Un taux record de 28,8 millions de personnes déplacées internes dans le monde en 2012, dont une multiplication par cinq du nombre de déplacés en Syrie
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Plus de 6,5 millions de personnes ont été déplacées au sein de leur pays d’origine en 2012, soit près de deux fois plus que l’année précédente. Ces personnes, qui ne franchissent pas les frontières de leur pays, ne sont pas considérées comme personnes réfugiées et ne bénéficient pas, par conséquent, d’une quelconque protection internationale.
"La forte augmentation du nombre de déplacés internes dans le monde est en partie due aux 2,4 millions de personnes déplacées par la crise en Syrie fin 2012", explique Kate Halff, directrice de l’IDMC. "L’accélération des déplacements internes est ici étroitement liée au conflit, puisque les deux phénomènes s’alimentent mutuellement pour créer un effet "boule de neige". Dans un tel contexte, les déplacements internes deviennent une "cible mouvante" pour ceux qui sont chargés d’y répondre."
Tant que le conflit syrien ne sera pas résolu, les déplacements internes continueront de s’accélérer. D’autres pays en proie à des conflits prolongés connaissent la même situation. C’est le cas de la Colombie, qui continue d’abriter le plus grand nombre de personnes déplacées internes au monde, et de la République démocratique du Congo (RDC), qui comporte la troisième population la plus importante de déplacés internes après la Syrie.
Avec 10,4 millions de déplacés internes, la région Afrique subsaharienne abrite près d’un tiers du nombre mondial de déplacés internes. La forte aggravation des violences dans les provinces de l’est de la RDC a contraint un million de personnes à fuir. Si la RDC compte le plus grand nombre de nouveaux déplacements après la Syrie, nombre des 2,7 millions des déplacés internes de ce pays le sont depuis longtemps déjà.
Comme l’indique le rapport, la résolution des conflits, et particulièrement du conflit syrien, est essentielle à la stabilisation des mouvements de déplacement interne. Néanmoins, il convient de trouver un compromis entre réponse d’urgence et développement. "90 % des pays observés par l’IDMC abritent des déplacés internes en situation de déplacement prolongé, souvent depuis des décennies, qui ont donné naissance à une deuxième voire à une troisième génération. Les gouvernements ont à charge de trouver des solutions à long terme pour leurs citoyens déplacés. Cependant, elles ne pourront se concrétiser que lorsque les gouvernements et la communauté internationale reconnaîtront que les personnes déplacées ont besoin non seulement d’une réponse humanitaire au pic de la crise, mais aussi d’un engagement soutenu, le temps de parvenir à une solution durable."
"La forte augmentation du nombre de déplacés internes dans le monde est en partie due aux 2,4 millions de personnes déplacées par la crise en Syrie fin 2012", explique Kate Halff, directrice de l’IDMC. "L’accélération des déplacements internes est ici étroitement liée au conflit, puisque les deux phénomènes s’alimentent mutuellement pour créer un effet "boule de neige". Dans un tel contexte, les déplacements internes deviennent une "cible mouvante" pour ceux qui sont chargés d’y répondre."
Tant que le conflit syrien ne sera pas résolu, les déplacements internes continueront de s’accélérer. D’autres pays en proie à des conflits prolongés connaissent la même situation. C’est le cas de la Colombie, qui continue d’abriter le plus grand nombre de personnes déplacées internes au monde, et de la République démocratique du Congo (RDC), qui comporte la troisième population la plus importante de déplacés internes après la Syrie.
Avec 10,4 millions de déplacés internes, la région Afrique subsaharienne abrite près d’un tiers du nombre mondial de déplacés internes. La forte aggravation des violences dans les provinces de l’est de la RDC a contraint un million de personnes à fuir. Si la RDC compte le plus grand nombre de nouveaux déplacements après la Syrie, nombre des 2,7 millions des déplacés internes de ce pays le sont depuis longtemps déjà.
Comme l’indique le rapport, la résolution des conflits, et particulièrement du conflit syrien, est essentielle à la stabilisation des mouvements de déplacement interne. Néanmoins, il convient de trouver un compromis entre réponse d’urgence et développement. "90 % des pays observés par l’IDMC abritent des déplacés internes en situation de déplacement prolongé, souvent depuis des décennies, qui ont donné naissance à une deuxième voire à une troisième génération. Les gouvernements ont à charge de trouver des solutions à long terme pour leurs citoyens déplacés. Cependant, elles ne pourront se concrétiser que lorsque les gouvernements et la communauté internationale reconnaîtront que les personnes déplacées ont besoin non seulement d’une réponse humanitaire au pic de la crise, mais aussi d’un engagement soutenu, le temps de parvenir à une solution durable."
Les déplacements internes dans le monde en 2012
En 2012, 20% des déplacés internes dans le monde se trouvaient au Moyen-Orient. La région abritant le plus fort taux de déplacés internes est l’Afrique subsaharienne, avec 10,4 millions en 2012. La Colombie est le pays qui abrite la population de déplacés internes la plus importante, les estimations fournies par le gouvernement et par la société civile se situant entre 4,9 et 5,5 millions. Avec 28,8 millions de personnes déplacées internes en 2012 contre 15,2 millions de réfugiés (d’après les chiffres les plus récents datant de 2011), on dénombre environ deux déplacés internes par réfugié à travers le monde. 2,1 millions de déplacés internes seraient retournés chez eux en 2012, dont 1,3 million en Afrique subsaharienne. En 2011, l’IDMC a recensé 26,4 millions de déplacés internes dans le monde. Plus de 90 % des pays observés par l’IDMC abritent des déplacés internes en situation de déplacement prolongé.
Moyen-Orient et Afrique du Nord
La plus forte augmentation du nombre de déplacés internes en 2012 a eu lieu dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, où 2,5 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer.
On dénombre à présent près de 6 millions de déplacés internes dans cette région, ce qui représente une hausse de 40 % par rapport aux 4,3 millions de personnes déplacées en 2011.
Depuis les premiers jours du Printemps arabe, début 2011, les déplacements se sont multipliés au sein de la région. La Libye et le Yémen ont été les plus durement touchés en 2011, mais en 2012, c’est la Syrie, avec cinq fois plus de déplacés internes.
A la fin de l’année, la Syrie était le pays touché par les vagues de déplacements les plus importantes et les plus rapides au monde. Elle compte à présent plus de 3 millions de déplacés internes, dont plus de 80 % l’ont été au cours de l’année 2012.
Afrique
La région comptant le plus grand nombre total de déplacés internes était l’Afrique subsaharienne.
Fin 2012, elle en abritait 10,4 millions, soit près d’un tiers du nombre mondial de déplacés internes et une augmentation de 7,5 pour cent en comparaison avec l’année précédente.
Parmi les quelques 2,4 millions de personnes déplacées internes au cours de l’année, 1 million de personnes ont fui leur foyer en raison de la violence galopante en RDC, qui a été le deuxième pays au monde le plus touché par les nouveaux déplacements en 2012.
En novembre, un nouveau groupe rebelle connu sous le nom de Mouvement du 23-Mars (M23) a provoqué le départ de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, de 140.000 personnes en une seule semaine.
En 2012, le conflit qui a éclaté et s’est installé au Mali, alimenté par des armes en provenance de Libye, a causé le déplacement d’au moins 227.000 personnes.
Au Nigeria, la violence accrue du groupe islamiste radical Boko Haram a elle aussi provoqué de nouveaux déplacements importants.
Amériques
En 2012, la région Amériques abritait le deuxième plus grand nombre de déplacés internes: 5,8 millions au total, soit une hausse de 3 %.
La Colombie reste le pays comportant le plus grand nombre de personnes déplacées internes au monde, entre 4,9 et 5,5 millions au total.
En Colombie, le conflit armé interne a forcé environ 230.000 personnes à fuir leur maison au cours de l’année. Bien que l’on ne dispose pas de données récentes concernant le Mexique, les recensements indiquent que la violence criminelle a causé des déplacements au sein des états les plus touchés par les activités des cartels de la drogue.
Europe et Asie centrale
Le nombre total de déplacés internes restait stable, autour de 2,5 millions, avec une vaste majorité de personnes endiguées dans des situations de déplacement prolongé, souvent depuis 20 ans ou plus.
De nouveaux déplacements ont été signalés en Turquie, qui compte le plus grand nombre de personnes déplacées internes de la région.
Le nombre de déplacés internes en Azerbaïdjan, à Chypre et en Géorgie a sensiblement augmenté, certains enfants pouvant encore être inclus dans cette population.
L’Asie a connu la deuxième plus forte augmentation du nombre de nouveaux déplacements après le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, 1,4 million de personnes ayant été contraintes de fuir leur foyer en 2012, soit plus de deux fois plus que ce qui avait été enregistré au cours des 12 mois précédents.
L’Inde a vu une hausse de 10 pour cent du nombre de nouveaux déplacements en 2012, dus principalement aux violences inter-communautaires présentes dans l’État de l’Assam, au nord-est du pays, qui ont forcé jusqu’à 500.000 personnes à s’enfuir.
Au Pakistan, les opérations militaires menées contre les groupes dissidents armés au sein des Zones tribales sous administration fédérale ont causé plus de 412.000 nouveaux déplacements.
Malgré ces nouveaux déplacements, le nombre total de déplacés internes en Asie fin 2012 restait raisonnablement stable en comparaison avec l’année précédente, où l’on en avait enregistré 4,1 millions.
Mouvements de retour
Avec seulement 261.000 cas de retour signalés en fin d’année, on peut être en droit de penser que, comme dans de nombreux pays observés, les mouvements de retour ont soit été insuffisamment signalés, soit ils ne l’ont pas été du tout.
2,1 millions de personnes seulement seraient retournées chez elles en 2012, ce qui constitue une baisse d’environ 250.000 personnes par rapport aux données 2011, bien qu’une fois encore, les chiffres d’ensemble suggèrent que le nombre de déplacés internes étant retournés chez eux pourrait s’avérer considérablement plus important.
En Libye, la plupart des 243.000 déplacés au sein du pays sont parvenus à retourner chez eux suite à la chute de Mouammar Kadhafi. Cependant, ceux qui auraient supposément soutenu son régime n’ont pas pu rentrer par peur des représailles.
En RDC, 450.000 retours ont été signalés. De nombreuses personnes déplacées de ce pays résident cependant dans des zones rurales et urbaines difficiles d’accès pour les agences humanitaires, qui ont du mal à les identifier. Il s’avère extrêmement difficile de suivre avec précision les mouvements de retour dans un tel contexte.
L’identification des déplacés internes vivant hors des camps constitue un défi majeur, qui fait qu’il est difficile de les protéger, de les aider et de les suivre. De la même façon, les données concernant ces déplacés internes vivant hors des camps étant limitées, il est particulièrement compliqué de savoir s’ils sont parvenus à des solutions durables, que ce soit en retournant vers leur localité d’origine, en s’intégrant dans la communauté locale ou en s’installant ailleurs dans le pays.
Moyen-Orient et Afrique du Nord
La plus forte augmentation du nombre de déplacés internes en 2012 a eu lieu dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, où 2,5 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer.
On dénombre à présent près de 6 millions de déplacés internes dans cette région, ce qui représente une hausse de 40 % par rapport aux 4,3 millions de personnes déplacées en 2011.
Depuis les premiers jours du Printemps arabe, début 2011, les déplacements se sont multipliés au sein de la région. La Libye et le Yémen ont été les plus durement touchés en 2011, mais en 2012, c’est la Syrie, avec cinq fois plus de déplacés internes.
A la fin de l’année, la Syrie était le pays touché par les vagues de déplacements les plus importantes et les plus rapides au monde. Elle compte à présent plus de 3 millions de déplacés internes, dont plus de 80 % l’ont été au cours de l’année 2012.
Afrique
La région comptant le plus grand nombre total de déplacés internes était l’Afrique subsaharienne.
Fin 2012, elle en abritait 10,4 millions, soit près d’un tiers du nombre mondial de déplacés internes et une augmentation de 7,5 pour cent en comparaison avec l’année précédente.
Parmi les quelques 2,4 millions de personnes déplacées internes au cours de l’année, 1 million de personnes ont fui leur foyer en raison de la violence galopante en RDC, qui a été le deuxième pays au monde le plus touché par les nouveaux déplacements en 2012.
En novembre, un nouveau groupe rebelle connu sous le nom de Mouvement du 23-Mars (M23) a provoqué le départ de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, de 140.000 personnes en une seule semaine.
En 2012, le conflit qui a éclaté et s’est installé au Mali, alimenté par des armes en provenance de Libye, a causé le déplacement d’au moins 227.000 personnes.
Au Nigeria, la violence accrue du groupe islamiste radical Boko Haram a elle aussi provoqué de nouveaux déplacements importants.
Amériques
En 2012, la région Amériques abritait le deuxième plus grand nombre de déplacés internes: 5,8 millions au total, soit une hausse de 3 %.
La Colombie reste le pays comportant le plus grand nombre de personnes déplacées internes au monde, entre 4,9 et 5,5 millions au total.
En Colombie, le conflit armé interne a forcé environ 230.000 personnes à fuir leur maison au cours de l’année. Bien que l’on ne dispose pas de données récentes concernant le Mexique, les recensements indiquent que la violence criminelle a causé des déplacements au sein des états les plus touchés par les activités des cartels de la drogue.
Europe et Asie centrale
Le nombre total de déplacés internes restait stable, autour de 2,5 millions, avec une vaste majorité de personnes endiguées dans des situations de déplacement prolongé, souvent depuis 20 ans ou plus.
De nouveaux déplacements ont été signalés en Turquie, qui compte le plus grand nombre de personnes déplacées internes de la région.
Le nombre de déplacés internes en Azerbaïdjan, à Chypre et en Géorgie a sensiblement augmenté, certains enfants pouvant encore être inclus dans cette population.
L’Asie a connu la deuxième plus forte augmentation du nombre de nouveaux déplacements après le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, 1,4 million de personnes ayant été contraintes de fuir leur foyer en 2012, soit plus de deux fois plus que ce qui avait été enregistré au cours des 12 mois précédents.
L’Inde a vu une hausse de 10 pour cent du nombre de nouveaux déplacements en 2012, dus principalement aux violences inter-communautaires présentes dans l’État de l’Assam, au nord-est du pays, qui ont forcé jusqu’à 500.000 personnes à s’enfuir.
Au Pakistan, les opérations militaires menées contre les groupes dissidents armés au sein des Zones tribales sous administration fédérale ont causé plus de 412.000 nouveaux déplacements.
Malgré ces nouveaux déplacements, le nombre total de déplacés internes en Asie fin 2012 restait raisonnablement stable en comparaison avec l’année précédente, où l’on en avait enregistré 4,1 millions.
Mouvements de retour
Avec seulement 261.000 cas de retour signalés en fin d’année, on peut être en droit de penser que, comme dans de nombreux pays observés, les mouvements de retour ont soit été insuffisamment signalés, soit ils ne l’ont pas été du tout.
2,1 millions de personnes seulement seraient retournées chez elles en 2012, ce qui constitue une baisse d’environ 250.000 personnes par rapport aux données 2011, bien qu’une fois encore, les chiffres d’ensemble suggèrent que le nombre de déplacés internes étant retournés chez eux pourrait s’avérer considérablement plus important.
En Libye, la plupart des 243.000 déplacés au sein du pays sont parvenus à retourner chez eux suite à la chute de Mouammar Kadhafi. Cependant, ceux qui auraient supposément soutenu son régime n’ont pas pu rentrer par peur des représailles.
En RDC, 450.000 retours ont été signalés. De nombreuses personnes déplacées de ce pays résident cependant dans des zones rurales et urbaines difficiles d’accès pour les agences humanitaires, qui ont du mal à les identifier. Il s’avère extrêmement difficile de suivre avec précision les mouvements de retour dans un tel contexte.
L’identification des déplacés internes vivant hors des camps constitue un défi majeur, qui fait qu’il est difficile de les protéger, de les aider et de les suivre. De la même façon, les données concernant ces déplacés internes vivant hors des camps étant limitées, il est particulièrement compliqué de savoir s’ils sont parvenus à des solutions durables, que ce soit en retournant vers leur localité d’origine, en s’intégrant dans la communauté locale ou en s’installant ailleurs dans le pays.