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Petites mains et artisans ont été sélectionnés dans le milieu éducatif et associatif pour ce défilé hors du commun qui place le recyclage au centre d’une nouvelle démarche créative. En effet, Christian Lacroix, en charge du projet, a tout d’abord eu à choisir rigoureusement des pièces, neuves ou de seconde main auprès du Grenier, une association de réinsertion havraise missionnée pour la récupération et le tri textile. Mais le concept ne s’arrête pas là. Ces objets de don ont subi une transformation plus "couture", donnant naissance à de véritables pièces recyclées imaginées par le couturier lui-même. Les tenues ont ensuite été réalisées par les élèves de 1e Mode Bac Pro Couture du Lycée Jules Le Cesne au Havre.
Une mode solidaire et éco-responsable
Loin des clichés et standards de l’industrie, le couturier français "retraité" de sa marque éponyme depuis 2009, vante une vision plus réaliste de la mode. "On prendrait des photos chaque année au Grenier, on aurait la vraie mode, pas celle des magazines. La mode de la rue" confiait-il aux micros de nos confrères. Pour assurer le défilé, une trentaine de jeunes femmes, toutes salariées en insertion du Grenier et lycéennes des filières métier de la mode, se sont improvisées modèle d’un jour. Cependant, le professionnalisme n’a pas manqué. Du maquillage à la coiffure, jusqu’à la robe de mariée en clôture de show, rien n’a été laissé au hasard.
Vers un nouveau modèle eco-compatible?
Après six mois de préparation, ces créations originales, imaginées et confectionnées à partir de vêtements recyclés, ont été présentées le 15 septembre 2016 dans les salons d’honneur de l’Hôtel de ville du Havre. A l’initiative de la fondation Positive Planet, présidée par Jacques Attali, il s’inscrivait dans le cadre de la 5e édition du Positive Economy Forum. La démarche témoigne donc la possibilité de voir émerger un nouveau modèle, plus respectueux de l’environnement et plus solidaire. "J’aimerais aller plus loin dans l’élaboration des mélanges de vêtements (…) Je crois qu'on travaillera de manière éco-compatible que ce soit au niveau des matières, au niveau des pays où cela se fait, et il faudra jeter le moins possible et recycler sans cesse". Une démarche pleine de sens, et au cœur d’une économie positive.