Monaco et le développement durable
Contre la pollution plastique en Méditerranée
La Fondation Prince Albert II réunissait mardi 10 et mercredi 11 mars, au Yacht-club bon nombre de scientifiques et d’intervenants pour traiter d'une question sensible sur toutes les mers et océans du globe. "Plastiques en Méditerranée: au-delà du constat, quelles solutions?", tel était le sujet de cette conférence. L'événement est co-organisé avec la Fondation Mava et Surfrider Foundation Europe
Trois chiffres clés devraient toujours venir à l'esprit quand on utilise un sac en plastique, 1 seconde de fabrication, 20 minutes d'utilisation, 400 ans pour être désagrégé… C'est son cycle de vie et une question centrale dans la lutte pour un environnement meilleur, les déchets plastiques gangrènent la nature. Particulièrement l'eau. Dans l'océan Pacifique, on parle d'un "septième continent" pour évoquer un agrégat de déchets plastiques qui flotte à la surface. On estime à 7 millions de tonnes, la somme des restes de plastique dérivant dans les océans du monde entier. La Méditerranée n'est d'ailleurs pas épargnée.
Pour Bernard Fautrier, vice-président et administrateur délégué de la Fondation "C'est une thématique importante, avec pour enjeu de réduire la pollution d'espèces marines".
Durant la première journée, il y a eu des animations pédagogiques pour les scolaires de Monaco. Le lendemain, une vingtaine de spécialistes, décideurs, scientifiques ont pris la parole lors de plusieurs tables rondes. S.A.S Albert II a conclu les débats.
Les réflexions se sont appuyées sur l'expédition scientifique réalisée par le bateau scientifique Tara il y a quelques mois pour évaluer le niveau de pollution en Méditerranée. "Au-delà du constat, l'objectif est d'atteindre des solutions concrètes sur la problématique des déchets" précise Bernard Fautrier. Et de poursuivre "Il y a urgence en Méditerranée, comme dans toutes les mers du monde. Les constats de Tara montrent que le problème n'est pas seulement les macrodéchets qui flottent en surface et sur lesquels il est possible d'agir. Il y a un impact sournois de microdéchets, petits bouts de plastiques, qui tombent au fond de la mer et passent dans la chaîne alimentaire des poissons".
Au cours de ce colloque, qui réunissait quelque 200 personnes, les participants ont adopté une "déclaration de Monaco" portée par Bernard Fautrier pour agir contre la pollution en Méditerranée. Le vice-président de la Fondation Prince Albert II entend faire de cette conférence "un point de départ". En parallèle, a été officialisée la création d'une association dédiée au développement et à la pérennisation d'aires marines protégées en Méditerranée. Ce projet évoqué entre le prince Albert II et le président François Hollande avait été évoqué lors de la visite de ce dernier en Principauté. L'association portée par Monaco et la France, et alimentée par un fond fiduciaire, a été renforcée par le soutien de la Tunisie, du Maroc, de Chypre et de la Bosnie. Objectif: constituer un réseau écologiquement représentatif d'aires marines. C'est aussi une manière d'inverser la tendance des effets de la pollution plastique sur la Méditerranée. Des mesures concrètes sont envisagées, mieux recycler, tendre vers une économie avec moins de déchets, choisir des alternatives biodégradables à des produits plastiques. A l'échelon international, la question préoccupe aussi, une conférence sur le même thème se tiendra dans quelques semaines à Washington puis à Goteborg à la fin du printemps, pour les problèmes similaires en mer Baltique. Enfin la thématique doit être évoquée à la Conférence Paris Climat, en fin d'année 2015.
Sensibilisation des élèves à cette question du plastique
En marge de la conférence organisée sur le thème des déchets plastiques jetés en mer, la Fondation Prince Albert II de Monaco, en collaboration avec la Direction de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, propose des ateliers de sensibilisation réalisés par des animateurs de Surfrider. Quatre classes de primaire, deux classes de collège ainsi que les enfants du Centre de loisirs Prince Albert II participeront à plusieurs modules pédagogiques lors de leur visite de l’exposition "Face à l’océan", ainsi qu’à un atelier "Surprises de la marée". Avec pour objectifs, saisir l’ampleur de la question des déchets en constatant leur omniprésence dans les milieux aquatiques, connaître les possibilités de tous les acteurs de la société civile pour diminuer l’impact des déchets.
Sacs plastiques à usage unique bientôt interdits
Mercredi 11 mars, S.A.S. Albert II a annoncé une mesure importante. Les sacs plastiques à usage unique ne seront plus utilisés en Principauté à l'horizon 2016. Il a précisé "S'attaquer à la pollution plastique en Méditerranée, c'est reconnaître une responsabilité collective. Mais chacun peut agir à son niveau". Et de rappeler l'engagement de Monaco en faveur de l'interdiction de l'importation et de la distribution des sacs plastiques à usage unique en 2016, "avec une phase transitoire pour accompagner les acteurs locaux". Deux autres mesures à échéance plus lointaine ont également été annoncées. En 2019, les produits alimentaires tels que les fruits, les légumes et les confiseries devront être obligatoirement conditionnés dans des sacs en papier recyclés biodégradables. Et en 2020, la distribution ou la vente d'ustensiles jetables de cuisine pour la table en matière plastique sera interdite.
Cette dernière interdiction rejoint l'idée de la taxe pique-nique, toujours à l'étude en France et en vigueur dans certains États européens.
Pour Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de Gouvernement pour l'Équipement, l'environnement et l'urbanisme, "il s'agit de mesures décisives qui doivent participer à limiter les rejets en mer de macrodéchets en plastique".
La Fondation Prince Albert II réunissait mardi 10 et mercredi 11 mars, au Yacht-club bon nombre de scientifiques et d’intervenants pour traiter d'une question sensible sur toutes les mers et océans du globe. "Plastiques en Méditerranée: au-delà du constat, quelles solutions?", tel était le sujet de cette conférence. L'événement est co-organisé avec la Fondation Mava et Surfrider Foundation Europe
Trois chiffres clés devraient toujours venir à l'esprit quand on utilise un sac en plastique, 1 seconde de fabrication, 20 minutes d'utilisation, 400 ans pour être désagrégé… C'est son cycle de vie et une question centrale dans la lutte pour un environnement meilleur, les déchets plastiques gangrènent la nature. Particulièrement l'eau. Dans l'océan Pacifique, on parle d'un "septième continent" pour évoquer un agrégat de déchets plastiques qui flotte à la surface. On estime à 7 millions de tonnes, la somme des restes de plastique dérivant dans les océans du monde entier. La Méditerranée n'est d'ailleurs pas épargnée.
Pour Bernard Fautrier, vice-président et administrateur délégué de la Fondation "C'est une thématique importante, avec pour enjeu de réduire la pollution d'espèces marines".
Durant la première journée, il y a eu des animations pédagogiques pour les scolaires de Monaco. Le lendemain, une vingtaine de spécialistes, décideurs, scientifiques ont pris la parole lors de plusieurs tables rondes. S.A.S Albert II a conclu les débats.
Les réflexions se sont appuyées sur l'expédition scientifique réalisée par le bateau scientifique Tara il y a quelques mois pour évaluer le niveau de pollution en Méditerranée. "Au-delà du constat, l'objectif est d'atteindre des solutions concrètes sur la problématique des déchets" précise Bernard Fautrier. Et de poursuivre "Il y a urgence en Méditerranée, comme dans toutes les mers du monde. Les constats de Tara montrent que le problème n'est pas seulement les macrodéchets qui flottent en surface et sur lesquels il est possible d'agir. Il y a un impact sournois de microdéchets, petits bouts de plastiques, qui tombent au fond de la mer et passent dans la chaîne alimentaire des poissons".
Au cours de ce colloque, qui réunissait quelque 200 personnes, les participants ont adopté une "déclaration de Monaco" portée par Bernard Fautrier pour agir contre la pollution en Méditerranée. Le vice-président de la Fondation Prince Albert II entend faire de cette conférence "un point de départ". En parallèle, a été officialisée la création d'une association dédiée au développement et à la pérennisation d'aires marines protégées en Méditerranée. Ce projet évoqué entre le prince Albert II et le président François Hollande avait été évoqué lors de la visite de ce dernier en Principauté. L'association portée par Monaco et la France, et alimentée par un fond fiduciaire, a été renforcée par le soutien de la Tunisie, du Maroc, de Chypre et de la Bosnie. Objectif: constituer un réseau écologiquement représentatif d'aires marines. C'est aussi une manière d'inverser la tendance des effets de la pollution plastique sur la Méditerranée. Des mesures concrètes sont envisagées, mieux recycler, tendre vers une économie avec moins de déchets, choisir des alternatives biodégradables à des produits plastiques. A l'échelon international, la question préoccupe aussi, une conférence sur le même thème se tiendra dans quelques semaines à Washington puis à Goteborg à la fin du printemps, pour les problèmes similaires en mer Baltique. Enfin la thématique doit être évoquée à la Conférence Paris Climat, en fin d'année 2015.
Sensibilisation des élèves à cette question du plastique
En marge de la conférence organisée sur le thème des déchets plastiques jetés en mer, la Fondation Prince Albert II de Monaco, en collaboration avec la Direction de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, propose des ateliers de sensibilisation réalisés par des animateurs de Surfrider. Quatre classes de primaire, deux classes de collège ainsi que les enfants du Centre de loisirs Prince Albert II participeront à plusieurs modules pédagogiques lors de leur visite de l’exposition "Face à l’océan", ainsi qu’à un atelier "Surprises de la marée". Avec pour objectifs, saisir l’ampleur de la question des déchets en constatant leur omniprésence dans les milieux aquatiques, connaître les possibilités de tous les acteurs de la société civile pour diminuer l’impact des déchets.
Sacs plastiques à usage unique bientôt interdits
Mercredi 11 mars, S.A.S. Albert II a annoncé une mesure importante. Les sacs plastiques à usage unique ne seront plus utilisés en Principauté à l'horizon 2016. Il a précisé "S'attaquer à la pollution plastique en Méditerranée, c'est reconnaître une responsabilité collective. Mais chacun peut agir à son niveau". Et de rappeler l'engagement de Monaco en faveur de l'interdiction de l'importation et de la distribution des sacs plastiques à usage unique en 2016, "avec une phase transitoire pour accompagner les acteurs locaux". Deux autres mesures à échéance plus lointaine ont également été annoncées. En 2019, les produits alimentaires tels que les fruits, les légumes et les confiseries devront être obligatoirement conditionnés dans des sacs en papier recyclés biodégradables. Et en 2020, la distribution ou la vente d'ustensiles jetables de cuisine pour la table en matière plastique sera interdite.
Cette dernière interdiction rejoint l'idée de la taxe pique-nique, toujours à l'étude en France et en vigueur dans certains États européens.
Pour Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de Gouvernement pour l'Équipement, l'environnement et l'urbanisme, "il s'agit de mesures décisives qui doivent participer à limiter les rejets en mer de macrodéchets en plastique".