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Biodiversité: les députés au secours des abeilles


Par Rédigé le 22/03/2016 (dernière modification le 22/03/2016)

Jeudi 17 mars 2016, les députés français, réunis en commission, ont adopté un amendement au projet de loi sur la biodiversité, interdisant l'utilisation d’insecticides néonicotinoïdes. Si les ONG environnementales expriment leur soulagement, les grands céréaliers, quant à eux, s'insurgent.


Abeille au travail. Photo (c) Thomas Bresson
Abeille au travail. Photo (c) Thomas Bresson
interdiction_neonicotinoides_1.mp3 Interdiction néonicotinoïdes.mp3  (124.28 Ko)

C’est à la suite de plus de deux heures et demi de débats intenses dans l’hémicycle que l’amendement à la loi sur la biodiversité, proposant une interdiction des néonicotinoïdes, a été adopté de justesse à 30 voix contre 28. Si le Sénat valide l'amendement, ce type d'insecticides ne sera plus utilisé à partir de septembre 2018 et non 2017 comme l'espérait la commission du développement durable.

Employés pour la protection contre les insectes des cultures et des élevages dans le monde entier, les néonicotnoïdes étaient depuis quelques temps dans le collimateur des ONG environnementales.

En 2012, plusieurs centaines d'études scientifiques indiquaient la nocivité des néonicotinoïdes sur les abeilles et pollinisateurs sauvages mais aussi sur les invertébrés aquatiques et terrestres, les poissons, les oiseaux et au final l’être humain.

C'est ainsi qu'en 2013, sous l'impulsion de la France, l'Union européenne en avait restreint son usage. Depuis, de nombreuses associations, organismes ou même citoyens réunis autour de pétitions, demandent une mesure interdisant, sans condition, les pesticides néonicotinoïdes.

Après la décision de l'Assemblée d'interdire ces produits, la réaction de Bayer, géant de la chimie, ne s'est pas faite attendre. Le président de la branche française du groupe, Frank Garnier a pointé du doigt "une mesure de court terme qui prétend résoudre une question complexe et des enjeux à long terme". Le producteur d'insecticide a également évoqué l'impact sur les agriculteurs "Au-delà de nos produits, il s'agit une fois encore d'une véritable atteinte à la compétitivité des agriculteurs français à qui nous supprimons petit à petit leurs outils de production alors que leurs voisins européens continuent très largement à les utiliser", a t-il affirmé.

Certains secteurs (productions arboricoles, maïs, céréales et betterave) risquent de "se retrouver dans de véritables impasses pour protéger leurs cultures" a t-il ajouté. Avec le retour de "certaines maladies comme la jaunisse virale ou de ravageurs comme les pucerons", les récoltes pourraient chuter de 15 à 40% a estimé Frank Garnier. Néanmoins, il est rappelé qu' un arrêté fournira des réponses concrètes aux exploitants agricoles qui feraient face, par exemple, à un nuisible qui compromettrait leurs récoltes. La liste des alternatives aux néonicotinoïdes sera déterminée sur la base d’un avis de l’Anses (l’Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire).

Si aujourd’hui cet amendement représente une victoire pour toutes les structures engagées autour de cette mesure, le combat n'est pourtant pas encore gagné, puisque le projet de loi doit d'abord passer devant le Sénat afin de pouvoir être validé. Affaire à suivre.










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