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Revue de presse pas pressée du 16 au 18 novembre 2015


Par Rédigé le 19/11/2015 (dernière modification le 19/11/2015)

Une actualité toujours centrée sur les conséquences des attentats: menaces d'attaques aux gaz toxiques, arrestations, révision de la Constitution, libertés individuelles restreintes.


Lundi 16 novembre: la riposte

revue_pas_pressee_16_18_nov_15.mp3 Revue presse pas pressée 16-181115  (754.69 Ko)

Après le choc du week-end, la France se relève de diverses manières. Les Parisiens s’attablent aux terrasses; dans les établissements scolaires et devant les mairies, une minute de silence est observée à midi. L’aviation française lâche de nouveau des bombes sur le fief de Daesh, à Raqqa. Le ministre de l’Intérieur déclare que les opérations en cours ont déjà permis d’assigner à résidence 104 personnes. 168 perquisitions administratives ont eu lieu et 26 individus ont été mis en garde à vue sur l’ensemble du territoire. La riposte est ferme.



Le Figaro en profite pour rappeler que de nombreux attentats ont eu lieu depuis le début de l’année 2015, dont tous n’ont pas pu être déjoués, faisant au total 148 morts. La tension reste palpable et la parution d’un décret au journal officiel n’apaise pas: la Charente libre et Ouest France révèlent en effet que ce décret permet au "Service des armées d’approvisionner les services d'aide médicale urgente en sulfate d'atropine". Autrement dit, "le gouvernement craint des attaques aux gaz toxiques". Par ailleurs, ainsi que le titre Libération, "François Hollande annonce une révision de la Constitution", pour "faire évoluer les articles concernant les pleins pouvoirs et l'état de siège". Le journal annonce également que l’état d’urgence devrait être prolongé pour trois mois. Il rapporte enfin que François Hollande a demandé au conseil de sécurité de l’ONU de se réunir en urgence pour adopter une résolution contre l’organisation l’EI, et que les alliés européens seront appelés à l’aide dans cette guerre.

Mardi 17 novembre: unions et désunions

Tandis que se poursuit la traque, dans toute l’Europe, d’un des terroristes du 13 novembre, l’Union européenne se serre les coudes et Challenges estime qu’il s’agit là d’un "acte politique important", à l’instar de Jean-Yves Le Drian. Les pays de l’Union ont en effet répondu oui, de manière unanime, à la demande d’assistance militaire du président Hollande. Le magazine indique que l’on ne sait pas encore quelle forme concrète cette assistance prendra, mais souligne en citant le ministre de la Défense que "la totalité des membres a souhaité dire qu'au-delà de la France c'était l'Europe qui était touchée et que nous étions tous Français en cet instant".

Cette belle union contraste avec les tensions et huées qui ont secoué l’Assemblée nationale, à l’occasion de la séance de questions aux gouvernements. "L’unité nationale a volé en éclats" indique Julien Langlet sur France Info. Le Premier ministre a en effet été hué lorsqu’il a déclaré "Nous allons vite dans l’analyse et dans l’action" et boudé par l’opposition lorsqu’il a parlé de son rôle et de celui du gouvernement dans cette crise. En revanche, l’ensemble de l’hémicycle a applaudi son hommage aux forces de l’ordre, aux médecins, pompiers et enseignants qui avaient de diverses manières honoré la République depuis vendredi. Le Monde révèle quant à lui que Christiane Taubira s’est faite huer avant même de prendre la parole. Certains députés déplorent cette désunion dans des moments aussi graves. Le Figaro rapporte que, à gauche, "Razzy Hammadi a dit avoir eu "honte de l'attitude d'une partie de l'hémicycle (et) de ses vociférations (...) alors que le deuil est là". "Attitude assez indigne", a écrit le député PS Olivier Dussopt. René Backman de Mediapart regrette pour sa part la "politique aventureuse au Proche-Orient" de François Hollande et estime que "la France a subordonné ses choix politiques à des impératifs commerciaux, des fidélités d’un autre âge et des coups de sang".
Daech n’est donc pas jugé seul responsable de la situation dans laquelle se trouve la France actuellement…

Mercredi 18 novembre: renseignements

Dès l’aube une opération de grande envergure est lancée en Seine-Saint-Denis pour arrêter le commanditaire présumé des attentats du 13 novembre. Durant l’opération, une femme munie d’une ceinture d’explosifs se fait sauter; un homme est tué par les forces de l’ordre. En fin de matinée, 7 personnes sont mises en garde à vue. Selon France 2, certaines d’entre elles préméditaient de nouveaux attentats à l’aéroport de Roissy et dans le centre commercial de la Défense.

On ne peut que saluer l’efficacité des services de renseignement à cet égard mais Mehdi Atmani, du journal suisse Le Temps, s’alarme des mesures de sécurité prises par François Hollande en matière de technologies de l’information: "Autant de mesures qui portent un coup fatal aux libertés fondamentales" estime-t-il. "Si les scénarios sont multiples, ils s’achemineraient tous vers un allégement de l’encadrement prévu dans la mise en œuvre des outils de surveillance et d’interception des communications prévus par la récente loi française sur le renseignement. Pour rappel, cette dernière valide le principe de la surveillance massive des communications électroniques avec l’assistance des opérateurs de téléphonie et des fournisseurs d’accès Internet" explique le journaliste qui conclue par "Les kamikazes n’ont pas seulement massacré 129 personnes, ils ont enterré notre vie privée".

Par ailleurs le rapprochement entre la France et Vladimir Poutine dans le cadre de la lutte contre Daech étonne, puisque les deux pays sont en opposition concernant Bachar el-Assad, soutenu par les Russes. Mais comme l’explique Luc Lemonnier sur France Inter "La donne a changé. Le ton a changé. Cette nouvelle coopération qui se dessine aura des effets militaires. Le plus important, c’est l’échange de renseignements. Pour ça il faut que la confiance s’installe, et donc que Moscou prouve que désormais, son ennemi numéro Un, c’est l’organisation État Islamique". Les paris sont ouverts.








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