Emmanuel Macron et le commissaire européen Paolo Gentiloni (c) Palazzochigi sur Foter.com / CC BY-NC-SA
La diplomatie est aussi une affaire de style. La chancelière allemande, Angela Merkel, est adepte des conversations privées et des conférences de presse d'une sobriété toute germanique. Le président français, Emmanuel Macron, est de ce point de vue l'antithèse de Mme Merkel, il pratique une diplomatie flamboyante et affectionne le coup d'éclat.
On l'a constaté quand il a réagi au retrait américain de l'accord international sur le climat en parodiant le slogan de campagne de Donald Trump, transformant le "Make America great again" trumpien en "Make our planet great again". On l'a vu aussi quand il a affirmé que l'OTAN était en état de "mort cérébrale" ou quand, à diverses reprises, il a cherché à imposer sa vision de l'Union européenne aux partenaires de la France. Dernier en date de ces "coups" du président, le voyage au Liban du 6 août durant lequel M. Macron a mis en scène sa proximité avec le peuple libanais en opposition aux autorités politiques du pays.
Cette posture renvoie, dans le cadre particulier de la diplomatie, à un problème plus général touchant l'incarnation politique d'Emmanuel Macron. Lors de la dernière campagne présidentielle, il a a fait naître chez ses partisans de grands espoirs, pour ne pas dire une véritable dévotion, en promettant une révolution (titre de son livre). Il est coutumier des discours enflammés, que l'on peut trouver enthousiasmants ou pompeux, et son mantra, le nouveau monde (qu'il incarnerait) doit remplacer l'ancien monde, résume l'ampleur de son ambition.
Sur la scène internationale comme à l'intérieur des frontières françaises, le risque est qu'un décalage conséquent apparaisse entre cette flamboyance assumée et les résultats obtenus. Dans le cas du Liban, Emmanuel Macron devra incontestablement être crédité d'une action décisive si, dans les prochaines semaines, des changements importants se produisent dans ce pays. Mais si la classe politique libanaise se maintient au pouvoir, si aucune réforme structurelle ne se met en place, si les autres acteurs internationaux ne rejoignent pas la France pour imposer une pression maximale au gouvernement libanais ; alors le geste du président français risque d'apparaître comme un vulgaire coup de communication.
On l'a constaté quand il a réagi au retrait américain de l'accord international sur le climat en parodiant le slogan de campagne de Donald Trump, transformant le "Make America great again" trumpien en "Make our planet great again". On l'a vu aussi quand il a affirmé que l'OTAN était en état de "mort cérébrale" ou quand, à diverses reprises, il a cherché à imposer sa vision de l'Union européenne aux partenaires de la France. Dernier en date de ces "coups" du président, le voyage au Liban du 6 août durant lequel M. Macron a mis en scène sa proximité avec le peuple libanais en opposition aux autorités politiques du pays.
Cette posture renvoie, dans le cadre particulier de la diplomatie, à un problème plus général touchant l'incarnation politique d'Emmanuel Macron. Lors de la dernière campagne présidentielle, il a a fait naître chez ses partisans de grands espoirs, pour ne pas dire une véritable dévotion, en promettant une révolution (titre de son livre). Il est coutumier des discours enflammés, que l'on peut trouver enthousiasmants ou pompeux, et son mantra, le nouveau monde (qu'il incarnerait) doit remplacer l'ancien monde, résume l'ampleur de son ambition.
Sur la scène internationale comme à l'intérieur des frontières françaises, le risque est qu'un décalage conséquent apparaisse entre cette flamboyance assumée et les résultats obtenus. Dans le cas du Liban, Emmanuel Macron devra incontestablement être crédité d'une action décisive si, dans les prochaines semaines, des changements importants se produisent dans ce pays. Mais si la classe politique libanaise se maintient au pouvoir, si aucune réforme structurelle ne se met en place, si les autres acteurs internationaux ne rejoignent pas la France pour imposer une pression maximale au gouvernement libanais ; alors le geste du président français risque d'apparaître comme un vulgaire coup de communication.
La diplomatie du coup d'éclat d'Emmanuel Macron. (227.35 Ko)