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The Wrong Party, la nouvelle campagne de Reporters sans frontières


Par Rédigé le 12/05/2016 (dernière modification le 12/05/2016)

A la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’ONG Reporters sans frontières a lancé sa nouvelle campagne de sensibilisation, intitulée "The Wrong Party". Ironique, celle-ci illustre douze chefs d’États célébrant leur victoire contre la liberté de la presse.


rsf_wrong_party.mp3 RSF Wrong party.mp3  (2.26 Mo)

Le 20 avril, Reporters sans frontières a dévoilé l’édition 2016 de son Classement mondial de la liberté de la presse. Inquiétant, celui-ci met en évidence le net recul au niveau mondial de la capacité des journalistes à exercer librement leur métier. En effet, l’ONG dénonce une recrudescence de la censure, du contrôle de l’information, de la propagande et des idéologies hostiles au journalisme.


Une année exceptionnelle pour la censure

La campagne "The Wrong Party", affichée dans Paris et déclinée sur des formats adaptés aux réseaux sociaux, met en lumière 12 pays dans lesquels la situation de la liberté de la presse est particulièrement déplorable. Pour ce faire, Reporters sans frontières a décidé de mettre en scène les dirigeants de ces États en train de porter un toast à leur victoire contre la liberté de la presse.
Car si les douze pays mis en avant dans cette campagne ne figurent pas tous derniers du classement publié cette année, ils ont tous un point commun: celui d’être dirigé par un "prédateur de presse".

Voici un panorama des obstacles rencontrés par les journalistes de ces douze pays dans l’exercice de leurs activités:

En Arabie Saoudite, royaume de Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, l’autocensure est très présente, et si Internet est l’unique endroit où il est possible de faire circuler une information indépendante, ceux qui osent y tenir des propos critiques prennent le risque d’être condamnés.

En Azerbaïdjan, le Président Ilham Aliyev mène une guerre impitoyable contre les dernières voix critiques qui subsistent: les journalistes qui résistent aux pressions, aux agressions, au chantage et à la corruption sont emprisonnés.

Au Burundi, le régime très autoritaire de Pierre Nkurunziza use également de tous les moyens pour museler les médias, du harcèlement judiciaire aux tirs à l’arme lourde en passant par les emprisonnements arbitraires, les interdictions des médias, la torture et les tabassages.

En Chine, il est interdit d’"émettre des critiques non autorisées" et les journalistes indépendants sont harcelés ou emprisonnés. Une "grande muraille électronique" a également été dressée pour surveiller les blogs et les réseaux sociaux, en plus du contrôle exercé par le parti communiste de Xi Jinping sur les médias.

Dans la Corée du Nord de Kim Jong-un, l’agence centrale de presse fournit seule l’information officielle aux autres médias.

En Égypte, trois journalistes poursuivis pour la livraison présumée de "documents relevant de la sécurité nationale" au Qatar viennent d’être condamnés à mort. De manière générale, les autorités égyptiennes menées par Abdel Fattah al-Sissi opèrent une véritable mainmise sur l’information.

L'Érythrée, dernière du classement, est une dictature où l’information n’a aucune place. Au moins quinze journalistes y sont détenus et la presse, comme le reste de la société, est soumise à l’arbitraire du président Issayas Afeworki.

En Iran, la législation permet au pouvoir de vérifier que les acteurs de l’information ne "portent pas atteinte à la République islamique", "n’offensent pas le Guide suprême" (Ali Khamenei) ou ne "diffusent pas de fausses informations".

En Russie, la pression sur les médias indépendants ne cesse de s’intensifier depuis le retour de Vladimir Poutine, tandis que les grandes chaînes de télévision font de la propagande.

En Thaïlande, le Conseil national pour la Paix et l’Ordre surveille les journalistes, qu’ils soient amateurs ou professionnels, et multiplie les convocations abusives et les détentions. Son chef, le Premier ministre Prayuth Chan-Ocha, s’attaque régulièrement aux journalistes indépendants.

Dans la Turquie d’Erdogan, les poursuites judiciaires de journalistes sont monnaie courante. Ainsi, quatre jours après le lancement de la campagne de Reporters sans frontières, deux journalistes qui avaient révélé des livraisons d’armes turques en Syrie ont été condamnés à cinq ans d’emprisonnement pour "divulgation de secrets d’État”. Pour le secrétaire général de Reporters sans frontières Christophe Deloire, “C’est le journalisme qui vient d’être condamné. Le journalisme en soi est considéré comme un crime en Turquie. Ce verdict indigne envoie un signal d’intimidation extrêmement clair à toute une profession qui lutte pour sa survie."

Au Venezuela, le Président Nicolás Maduro restreint la parole des médias indépendants, et plusieurs d’entre eux ont été rachetés par des sympathisants du gouvernement. Par ailleurs, le cadre légal se resserre autour des journalistes qui tentent de "remettre en question l’autorité légitime constituée".










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