PodcastHollandeSophocle.mp3 (2.11 Mo)
"C’est lorsqu’on n’est plus rien qu’on devient vraiment homme", rappelle Sophocle. Nous ne parlons pas de Jérôme Cahuzac. Mais de François Hollande. Lequel pourrait s’inspirer de cet aphorisme tiré d’Œdipe à Colone. Non pas pour "mieux" communiquer. Mais pour agir. Inutile de tirer sur l’ambulance: il suffit de lire les grinçants éditoriaux de la presse nationale pour constater l’incommensurable déception des Français après une année de mandat.
Que pourrait d’ailleurs nous expliquer son nouveau conseiller en images et en mots? Guère convaincante après les piètres prestations télévisées du chef de l’État et l’infécondité des concepts articulés autour des différents "chocs", la nomination de Claude Sérillon serait même plutôt rédhibitoire tant elle signe un enkystement de la stature présidentielle. C’est plutôt l’affranchissement de celle-ci que François Hollande devrait rechercher. Afin d’abandonner ce mauvais mitterrandisme, – perpétuation hélas de cette tradition monarchique doublée d’une centralisation étatique – bâti sur un pseudo détachement, le fameux dos rond, et, jusqu’à peu, sur un humour dont nous devinons aisément la posture psychologique de refuge en ces temps troublés. La "normalité" a vécu. Place au courage politique. Nous sommes en droit de nous interroger: la Ve République n’a-t-elle rien de mieux à nous offrir en termes de responsables qu’un choix, bordé par deux extrémismes teintés de démagogie, entre le narcissisme d’un ancien président et les dénégations attentistes du nouveau? Devrons-nous reconnaître le fait que "la République fut plus belle sous l’Empire"?
Que pourrait d’ailleurs nous expliquer son nouveau conseiller en images et en mots? Guère convaincante après les piètres prestations télévisées du chef de l’État et l’infécondité des concepts articulés autour des différents "chocs", la nomination de Claude Sérillon serait même plutôt rédhibitoire tant elle signe un enkystement de la stature présidentielle. C’est plutôt l’affranchissement de celle-ci que François Hollande devrait rechercher. Afin d’abandonner ce mauvais mitterrandisme, – perpétuation hélas de cette tradition monarchique doublée d’une centralisation étatique – bâti sur un pseudo détachement, le fameux dos rond, et, jusqu’à peu, sur un humour dont nous devinons aisément la posture psychologique de refuge en ces temps troublés. La "normalité" a vécu. Place au courage politique. Nous sommes en droit de nous interroger: la Ve République n’a-t-elle rien de mieux à nous offrir en termes de responsables qu’un choix, bordé par deux extrémismes teintés de démagogie, entre le narcissisme d’un ancien président et les dénégations attentistes du nouveau? Devrons-nous reconnaître le fait que "la République fut plus belle sous l’Empire"?
Politisation des États-majors administratifs et fonctionnarisation de la classe politique
Nous attendions de l’ancien député de la Corrèze un authentique travail de mutation du système politique. Rien de cela pour le moment. La "loi sur la moralisation de la vie politique" ? Son annonce trahit les défaillances et les manquements symboliques en ce domaine: la législation ne compensera en rien une obligation en soi impérieuse, moralement intrinsèque. C’est du côté de la néfaste conjonction entre "politisation des États-majors administratifs" et "fonctionnarisation de la classe politique" dénoncée depuis les années soixante-dix par les spécialistes qu’il faudrait creuser ("Administration et politique sous la Cinquième République", F. De Baecque, J-L. Quermonne, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1982).
Que craint donc François Hollande? L’impopularité? Il l’est déjà à 70%. Le génie voire l’audace consisterait plutôt à profiter de ce désamour avec les Français pour ne plus craindre d’entreprendre. Certes, rien n’est pire que de déplaire. Sauf redouter dans l’anxiété de déplaire davantage.
Que craint donc François Hollande? L’impopularité? Il l’est déjà à 70%. Le génie voire l’audace consisterait plutôt à profiter de ce désamour avec les Français pour ne plus craindre d’entreprendre. Certes, rien n’est pire que de déplaire. Sauf redouter dans l’anxiété de déplaire davantage.