Edito 11 04 21.m4a (1.98 Mo)
Pour ceux qui n’auraient pas suivi l’affaire, permettez-nous de la résumer en quelques mots. Un incident diplomatique qui n’en fut pas un au bout du compte, a presque mis en échec les résultats d’une rencontre entre les deux principaux chefs de l’Union européenne, Louis Michel président du Conseil européen et Ursula von der Leyen présidente de la Commission européenne, avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Les deux parties étaient réunies à Ankara pour tenter d’améliorer leurs relations et les médias n’ont pratiquement rapporté que l’importance de la position du fondement de madame van der Leyen, ceci au détriment encore une fois, des résultats de Cette rencontre. En effet, celle-ci fut invitée, façon de parler, à s’installer sur ce qu’un journaliste suisse a qualifié d’ottomane, remettant ainsi pour quelques heures à la mode un mot plutôt tombé en désuétude. Mais évidemment, l’occasion était trop belle puisque l’événement se déroulait dans le palais nouvellement construit par la volonté du président Erdogan. Un palais de 200.000 m2 sur un espace protégé qui en un temps peu éloigné d’ailleurs fut sujet lui aussi à polémiques, mais c’est là un autre débat.
Mais rapidement, l’ottomane fut reléguée aux oubliettes et le sofa apparut avec le nom du scandale suscité, le sofagate. Les journalistes nous ont ainsi volontairement ou non offert une leçon d’étymologie des sièges sur lesquels peuvent reposer les fondements. Ottomane et sofa ont des origines turque et arabe, tout comme divan. Belle occasion de les (re)découvrir Et de mentionner une concurrente, le Récamier de Juliette, l’amie de Chateaubriand. On nous permettra de rappeler, modernisée, la célèbre phrase de Montaigne extraite du libre III des Essais "Sur le plus haut trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul"…
Cette petite leçon d’étymologie arabo-turque offerte par les médias ne doit pas cacher le plus important : les manquements protocolaires des bureaux de la Commission européenne dans l’organisation de la visite de leur présidente contrairement à ceux qui en ont la charge pour le président du Conseil européen. Dénoncer les comportements peu galants des présidents Erdogan et Michel pour faire oublier le fait qu’ils ne se soient pas déplacés pour organiser la visite peut porter préjudice au combat contre le sexisme. En effet, utiliser le sexisme potentiel des deux messieurs afin de dénoncer une incompétence peut créer un précédent à ne pas renouveler au risque d’enlever toute valeur à cette cause. D’autant plus, que pour l’heure, Ursula van der Leyen n’a pas manifesté un intérêt particulier dans le cadre de son mandat pour la lutte contre les discriminations sexistes.
De plus, en journalisme, cela s’appelle une fakenews, une fausse nouvelle, un mensonge, si vous voulez.
Une fakenews, comme celle dénoncée par le ministre français de l’Education nationale qui a parlé d’une cyberattaque pour justifier l’énorme bug informatique les premiers jours du retour à l’enseignement à distance. "Une attaque venue de l’étranger" ou "la responsabilité des difficultés de l’opérateur privé OVH victime d’un incendie à Strasbourg il y a quelques semaines", etc.. tout y est passé plutôt que d’assumer ses propres responsabilités d’impréparation. Impréparation qui pourrait s’expliquer puisque nos gouvernants étaient persuadés qu’ils seraient plus forts que le virus et que nous ne serions pas reconfinés contrairement aux autres pays. Mais le coup de la menace étrangère tient plus d’un discours de vieille dictature à bout d’arguments que d’une démocratie qui assume ses erreurs face à ces concitoyens, lesquels sauf erreur ne demandent pas à leurs dirigeants d’être omniscients.
L’enseignement à distance est une merveilleuse solution si les enseignants sont formés et équipés et si les apprenants le sont aussi. Il est du devoir des gouvernants de les en convaincre.
Mais rapidement, l’ottomane fut reléguée aux oubliettes et le sofa apparut avec le nom du scandale suscité, le sofagate. Les journalistes nous ont ainsi volontairement ou non offert une leçon d’étymologie des sièges sur lesquels peuvent reposer les fondements. Ottomane et sofa ont des origines turque et arabe, tout comme divan. Belle occasion de les (re)découvrir Et de mentionner une concurrente, le Récamier de Juliette, l’amie de Chateaubriand. On nous permettra de rappeler, modernisée, la célèbre phrase de Montaigne extraite du libre III des Essais "Sur le plus haut trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul"…
Cette petite leçon d’étymologie arabo-turque offerte par les médias ne doit pas cacher le plus important : les manquements protocolaires des bureaux de la Commission européenne dans l’organisation de la visite de leur présidente contrairement à ceux qui en ont la charge pour le président du Conseil européen. Dénoncer les comportements peu galants des présidents Erdogan et Michel pour faire oublier le fait qu’ils ne se soient pas déplacés pour organiser la visite peut porter préjudice au combat contre le sexisme. En effet, utiliser le sexisme potentiel des deux messieurs afin de dénoncer une incompétence peut créer un précédent à ne pas renouveler au risque d’enlever toute valeur à cette cause. D’autant plus, que pour l’heure, Ursula van der Leyen n’a pas manifesté un intérêt particulier dans le cadre de son mandat pour la lutte contre les discriminations sexistes.
De plus, en journalisme, cela s’appelle une fakenews, une fausse nouvelle, un mensonge, si vous voulez.
Une fakenews, comme celle dénoncée par le ministre français de l’Education nationale qui a parlé d’une cyberattaque pour justifier l’énorme bug informatique les premiers jours du retour à l’enseignement à distance. "Une attaque venue de l’étranger" ou "la responsabilité des difficultés de l’opérateur privé OVH victime d’un incendie à Strasbourg il y a quelques semaines", etc.. tout y est passé plutôt que d’assumer ses propres responsabilités d’impréparation. Impréparation qui pourrait s’expliquer puisque nos gouvernants étaient persuadés qu’ils seraient plus forts que le virus et que nous ne serions pas reconfinés contrairement aux autres pays. Mais le coup de la menace étrangère tient plus d’un discours de vieille dictature à bout d’arguments que d’une démocratie qui assume ses erreurs face à ces concitoyens, lesquels sauf erreur ne demandent pas à leurs dirigeants d’être omniscients.
L’enseignement à distance est une merveilleuse solution si les enseignants sont formés et équipés et si les apprenants le sont aussi. Il est du devoir des gouvernants de les en convaincre.