"La Montagne et le Lac" ("The Mountain and the Lac")
La Montagne et le Lac.mp3 (805.92 Ko)
Je connais une montagne insolente face aux étoiles,
Couronnée de neige, pure et sans égale;
Révélant l’aube rayonnante par-delà ses cimes de corail,
Et arborant le fugace embrasement grenat du couchant;
Fièrement patricienne, olympienne et sereine;
S’élançant en pics d’argent là où les nuages s’étirent;
Vierge et chaste - Oh, une vraie Reine!
Et là, à ses pieds rêve un lac paisible.
Mon lac vénère ma montagne - Oui, je le sais,
Pour les avoir observés dès le mirage de l’aurore,
Il retient le reflet de ses neiges merveilleuses,
Grave son image dans son cœur ardent;
Cristallise la grâce de ses bois verdoyants,
Enlace amoureusement son trône,
Frissonne à chacune de ses émotions,
Assombri par ses tristesses, joyeux à ses rires.
Dès le premier regard, mon lac est tombé amoureux de ma montagne;
Il l’aimera et rêvera d’elle jusqu’à la fin des temps;
Contemplant dans une vénération sans espoir,
Celle qui regarde les étoiles sans le voir -
Ma montagne incomparable, superbement dédaigneuse…
Hélas! Pauvre petit lac! Hélas! Pauvre de moi!
Couronnée de neige, pure et sans égale;
Révélant l’aube rayonnante par-delà ses cimes de corail,
Et arborant le fugace embrasement grenat du couchant;
Fièrement patricienne, olympienne et sereine;
S’élançant en pics d’argent là où les nuages s’étirent;
Vierge et chaste - Oh, une vraie Reine!
Et là, à ses pieds rêve un lac paisible.
Mon lac vénère ma montagne - Oui, je le sais,
Pour les avoir observés dès le mirage de l’aurore,
Il retient le reflet de ses neiges merveilleuses,
Grave son image dans son cœur ardent;
Cristallise la grâce de ses bois verdoyants,
Enlace amoureusement son trône,
Frissonne à chacune de ses émotions,
Assombri par ses tristesses, joyeux à ses rires.
Dès le premier regard, mon lac est tombé amoureux de ma montagne;
Il l’aimera et rêvera d’elle jusqu’à la fin des temps;
Contemplant dans une vénération sans espoir,
Celle qui regarde les étoiles sans le voir -
Ma montagne incomparable, superbement dédaigneuse…
Hélas! Pauvre petit lac! Hélas! Pauvre de moi!
Analyse du poème
Le talent du poète s’exprime dans sa capacité à retranscrire la magie insaisissable éprouvée à la vision des beautés éphémères d’un lieu. Ici, une montagne surplombant un lac au Yukon (Canada) dont les deux éléments sont personnifiés par des sentiments humains.
La Nature s’anime et prend soudain vie pour nous relater une histoire d’amour impossible grâce à l’allégorie d’un lac amoureux d’une montagne inaccessible dont il ne peut saisir que le reflet dans le miroir de ses eaux.
La Nature s’anime et prend soudain vie pour nous relater une histoire d’amour impossible grâce à l’allégorie d’un lac amoureux d’une montagne inaccessible dont il ne peut saisir que le reflet dans le miroir de ses eaux.
Biographie
Écrivain et poète d’origine écossaise, Robert W. Service (1874-1958) émigra au Canada à l’âge de 21 ans. Il vagabonda sur la Côte Est du Pacifique pendant plusieurs années. Puis, ébloui par l’atmosphère ensorcelante du Yukon, pays au soleil de minuit et aux aurores boréales, Robert W. Service fut surnommé le "Barde du Yukon" pour ses écrits restés gravés dans l’imaginaire collectif du Grand Nord Canadien.
Engagé volontaire comme ambulancier-brancardier pour la Croix-Rouge américaine pendant la première guerre mondiale, le poète témoigna par ses poèmes de l’horreur vécue ainsi que de la détresse des soldats et de leurs familles.
Voyageur impénitent de la Russie jusqu’à Tahiti et observateur journalistique avisé du monde, Robert W. Service passa 40 années en France, de la Côte d’Azur à la Bretagne en passant par Paris - des séjours qui seront des sources d’inspiration pour ses quelques 1200 poèmes et une dizaine de romans écrits en anglais.
Engagé volontaire comme ambulancier-brancardier pour la Croix-Rouge américaine pendant la première guerre mondiale, le poète témoigna par ses poèmes de l’horreur vécue ainsi que de la détresse des soldats et de leurs familles.
Voyageur impénitent de la Russie jusqu’à Tahiti et observateur journalistique avisé du monde, Robert W. Service passa 40 années en France, de la Côte d’Azur à la Bretagne en passant par Paris - des séjours qui seront des sources d’inspiration pour ses quelques 1200 poèmes et une dizaine de romans écrits en anglais.