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La décision de la Cour constitutionnelle de Turquie a suscité l'ire du président turc, Recep Tayyip Erdoğan, qui fêtait le jour même son 62e anniversaire et qui avait promis aux deux journalistes qu'ils allaient "payer le prix fort". Le président turc s'en est violemment pris le 28 février 2016 à la Cour constitutionnelle, affirmant qu'il n'avait "pas de respect" pour la décision de la plus haute autorité judiciaire du pays, qui a permis la libération de deux journalistes incarcérés depuis trois mois pour avoir révélé des secrets d’État.
Devenus des symboles d’une liberté d’expression bafouée en Turquie, les journalistes Can Dündar et Erdem Gül ont été libérés le 26 février, après 93 jours de détention provisoire, à la suite d’un arrêt de la Cour constitutionnelle concluant à une "violation" de leurs droits.
Encourant une peine de prison à vie pour avoir divulgué des images d’un transfert d’armes supervisé par les services secrets turcs à destination de rebelles islamistes en Syrie, Can Dündar et Erdem Gül, respectivement rédacteur en chef du quotidien et chef du bureau d’Ankara, avaient déposé le 17 février un recours devant la Cour constitutionnelle après le rejet de toutes leurs demandes de libération.
La veille de leur libération, la Cour constitutionnelle a estimé par 12 voix contre 3 que les droits des deux hommes avaient été violés au cours de la procédure judiciaire, obligeant la 14e Chambre criminelle d’Istanbul à prononcer leur libération dans l’attente de leur procès. La Cour a mentionné des atteintes à "la liberté individuelle et à la sécurité", à "la liberté d'expression et de pensée" et à "la liberté de la presse".
A sa sortie de prison, le rédacteur en chef de Cumhuriyet n’a pas manqué de remarquer que le jour de sa libération coïncidait avec celui du 62e anniversaire de Recep Tayyip Erdoğan. "Joyeux anniversaire, Monsieur le président. J’ai été emprisonné le jour de mon anniversaire de mariage; ma libération est devenu son cadeau d’anniversaire à lui", a-t-il déclaré. A peine libre, Can Dündar a publié un article dans Cumhuriyet dans lequel il "remercie", avec humour, Recep Tayyip Erdoğan.
Le porte-parole de la présidence, İbrahim Kalın, a quant à lui souligné que "cette décision n’est pas un acquittement, c’est une mise en liberté". "Le procès va se poursuivre. Et nous suivrons de près ce processus", a indiqué İbrahim Kalın.
La Cour constitutionnelle est l'une des rares institutions turques qui n'est pas contrôlée par Recep Tayyip Erdoğan, la plupart de ses membres ayant été nommés avant son accession à la présidence en 2014. A plusieurs reprises, elle a désavoué le gouvernement islamo-conservateur en annulant les dispositions de lois controversées.
Malgré cette mise en liberté, les deux journalistes restent sous le coup de poursuites judiciaires et devront comparaître devant la justice le 25 mars pour "espionnage", "divulgation de secrets d’État", "terrorisme" et "tentative de coup d’État". Pour l'heure, ils ne peuvent quitter le territoire turc et encourent la réclusion à perpétuité.
Devenus des symboles d’une liberté d’expression bafouée en Turquie, les journalistes Can Dündar et Erdem Gül ont été libérés le 26 février, après 93 jours de détention provisoire, à la suite d’un arrêt de la Cour constitutionnelle concluant à une "violation" de leurs droits.
Encourant une peine de prison à vie pour avoir divulgué des images d’un transfert d’armes supervisé par les services secrets turcs à destination de rebelles islamistes en Syrie, Can Dündar et Erdem Gül, respectivement rédacteur en chef du quotidien et chef du bureau d’Ankara, avaient déposé le 17 février un recours devant la Cour constitutionnelle après le rejet de toutes leurs demandes de libération.
La veille de leur libération, la Cour constitutionnelle a estimé par 12 voix contre 3 que les droits des deux hommes avaient été violés au cours de la procédure judiciaire, obligeant la 14e Chambre criminelle d’Istanbul à prononcer leur libération dans l’attente de leur procès. La Cour a mentionné des atteintes à "la liberté individuelle et à la sécurité", à "la liberté d'expression et de pensée" et à "la liberté de la presse".
A sa sortie de prison, le rédacteur en chef de Cumhuriyet n’a pas manqué de remarquer que le jour de sa libération coïncidait avec celui du 62e anniversaire de Recep Tayyip Erdoğan. "Joyeux anniversaire, Monsieur le président. J’ai été emprisonné le jour de mon anniversaire de mariage; ma libération est devenu son cadeau d’anniversaire à lui", a-t-il déclaré. A peine libre, Can Dündar a publié un article dans Cumhuriyet dans lequel il "remercie", avec humour, Recep Tayyip Erdoğan.
Le porte-parole de la présidence, İbrahim Kalın, a quant à lui souligné que "cette décision n’est pas un acquittement, c’est une mise en liberté". "Le procès va se poursuivre. Et nous suivrons de près ce processus", a indiqué İbrahim Kalın.
La Cour constitutionnelle est l'une des rares institutions turques qui n'est pas contrôlée par Recep Tayyip Erdoğan, la plupart de ses membres ayant été nommés avant son accession à la présidence en 2014. A plusieurs reprises, elle a désavoué le gouvernement islamo-conservateur en annulant les dispositions de lois controversées.
Malgré cette mise en liberté, les deux journalistes restent sous le coup de poursuites judiciaires et devront comparaître devant la justice le 25 mars pour "espionnage", "divulgation de secrets d’État", "terrorisme" et "tentative de coup d’État". Pour l'heure, ils ne peuvent quitter le territoire turc et encourent la réclusion à perpétuité.