Dilma Rousseff. Il sera difficile de trouver un successeur qui n'est pas inquiété par une affaire judiciaire. Photo (c) Roberto Stuckert
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C'est lors d'une séance marathon que la motion de destitution a été approuvée par les deux tiers des députés. Avec 367 voix pour, 137 contre, 7 abstentions et 2 absences. Il fallait 342 votes pour engager la procédure de destitution.
Le processus de mise en accusation va maintenant passer au Sénat, et si la mention est approuvée, Dilma Rousseff sera contrainte de démissionner en attendant un jugement définitif.
Dans le cas de ce scénario, que les commentateurs locaux estiment de plus en plus probable, la présidente sera remplacée temporairement par le vice-président Michel Temer du parti PMDB (parti du mouvement démocratique brésilien) qui a rompu son alliance plus tôt en avril 2016 avec le parti présidentiel PT et qui aujourd’hui soutient la destitution de Dilma Rousseff.
Accusée d'avoir enfreint les lois fiscales en manipulant les finances publiques avant sa réélection en 2014, la présidente brésilienne a vu sa côte de popularité chuter depuis plusieurs moi. A l'annonce du vote des députés, Dilma Rousseff a rédigé un article publié dans le quotidien Folha de Sao Paulo: "Nous sommes confrontés à la menace d'un coup d’État", écrit-elle. "Un coup d'État sans armes à feu, mais utilisant des armes plus destructrices telles la tromperie et le mensonge, et ce dans le but de destituer un gouvernement légitimement élu pour le remplacer par un autre sans élection ni légitimité."
Si les malversations de l'actuelle présidente ne sont pas excusables, il est néanmoins intéressant de noter que l'homme en tête de la procédure de destitution n'est autre qu'Eduardo Cunha, président de la Chambre des députés, et membres du PMDB l'un des deux partis de la dictature militaire. Son nom a notamment été cité dans le scandal des "Panama Papers" , qui l'accusent de blanchiment et de corruption. Possible vice-président en cas de destitution de Dilma Rousseff, il renforcerait aussi dans ce cas son immunité juridique.
La situation chaotique que vit aujourd’hui le Brésil est symptomatique de la crise politique actuelle, où beaucoup de hauts responsables sont impliqués dans des délits. Les exemples sont nombreux, le vice-président Temer, acteur majeur de l'action parlementaire menée contre la présidente, a notamment été cité dans le scandale de corruption Petrobras qui secoue le Brésil.
Donc, si Michel Temer se voit également interdire l'accès à le présidence, le prochain sur la liste serait Eduardo Cunha, instigateur de la procédure contre l'actuelle présidente, et lui même au centre d'enquête judiciaire. Suivrait ainsi Renan Calheiros, également accusé de corruption.
Dans une déclaration teintée de fatalisme, César Messias, membre du parti socialiste (PSB), qui a voté contre la destitution de la présidente a ainsi résumé la situation: "Si vous attaquez Dilma, nous obtenons Temer. Si vous attaquez Temer, nous obtenons Cunha. Après cela, Renan."
Le processus de mise en accusation va maintenant passer au Sénat, et si la mention est approuvée, Dilma Rousseff sera contrainte de démissionner en attendant un jugement définitif.
Dans le cas de ce scénario, que les commentateurs locaux estiment de plus en plus probable, la présidente sera remplacée temporairement par le vice-président Michel Temer du parti PMDB (parti du mouvement démocratique brésilien) qui a rompu son alliance plus tôt en avril 2016 avec le parti présidentiel PT et qui aujourd’hui soutient la destitution de Dilma Rousseff.
Accusée d'avoir enfreint les lois fiscales en manipulant les finances publiques avant sa réélection en 2014, la présidente brésilienne a vu sa côte de popularité chuter depuis plusieurs moi. A l'annonce du vote des députés, Dilma Rousseff a rédigé un article publié dans le quotidien Folha de Sao Paulo: "Nous sommes confrontés à la menace d'un coup d’État", écrit-elle. "Un coup d'État sans armes à feu, mais utilisant des armes plus destructrices telles la tromperie et le mensonge, et ce dans le but de destituer un gouvernement légitimement élu pour le remplacer par un autre sans élection ni légitimité."
Si les malversations de l'actuelle présidente ne sont pas excusables, il est néanmoins intéressant de noter que l'homme en tête de la procédure de destitution n'est autre qu'Eduardo Cunha, président de la Chambre des députés, et membres du PMDB l'un des deux partis de la dictature militaire. Son nom a notamment été cité dans le scandal des "Panama Papers" , qui l'accusent de blanchiment et de corruption. Possible vice-président en cas de destitution de Dilma Rousseff, il renforcerait aussi dans ce cas son immunité juridique.
La situation chaotique que vit aujourd’hui le Brésil est symptomatique de la crise politique actuelle, où beaucoup de hauts responsables sont impliqués dans des délits. Les exemples sont nombreux, le vice-président Temer, acteur majeur de l'action parlementaire menée contre la présidente, a notamment été cité dans le scandale de corruption Petrobras qui secoue le Brésil.
Donc, si Michel Temer se voit également interdire l'accès à le présidence, le prochain sur la liste serait Eduardo Cunha, instigateur de la procédure contre l'actuelle présidente, et lui même au centre d'enquête judiciaire. Suivrait ainsi Renan Calheiros, également accusé de corruption.
Dans une déclaration teintée de fatalisme, César Messias, membre du parti socialiste (PSB), qui a voté contre la destitution de la présidente a ainsi résumé la situation: "Si vous attaquez Dilma, nous obtenons Temer. Si vous attaquez Temer, nous obtenons Cunha. Après cela, Renan."