Une passionnée de dictionnaires disparaît 06/05/2020
Le 25 avril dernier, Madeline Kripke s’éteignait à New York des complications liées au COVID-19. Elle avait 76 ans. Son nom est assez peu connu, elle était l’une des plus grandes collectionneuses de dictionnaires au monde. Dans son loft de deux pièces sur Perry Street dans le West Village, elle régnait sur quelque 20.000 ouvrages, dictionnaires et livres sur les dictionnaires. Et parmi eux de très nombreux volumes consacrés à l’argot. "Ce sont mes rayons préférés", disait-elle en les éclairant de sa lampe de poche. Née le 3 septembre 1943 à New London dans le Connecticut, elle a grandi à Omaha au Nebraska, auprès d’un père rabbin conservateur et d’une mère auteur de livres pour enfants. Elle était solitaire et se retirait souvent dans sa chambre pour se livrer à la lecture. Ses parents lui avaient offert un Webster’s Collegiate Dictionary qui lui fera dire "Cela m'a ouvert le monde parce que je pouvais lire à n'importe quel niveau de vocabulaire ce que je voulais".
En 1961, elle rejoint New York pour étudier à Barnard College, une branche de l'université Columbia, à Manhattan. Son diplôme obtenu, elle ne s’imaginait pas vivant ailleurs qu'à New York. Elle est d’abord assistante sociale puis enseignante et rédactrice chez un éditeur où pendant des années, elle a relu des manuscrits. Elle travaille aussi dans plusieurs librairies dont la Parnasus Bookshop sur la 89th et Broadway, poursuivant toujours sa quête de livres rares. C’est dans le cadre de ses activités que les dictionnaires apparurent dans sa vie, c’étaient ses instruments de travail, elle est fascinée par ces listes de mots et commence sa collection. Elle fréquentait assidument le Reference Book Centre, disparu depuis longtemps, au septième étage du Flatiron Building, ce curieux édifice en forme de fer à repasser. Quelques livres l’intéressent particulièrement, ceux en relation avec le vocabulaire des bas-fonds. En ce qui concerne ses livres sur l'argot, c'est la collection la plus importante au monde. Il ne faut cependant pas imaginer que c’est son seul centre d’intérêt, sur les rayons sont disposés par thèmes biographies, étymologie, proverbes et dictionnaires de nombreuses langues. Avec un luxe de précautions, elle dévoilait pour ses visiteurs son plus ancien livre, un dictionnaire latin imprimé en 1502 dont le titre abrégé est Calepino ou Dictionarium. Dû à un certain Ambrogio Calrepino, la langue française en a fait le calepin. Elle aurait aimé créer le musée du dictionnaire, elle n’en a pas eu les moyens. Maintenant qu’elle est décédée se pose la question de l’avenir de cette extraordinaire collection. Interrogé par le New York Times, son frère a déclaré que pour l'instant, rien n'avait été décidé. De nombreuses bibliothèques seraient ravies de pouvoir acquérir quelques-uns de ces trésors. |
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