"Le Yukonais" ("The Yukoner")
Il transperça la surface glacée,
Il creusa un trou pour de l’or,
Et ici même au fond de six pieds de boue gelée
Il remplit un sac ou deux.
Il transgressa les lois du Décalogue,
Et ce qui devait advenir arriva,
Car la Chance n’est qu’une sale friponne,
Son sac d’or se vida.
Quelle tragédie! En moins d’un an, sa chance tourna,
Dans l'ombre d’une nuit sinistre,
Ici même au fond de six pieds de boue gelée
Ils creusèrent un trou pour lui.
Il creusa un trou pour de l’or,
Et ici même au fond de six pieds de boue gelée
Il remplit un sac ou deux.
Il transgressa les lois du Décalogue,
Et ce qui devait advenir arriva,
Car la Chance n’est qu’une sale friponne,
Son sac d’or se vida.
Quelle tragédie! En moins d’un an, sa chance tourna,
Dans l'ombre d’une nuit sinistre,
Ici même au fond de six pieds de boue gelée
Ils creusèrent un trou pour lui.
Analyse du poème
Le poète Robert W. Service raconte dans un poème court et percutant le destin funeste de nombreux prospecteurs lors de la Ruée vers l’or de 1897 au Yukon, région inhospitalière du Canada.
Par 40°C sous zéro, à la lumière des aurores boréales, ces hommes grattaient jusqu’à la moelle chaque centimètre carré de pergélisol de leur concession avec l’espoir de faire fortune à chaque coup de pioche.
"Auri sacra fames" l’exécrable soif de l’or ("L’Énéide" de Virgile) dont le poète aurait pu citer la phrase latine en exergue.
En effet, la possession de l’or au Yukon entraînait les hommes sur les chemins de la perdition; ceux-ci perdaient en une nuit soit aux tables de jeu soit pour séduire les femmes des saloons, les fortunes qu’ils avaient péniblement amassées pendant de longs mois.
L’emploi de la métonymie "creusa des trous dans le Décalogue" permet une concentration de l’énoncé, faisant référence aux actions menées par le mineur qui allait à l’encontre des "Dix Commandements".
Le poème adopte une structure circulaire, les premiers coups de pioche dans la terre renvoient aux derniers coups de pioche creusés pour sa propre tombe. L’intensité dramatique atteint son apogée à la chute du poème.
Par 40°C sous zéro, à la lumière des aurores boréales, ces hommes grattaient jusqu’à la moelle chaque centimètre carré de pergélisol de leur concession avec l’espoir de faire fortune à chaque coup de pioche.
"Auri sacra fames" l’exécrable soif de l’or ("L’Énéide" de Virgile) dont le poète aurait pu citer la phrase latine en exergue.
En effet, la possession de l’or au Yukon entraînait les hommes sur les chemins de la perdition; ceux-ci perdaient en une nuit soit aux tables de jeu soit pour séduire les femmes des saloons, les fortunes qu’ils avaient péniblement amassées pendant de longs mois.
L’emploi de la métonymie "creusa des trous dans le Décalogue" permet une concentration de l’énoncé, faisant référence aux actions menées par le mineur qui allait à l’encontre des "Dix Commandements".
Le poème adopte une structure circulaire, les premiers coups de pioche dans la terre renvoient aux derniers coups de pioche creusés pour sa propre tombe. L’intensité dramatique atteint son apogée à la chute du poème.