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Surprenant, le pape François l’a encore été quand il a inauguré les fêtes de Pâques en improvisant totalement son homélie. En soulignant la passion du Christ, il a proposé au croyant une réflexion fil rouge pour cette Semaine Sainte: "Qui suis-je devant Jésus qui souffre?" a-t'il lancé aux pèlerins. Nul doute que cette invitation à l’introspection, relayée par les médias du monde entier et sur tous les réseaux sociaux, sera portée dans la moindre chaumière. Car le pape est populaire, et pas seulement auprès des catholiques. Sa personnalité rassemble et touche les cœurs, suscitant un engouement rarement égalé par ses prédécesseurs. Superstar des médias qui font de lui un progressiste, parfois caricaturalement opposé à Benoît XVI, le souverain pontife s’est forgé, malgré lui, l’image d’un super-héros, au point qu’on ne sait plus vraiment ce qui relève de la réalité ou du fantasme. Interviewé dans le Corriere della sera le 5 mars dernier, il dit ne pas aimer être idéalisé, se sent offensé quand on le représente comme tel, rejetant en bloc cette francescomania.
Un vent frais souffle au Vatican. Pourtant le Saint-Père n’est pas un théologien révolutionnaire. Il continue à défendre fermement la doctrine catholique traditionnelle et ses dogmes vieux de deux mille ans. Mais alors qu’a donc ce pape de plus que ses prédécesseurs pour susciter un tel enthousiasme? Ce qui change, ce n’est pas tant le fond que la forme, la manière de conduire l’Église dont il détruit la verticalité. Humblement, l’évangéliste François rappelle que l’Église n’est rien sans ses fidèles et joint les actes aux paroles en abolissant les distances, en ouvrant les portes de l’Église vers les autres, en veillant au passage à n’exclure personne. En refusant de vivre comme dans une secte repliée sur elle-même, et en répandant la bonne parole jusque dans les prisons, le pape incarne de façon opérationnelle le dogme de l’Église. Et il brise un tabou, celui de l’évangélisation que l’Église n’assumait plus depuis que le concile de Vatican II (1965) avait clairement affiché ses craintes quant à une assimilation de l’évangélisation à de l’endoctrinement.
Isabelle de Gaulmyn, journaliste spécialiste du Vatican au journal La Croix, rappelle que, dans un entretien accordé aux revues jésuites, le Pape François exhorte l’Église à ne pas "être obsédée par la transmission désarticulée d’une multitude de doctrines à imposer avec insistance" mais à trouver un nouvel équilibre. "La chose dont a le plus besoin l’Église aujourd’hui, c’est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le cœur des fidèles, la proximité, la convivialité" dit-il, ajoutant "Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste". Et le pape François de recommander aux ministres de l’évangile l’accompagnement dans la miséricorde pour les gays, les couples divorcés et les femmes ayant avorté. Voilà donc un pape François qui en bon pasteur rassemble, parle un langage simple, clair, compris de chacun et surtout qui adapte son message à son époque, à l’évolution de la société et de ses mœurs en refusant l’ingérence spirituelle.
Sa spiritualité, ses actions symboliques exemplaires, son humilité et son sens de l’empathie frappent les esprits. Aimé par les croyants, estimé par les grands de ce monde et soutien pour les plus faibles et les plus pauvres, il est rapidement devenu la personnalité la plus influente du réseau social tweeter avec ses 12 millions de followers, plus lu que Barack Obama. Ce pape décidément dans l’air du temps, qui manie l’art du tweet et du faire-savoir, enseigne de manière décomplexée comment rassembler les fidèles et recruter "les brebis égarés". Certes, sa façon de gouverner provoque la résistance de certains cardinaux ou déroute nombre d’ecclésiastiques dans une curie à la rigidité séculaire. Mais le "pape du peuple" comme l’a surnommé le magazine Rolling Stone dont il a fait la Une début 2014, a d’ores et déjà réussi sa "révolution douce" en donnant un souffle nouveau aux catholiques du monde entier, loin des carcans moralistes et sectaires.
Isabelle de Gaulmyn, journaliste spécialiste du Vatican au journal La Croix, rappelle que, dans un entretien accordé aux revues jésuites, le Pape François exhorte l’Église à ne pas "être obsédée par la transmission désarticulée d’une multitude de doctrines à imposer avec insistance" mais à trouver un nouvel équilibre. "La chose dont a le plus besoin l’Église aujourd’hui, c’est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le cœur des fidèles, la proximité, la convivialité" dit-il, ajoutant "Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste". Et le pape François de recommander aux ministres de l’évangile l’accompagnement dans la miséricorde pour les gays, les couples divorcés et les femmes ayant avorté. Voilà donc un pape François qui en bon pasteur rassemble, parle un langage simple, clair, compris de chacun et surtout qui adapte son message à son époque, à l’évolution de la société et de ses mœurs en refusant l’ingérence spirituelle.
Sa spiritualité, ses actions symboliques exemplaires, son humilité et son sens de l’empathie frappent les esprits. Aimé par les croyants, estimé par les grands de ce monde et soutien pour les plus faibles et les plus pauvres, il est rapidement devenu la personnalité la plus influente du réseau social tweeter avec ses 12 millions de followers, plus lu que Barack Obama. Ce pape décidément dans l’air du temps, qui manie l’art du tweet et du faire-savoir, enseigne de manière décomplexée comment rassembler les fidèles et recruter "les brebis égarés". Certes, sa façon de gouverner provoque la résistance de certains cardinaux ou déroute nombre d’ecclésiastiques dans une curie à la rigidité séculaire. Mais le "pape du peuple" comme l’a surnommé le magazine Rolling Stone dont il a fait la Une début 2014, a d’ores et déjà réussi sa "révolution douce" en donnant un souffle nouveau aux catholiques du monde entier, loin des carcans moralistes et sectaires.