En Grèce, les camps de réfugiés surpeuplés face au Covid-19

Au 21 mars 2020, plus de 500 cas d’infection au coronavirus sont recensés en Grèce, le nombre de décès s’élevant à 13. A partir du 23 mars, pour lutter contre la propagation du virus, les autorités ont mis en place des restrictions interdisant notamment les déplacements "inutiles" ainsi que la fermeture des commerces, hors magasins de première nécessité, dont commerces alimentaires. Les rassemblements publics de plus de dix personnes sont également interdits, sous peine d’une amende de 1000 euros par personne.
Des mesures strictes ont ainsi été mises en place, appelant au confinement de la population grecque, en plus d’une suspension des liaisons aériennes avec l’Espagne, l’Italie ainsi que la fermeture des frontières avec l’Albanie et la Macédoine du Nord et l’interdiction de l’amarrage de paquebots de croisières et bateaux de plaisance.

Si la Grèce se révèle active face à la lutte contre le Covid-19, la situation n’est pas la même dans les camps de réfugiés. En effet le pays a connu une arrivée massive de réfugiés depuis le début de l’année, ces derniers arrivant par la frontière turque, suite à son ouverture, dans l’optique de pouvoir arriver à traverser l’Europe. Les autorités grecques ont été décriées face à leur gestion de la crise migratoire, accueillant les migrants avec des gaz lacrymogènes, des lances d’eau, mais également commettant des vols d’objets personnels.
Aujourd’hui, crise sanitaire et crise migratoire se conjuguent pour le pire. Le camp de Moria situé sur l’ile de Lesbos, le plus grand camp d’Europe, est un lieu en situation de grande insalubrité, où vivent aujourd’hui plus de 20 000 personnes. L’organisation non-gouvernementale Médecins Sans Frontière a tenu à avertir les autorités grecques et européennes de l’urgence d’évacuer les camps des cinq îles de la Mer Egée, retenant au total plus de 40 000 demandeurs d’asiles.
Un premier cas de Covid-19 a en effet été déclaré à Lesbos, ce qui suffit pour inquiéter réfugiés et personnels de santé, qui connaissent la difficulté de suivre les précautions sanitaires dans les camps. L’eau n’est pas en distribution libre, empêchant les personnes de se laver les mains régulièrement, qui vivent parfois jusqu’à 10 sous la même tente. Fait de taules et de tentes étendues à travers les oliveraies, le camp de Moria constitue une véritable "bombe sanitaire" impossible à contrôler selon les membres de Médecins Sans Frontières.
Une question dont doit se saisir aujourd'hui l'Europe et la Grèce.