Le jeune codétenu d’Adama Traoré avait saisi la Civi
En mai 2016, deux mois avant la mort du jeune Adama Traoré, une plainte pour viol avait été déposée par un homme de 23 ans à l'époque, détenu dans la même cellule à la prison d'Osny. C'est la mère de ce dernier qui, ne supportant plus de voir son fils en "extrême souffrance", s'était présentée au commissariat de Cergy-Pontoise (95). Selon les informations de l’hebdomadaire le Point, une décision avait été prise par la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions (Civi), qui siège dans chaque tribunal judiciaire et qui est composée d'au moins deux magistrats professionnels.
Le 28 décembre 2018, le jeune codétenu d’Adama Traoré avait en effet saisi la Civi de Pontoise pour obtenir l'indemnisation de son préjudice, non seulement pour les faits d'agressions sexuelles qu'il prétend avoir subis en mai 2016. L'homme aurait raconté aux enquêteurs avoir été contraint, plusieurs fois par jour, de pratiquer des fellations à Adama Traoré, qui le menaçait à l'aide d'une fourchette, relate Le Point.
Selon la Civi, la victime présumée aurait remis "une lettre à un surveillant" et évoqué les faits "de façon particulièrement circonstanciée lors d'un entretien avec un chef de détention, ajoutant qu'il avait déconseillé à sa mère de dénoncer les faits par peur de représailles". La Civi affirme: "Il résulte de ces considérations de fait que la matérialité des infractions d'agressions sexuelles dénoncées doit être considérée comme établie. Le retentissement psychologique de ces faits commis sur une personne fragile et vulnérable au sein d'un établissement pénitentiaire justifie l'allocation d'une indemnité de 15 000 euros".
Une victime d'Adama Traoré a été indemnisé (online-audio-converter.com).mp3 (582.08 Ko)