Grève SNCF.mp3 (930.77 Ko)
Pour le contexte, ce mois d’avril 2018 voit une nouvelle fois se développer des contestations dans différents secteurs en France, avec des grèves et des manifestations qui se multiplient.
Les étudiants ne veulent pas d’une université où on les sélectionne. Les cheminots se dressent contre ce qu’ils estiment être le début de la privatisation de la SNCF. De leur côté les éboueurs demandent la création d’un service public des déchets et les salariés de l’énergie réclament "l’organisation d’un nouveau service public de l’électricité et du gaz qui réponde à l’intérêt général". Il y a également, entre autres, les salariés de Carrefour qui ont fait grève contre les licenciements et ceux d’Air France contre leur condition salariale. Rappelons que la France est connue au-delà de ses frontières comme un pays de grévistes.
Mais alors, pourquoi une telle situation?
Il semble, depuis les espoirs d’égalité souvent déçus de la Révolution française, qu’une défiance entre les élites et les citoyens se soit développée. Phénomène accompagné de l’héritage d’une pratique politique particulièrement basée sur la confrontation, la droite contre la gauche ou les syndicats contre les chefs d’entreprise. À ajouter à cela les institutions de la Ve République qui renforcent le centralisme de l’État et ne favorisent pas les coalitions politiques au-delà des clivages, ni la participation des citoyens à l’exercice du pouvoir.
Alors, si la réforme en général a pour but de tenter d’adapter toujours un peu plus le pays à son époque, il n’est pas pour autant une orientation ou un argument politique en soi. La question est moins de réformer que de savoir quelle réforme on propose et comment. Logiquement la solution résiderait dans le fait de rassembler une large majorité des citoyens autour d’un projet. Mais comme on l’a vu nos institutions ne favorisent pas cette démarche.
Concrètement, on peut constater que pour aller vite le président Emmanuel Macron et le gouvernement d’Édouard Philippe ont décidé, dès le début de mandat, de faire passer certaines réformes par des ordonnances. Malgré de nombreuses concertations, ce choix à sacrifier un vrai débat.
Actuellement, sur le sujet de la réforme de la SNCF le pouvoir continue de faire de multiples réunions avec les syndicats. Sans avoir, une fois de plus, l’impression d’être entendu et sans réelles négociations, ces derniers ont fait le choix à nouveau de la grève.
Le problème réside donc moins sur les syndicats, soutenus par une partie des Français, qui seraient contre les réformes, que sur l’État qui est contre la méthode du dialogue. Effectivement, les citoyens ne sont presque jamais mis au centre des décisions. Pourtant, on peut facilement imaginer que coconstruire des réformes pourrait avoir un impact plus efficace et plus durable.
Par sa pratique, et ça ne date pas de cette mandature, le pouvoir en France ne favorise pas le changement dans un climat serein et constructif.
Les étudiants ne veulent pas d’une université où on les sélectionne. Les cheminots se dressent contre ce qu’ils estiment être le début de la privatisation de la SNCF. De leur côté les éboueurs demandent la création d’un service public des déchets et les salariés de l’énergie réclament "l’organisation d’un nouveau service public de l’électricité et du gaz qui réponde à l’intérêt général". Il y a également, entre autres, les salariés de Carrefour qui ont fait grève contre les licenciements et ceux d’Air France contre leur condition salariale. Rappelons que la France est connue au-delà de ses frontières comme un pays de grévistes.
Mais alors, pourquoi une telle situation?
Il semble, depuis les espoirs d’égalité souvent déçus de la Révolution française, qu’une défiance entre les élites et les citoyens se soit développée. Phénomène accompagné de l’héritage d’une pratique politique particulièrement basée sur la confrontation, la droite contre la gauche ou les syndicats contre les chefs d’entreprise. À ajouter à cela les institutions de la Ve République qui renforcent le centralisme de l’État et ne favorisent pas les coalitions politiques au-delà des clivages, ni la participation des citoyens à l’exercice du pouvoir.
Alors, si la réforme en général a pour but de tenter d’adapter toujours un peu plus le pays à son époque, il n’est pas pour autant une orientation ou un argument politique en soi. La question est moins de réformer que de savoir quelle réforme on propose et comment. Logiquement la solution résiderait dans le fait de rassembler une large majorité des citoyens autour d’un projet. Mais comme on l’a vu nos institutions ne favorisent pas cette démarche.
Concrètement, on peut constater que pour aller vite le président Emmanuel Macron et le gouvernement d’Édouard Philippe ont décidé, dès le début de mandat, de faire passer certaines réformes par des ordonnances. Malgré de nombreuses concertations, ce choix à sacrifier un vrai débat.
Actuellement, sur le sujet de la réforme de la SNCF le pouvoir continue de faire de multiples réunions avec les syndicats. Sans avoir, une fois de plus, l’impression d’être entendu et sans réelles négociations, ces derniers ont fait le choix à nouveau de la grève.
Le problème réside donc moins sur les syndicats, soutenus par une partie des Français, qui seraient contre les réformes, que sur l’État qui est contre la méthode du dialogue. Effectivement, les citoyens ne sont presque jamais mis au centre des décisions. Pourtant, on peut facilement imaginer que coconstruire des réformes pourrait avoir un impact plus efficace et plus durable.
Par sa pratique, et ça ne date pas de cette mandature, le pouvoir en France ne favorise pas le changement dans un climat serein et constructif.