Le théâtre de la Ville face au théâtre du Châtelet (c) DR
Ils se font face sur la place du Châtelet et tous les deux ont été construits sur les plans de l’architecte Gabriel Davioud dans le cadre du programme d’urbanisme de Napoléon III et du baron Haussmann. Ils ont été inaugurés en 1862.
Au théâtre du Châtelet, on espère voir arriver prochainement un nouveau directeur artistique dont il est privé depuis deux ans. À sa réouverture en 2019, après des travaux, il s'est retrouvé avec une direction artistique qui n’a pas du tout convaincu. En 2020, Ruth MacKenzie a en effet été évincée. Et à tout cela s’est ajoutée la pandémie "il y a eu une difficulté de retrouver des saisons pleines et de se reconstituer un public fidèle" déclare Frédéric Ivernel, administrateur général du Châtelet. Même si le théâtre se félicite de la fréquentation depuis la rentrée, ceci étant dû à l’excellente qualité et à la variété des spectacles, et le même Frédéric Ivernel s'en félicite "Depuis septembre, nous avons 95% de remplissage, avec 70% de primo-spectateurs et 30% de moins de 30 ans". Il n’empêche que le déficit s’élève de 4 à 6 millions d'euros selon les sources; le théâtre reçoit 15 millions de la Ville et génère 10 millions de recettes. L’administrateur général a proposé "un plan de redressement pour les années à venir".
Au commencement étaient le Grand et le Petit Châtelet mentionnés dès le IXe siècle. Au XVIIe, Louis XIV transforme le Grand Châtelet en prison que Napoléon fera démanteler en 1802. Sous le Second Empire, la Ville de Paris fait construire de nouvelles salles sur des terrains lui appartenant. C’est ainsi que le Théâtre impérial du Châtelet d’abord appelé théâtre du Cirque, est édifié et inauguré le 19 août 1862 en présence de l’impératrice Eugénie . Avec ses 2.500 places et une scène de 24 x 35 m, c’est alors la plus grande salle parisienne. Elle vivra de grandes heures, on y proposera avec grand succès tous les genres, concerts, opéras, pièces de théâtre, ballets, comédies musicales, opérettes, vaudevilles, revues, projections cinématographiques, jazz et variétés. À partir de 1873, l’Association des Concerts Colonne s’y installe et fait découvrir au public les compositeurs français de l’ époque, Bizet, Saint-Saëns, Lalo, Massenet ou Ravel. Il joue également Wagner, Liszt, Schumann ou Brahms, Richard Strauss ou Debussy y dirigent leurs propres œuvres.
En 1900, Gustav Mahler y conduit son premier concert en France à la tête de l’Orchestre philharmonique de Vienne. En 1908, grâce à l’impresario Gabriel Astruc, le Châtelet accueille la première saison des Ballets russes de Diaghilev et la soirée du 19 mai 1909 reste mythique avec les danseurs Tamara Karsavina, Anna Pavlova et Vaslav Nijinski. Quelques jours plus tard, Feodor Chaliapine chante le rôle-titre d’Ivan le Terrible de Rimski-Korsakov. En 1910, saison italienne avec la troupe du Metropolitan Opera de New York amenée par Arturo Toscanini. On y applaudit le Caruso dans I Pagliacci ou Aïda. Puis ce sera le règne de l’opérette à grand spectacle et des musicals venus de Broadway.
En 1980, la Ville de Paris reprend le Châtelet, devenu Théâtre musical de Paris (TMP qui fait venir des productions françaises et étrangères. Puis la salle redevient Théâtre du Châtelet. Les saisons musicales s’organisent autour de “cycles” avec les meilleurs orchestres, chefs et solistes. Et il peine à retrouver une véritable identité.
Au théâtre du Châtelet, on espère voir arriver prochainement un nouveau directeur artistique dont il est privé depuis deux ans. À sa réouverture en 2019, après des travaux, il s'est retrouvé avec une direction artistique qui n’a pas du tout convaincu. En 2020, Ruth MacKenzie a en effet été évincée. Et à tout cela s’est ajoutée la pandémie "il y a eu une difficulté de retrouver des saisons pleines et de se reconstituer un public fidèle" déclare Frédéric Ivernel, administrateur général du Châtelet. Même si le théâtre se félicite de la fréquentation depuis la rentrée, ceci étant dû à l’excellente qualité et à la variété des spectacles, et le même Frédéric Ivernel s'en félicite "Depuis septembre, nous avons 95% de remplissage, avec 70% de primo-spectateurs et 30% de moins de 30 ans". Il n’empêche que le déficit s’élève de 4 à 6 millions d'euros selon les sources; le théâtre reçoit 15 millions de la Ville et génère 10 millions de recettes. L’administrateur général a proposé "un plan de redressement pour les années à venir".
Au commencement étaient le Grand et le Petit Châtelet mentionnés dès le IXe siècle. Au XVIIe, Louis XIV transforme le Grand Châtelet en prison que Napoléon fera démanteler en 1802. Sous le Second Empire, la Ville de Paris fait construire de nouvelles salles sur des terrains lui appartenant. C’est ainsi que le Théâtre impérial du Châtelet d’abord appelé théâtre du Cirque, est édifié et inauguré le 19 août 1862 en présence de l’impératrice Eugénie . Avec ses 2.500 places et une scène de 24 x 35 m, c’est alors la plus grande salle parisienne. Elle vivra de grandes heures, on y proposera avec grand succès tous les genres, concerts, opéras, pièces de théâtre, ballets, comédies musicales, opérettes, vaudevilles, revues, projections cinématographiques, jazz et variétés. À partir de 1873, l’Association des Concerts Colonne s’y installe et fait découvrir au public les compositeurs français de l’ époque, Bizet, Saint-Saëns, Lalo, Massenet ou Ravel. Il joue également Wagner, Liszt, Schumann ou Brahms, Richard Strauss ou Debussy y dirigent leurs propres œuvres.
En 1900, Gustav Mahler y conduit son premier concert en France à la tête de l’Orchestre philharmonique de Vienne. En 1908, grâce à l’impresario Gabriel Astruc, le Châtelet accueille la première saison des Ballets russes de Diaghilev et la soirée du 19 mai 1909 reste mythique avec les danseurs Tamara Karsavina, Anna Pavlova et Vaslav Nijinski. Quelques jours plus tard, Feodor Chaliapine chante le rôle-titre d’Ivan le Terrible de Rimski-Korsakov. En 1910, saison italienne avec la troupe du Metropolitan Opera de New York amenée par Arturo Toscanini. On y applaudit le Caruso dans I Pagliacci ou Aïda. Puis ce sera le règne de l’opérette à grand spectacle et des musicals venus de Broadway.
En 1980, la Ville de Paris reprend le Châtelet, devenu Théâtre musical de Paris (TMP qui fait venir des productions françaises et étrangères. Puis la salle redevient Théâtre du Châtelet. Les saisons musicales s’organisent autour de “cycles” avec les meilleurs orchestres, chefs et solistes. Et il peine à retrouver une véritable identité.
Une histoire mouvementée
Pendant sa rénovation actuelle qui a commencé en 2016, toutes les équipes du Théâtre de la Ville sont installées à l’Espace Cardin, avenue Gabriel, dans le VIIIe arrondissement parisien, entièrement réhabilité à cet effet par la Ville de Paris. Il devrait rouvrir en septembre prochain, ces travaux qui devaient durer trois ans pour un budget de 26 millions d’euros en ont coûté 40, desquels il faut déduire 6,15 millions de recettes publicitaires. On parle d'une pollution au plomb et de présence abondante d’amiante ainsi que de cintres vétustes, ces derniers seront automatisés selon l’exigence de l'assurance. Remis aux normes, le théâtre disposera d’une nouvelle acoustique, dans la grande salle 20 places sur 932 seront réservées aux personnes à mobilité réduite. Des ateliers pour enfants sont prévus. Un bar a été installé dans le grand hall et les mezzanines. Le théâtre sera rebaptisé Théâtre de la Ville Sarah-Bernhardt. En effet, cette année, on va commémorer le 100e anniversaire de la mort de l’illustre comédienne qui a dirigé le théâtre.
Le Théâtre de la Ville comme celui qui lui fait face, a connu aussi maintes transformations.
Sur l’emplacement d’une forteresse datant du début du XIIe siècle et détruite en 1802, on construit en 1862 le Théâtre Lyrique, oeuvre de Gabriel Davioud. Il fut incendié en 1871 pendant la Commune, rénové en 1875 et rebaptisé Théâtre Historique puis Théâtre de Paris. En 1887, il accueille l’Opéra-Comique détruit à son tour par un incendie. Sarah Bernhardt le dirige à partir de 1899 jusqu’à sa mort en 1923, lui donne son nom et y fait réaliser des transformations somptueuses.
Lors du Front populaire, il s’appelle Théâtre du peuple puis Théâtre de la Cité, nom imposé par l’occupation allemande. En 1949, on le rebaptise Théâtre Sarah Bernhardt puis il devient Théâtre des Nations. En 1966, la Ville de Paris entreprend une importante restructuration, seule la façade est conservée, la salle à l’italienne est détruite et remplacée par un ensemble de 1.000 fauteuils avec visibilité totale. IL prend alors son nom actuel de Théâtre de la Ville. Le directeur, le metteur en scène Jean Mercure élabore son projet "l’art dans la diversité de ses formes théâtrales, chorégraphiques et musicales".
On évoque parfois une mutualisation de la gestion de ces deux théâtres subventionnés par la Ville de Paris, elle n’est "pas à l’ordre du jour" même si les deux établissements ont le même président du conseil d'administration.
Le Théâtre de la Ville comme celui qui lui fait face, a connu aussi maintes transformations.
Sur l’emplacement d’une forteresse datant du début du XIIe siècle et détruite en 1802, on construit en 1862 le Théâtre Lyrique, oeuvre de Gabriel Davioud. Il fut incendié en 1871 pendant la Commune, rénové en 1875 et rebaptisé Théâtre Historique puis Théâtre de Paris. En 1887, il accueille l’Opéra-Comique détruit à son tour par un incendie. Sarah Bernhardt le dirige à partir de 1899 jusqu’à sa mort en 1923, lui donne son nom et y fait réaliser des transformations somptueuses.
Lors du Front populaire, il s’appelle Théâtre du peuple puis Théâtre de la Cité, nom imposé par l’occupation allemande. En 1949, on le rebaptise Théâtre Sarah Bernhardt puis il devient Théâtre des Nations. En 1966, la Ville de Paris entreprend une importante restructuration, seule la façade est conservée, la salle à l’italienne est détruite et remplacée par un ensemble de 1.000 fauteuils avec visibilité totale. IL prend alors son nom actuel de Théâtre de la Ville. Le directeur, le metteur en scène Jean Mercure élabore son projet "l’art dans la diversité de ses formes théâtrales, chorégraphiques et musicales".
On évoque parfois une mutualisation de la gestion de ces deux théâtres subventionnés par la Ville de Paris, elle n’est "pas à l’ordre du jour" même si les deux établissements ont le même président du conseil d'administration.
La Galerie de Florence racontée par Alexandre Dumas
