qu’il a prononcée lors de cette inauguration, le vice-président et secrétaire général du Comité central du FPV, Hau A Lenh s'est réjoui de la solidarité et du développement de la communauté des Vietnamiens en Hongrie et a déclaré qu’il était persuadé que la pagode Dai Bi serait un lieu où serait mise en valeur l’identité culturelle vietnamienne. En outre, Hau A Lenh a transmis les salutations du président du Comité central du FPV, Tran Thanh Man, à la communauté vietnamienne en Hongrie, forte de plus de 5.000 membres. Il a souhaité à ses compatriotes tout le succès possible, leur a demandé de respecter les lois du pays de résidence et de penser à revenir un jour dans leur pays d’origine. Quant à Csoszne Kacz Edit, maire de Simontornya, elle a confirmé sa volonté de continuer à favoriser la communauté vietnamienne en Hongrie afin qu'elle préserve ses traditions culturelles orientales en Europe. Quand Velázquez sauve une ville espagnole 05/09/2018
El Ferrol, agglomération du nord-ouest de l'Espagne que d’aucuns ont rebaptisée la "Detroit" du pays souffre du déclin de ses chantiers navals. Depuis 1981, la ville qui a vu naître Francisco Franco Bahamonde le 4 décembre 1892 et s’est appelée El Ferrol del Caudillo de 1938 à 1982, comptait quelque 67.000 habitants et en a perdu plus de 20.000, selon l’Institut de statistiques de Galice. Entre 1998 et 2017, le nombre des personnes de moins de 30 ans a baissé de près de 47%. Mais Eduardo Hermida, 52 ans, n’accepte pas la mort de son quartier de Canido. Aussi a-t-il peint sa version des "Ménines" de Velázquez sur un mur. Protestation qui a donné lieu à un festival redonnant de l’espoir à la ville. Depuis 2008 des amis d’Eduardo Hermida l'ont imité et des artistes du monde entier sont venus les rejoindre. Ce festival a maintenant lieu tous les ans, de nouveaux habitants se sont installés à Canido, des touristes ont fait leur apparition et des croisiéristes s’arrêtent désormais au Ferrol et viennent à Canido voir ces différentes versions des "Ménines", il y en a environ 240, de toutes les tailles et de toutes les couleurs.
Le festival est maintenant parrainé par des marques. Des artistes venus de toute l'Espagne s'activent sur des murs où s’affiche un M jaune indiquant qu'ils peuvent y peindre. El Ferrol n’est pas le seul exemple de revitalisation par l'art, le village de Fanzara, à une centaine de km de Valence, a lui aussi pu renaître grâce aux œuvres d'artistes urbains venus du monde entier. D’autres facettes de Federico García Lorca 04/09/2018
Le 18 août 2018, on célébrait le 82e anniversaire de son assassinat, en 1936, à 38 ans. Il est l’un des plus plus grands écrivains espagnols, aussi bien poète que dramaturge et également prosateur. Ce que l’on sait moins, c’est que le poète de Grenade a abordé des domaines qui n’avaient pas grand-chose à voir avec la littérature. Quelques manuscrits consultés permettent de découvrir "Viaje a la Luna", un scénario cinématographique que Lorca écrivit pendant son séjour à New York en 1929, sur proposition du peintre mexicain Emilio Amero. Ce devait être un film muet d’inspiration surréaliste, il n’a été tourné qu’en 1998. Le peintre catalan Frederic Amat a adapté le scénario et réalisé ce film d’une vingtaine de minutes présenté le 17 juin 1998 au Museo Nacional Reina Sofía et la semaine suivante au musée García Lorca de Grenade lors de l’ouverture de l’exposition consacrée au poète.
Federico García Lorca fut aussi un conférencier très actif, les manuscrits originaux de ses textes peuvent aussi être consultés à la BDH. On connaît peut-être moins son goût pour la musique et sa participation comme pianiste à la gravure de disques. Il est possible d’écouter à la BDH, dix chansons populaires qu’il a collectées et qui sont interprétées vers 1932 par la Argentinita, danseuse et chanteuse de flamenco, qu’il accompagne au piano, cinq disques de 78 tours… Cette année, il faut noter que lors de l’hommage rendu au poète assassiné les chants n’ont pas été interprétés comme d’habitude par des gitans mais par une artiste lyrique, la soprano Mariola Cantarero native de Grenade. Elle a tenu à préciser et l'a démontré, que les artistes lyriques pouvaient très bien eux aussi interpréter ces chants populaires. |
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