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Journée mondiale des réfugiés: Retour sur des chiffres alarmants


Rédigé le 27/06/2016 (dernière modification le 26/06/2016)

Le 20 juin de chaque année, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) célèbre la Journée mondiale des réfugiés pour mettre en lumière la force, le courage et la persévérance des millions de personnes déracinées et forcées de fuir la guerre ou la persécution. A travers cette journée, l’ensemble des acteurs humanitaires cherche à sensibiliser à la cause de ces êtres humains.


Une femme et son enfant dans le camp des réfugiés burundais de Lusenda en RD Congo. Photo (c) Abel Kavanagh / MONUSCO
Une femme et son enfant dans le camp des réfugiés burundais de Lusenda en RD Congo. Photo (c) Abel Kavanagh / MONUSCO
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Les guerres et la persécution ont déraciné 65,3 millions de personnes. Un record, selon le dernier rapport statistique du HCR. Parmi ces personnes, plus de 40 millions sont des déplacés. Autrement dit, des populations restées dans leur pays d’origine. Et 21,3 millions sont des réfugiés, c’est-à-dire qu’elles ont fui leur pays.


Décryptage des chiffres

Ce lundi 20 juin, le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies (HCR) a publié son rapport "Tendances globales" pour l’année 2015, et le constat est alarmant. Selon les données recensées, à chaque minute, "24 hommes, femmes et enfants sont forcés de partir de chez eux pour fuir conflits et persécutions." Aujourd’hui, à travers le monde "63,5 millions de personnes sont déracinées." Le seuil des 60 millions est franchi pour la première fois depuis la création du HCR, en 1950.

86% se trouvent dans les pays les plus pauvres de la planète, et la moitié est âgée de moins de 18 ans.

51% des réfugiés sont des enfants. Parmi les 21,3 millions de personnes qui ont fui leur pays, la moitié a moins de 18 ans. Ils n’étaient que 41% en 2009. Le plus inquiétant est que nombre d’entre eux, arrivent seuls, coupés de leur famille. Le HCR en recense 98.400 enfants isolés dans les nombreux camps de réfugiés qu’il gère.

Depuis 2014, plus de 10.000 personnes sont mortes en mer en tentant de rejoindre l'Europe par la Méditerranée. "Dix mille personnes, noyées dans ce cimetière sans fond qu'est devenue la mer de nos vacances."

3,2 millions de demandeurs d’asile. Un chiffre en augmentation. Et pour cause? Le comportement cynique de la majorité des pays industrialisés qui ont durci leur législation. Des dirigeants qui se trouvent dans l’incapacité à mettre en place une politique commune efficace.

Durant l’année 2015, 201.400 réfugiés seulement ont regagné leur pays. Pour la plupart d’entre eux, ce sont des Afghans (61.400), des Soudanais (39.500), des Somaliens (32.300) et des Centrafricains (21.600).

Avec 183 réfugiés pour 1000 habitants, le Liban est le pays qui accueille le plus de réfugiés par rapport à sa population. "Il est suivi par la Jordanie (87) et par la petite île de Nauru, vers laquelle l’Australie déporte les migrants qu’elle ne veut pas voir sur son sol", explique Filippo Grandi à la tête du HCR.

5,2 millions de Palestiniens. "Ce rapport 2015 comprend aussi les 5,2 millions de réfugiés Palestiniens enregistrés auprès de l’Office des Nations-Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. Ils sont les héritiers des 700.000 déplacés de la guerre israélo-arabe de 1948."

Derrière les chiffres, quelle réalité?

Depuis des mois, ces chiffres sont partout dans nos journaux, nos télés, nos radios, ils sont si vertigineux qu'ils semblent ne plus rien vouloir dire. Et ça en est déconcertant, car derrière ces chiffres se cachent des familles entières, des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards, jetés sur les routes de l’exil, contraints d’abandonner leurs terres, leurs maisons, leur travail…

Depuis 2001, le 20 juin est une journée de réflexion et de mobilisation. Penser au-delà des chiffres, à ce que vivent les réfugiés.

"La responsabilité des hommes politiques devrait être d’expliquer que l’immigration, par certains aspects, contribue en fait au développement des sociétés et que les réfugiés ont besoin de protection. Ils ne constituent pas un danger mais fuient des endroits dangereux (…). Ceux qui font le contraire et montent l’opinion publique contre les réfugiés et les migrants créent un climat de xénophobie qui est très inquiétant dans l’Europe d’aujourd’hui." Le responsable onusien Filippo Grandi a notamment dénoncé les divisions européennes et les fermetures progressives des frontières nationales, décidées sans concertation afin de fermer la route dite "des Balkans."










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