La semaine dernière, le gouvernement bolivien a refusé les gallinacés que lui offrait Bill Gates, le fondateur de Microsoft, considérant qu'il n'a pas besoin de ce don offensant pour venir à bout de la pauvreté. Le ministre du Développement rural qui porte le nom prédestiné de César Cocarico a déclaré à des journalistes que cela lui semblait grossier de la part du multimillionnaire qui ne connaît rien à la réalité bolivienne et il a ajouté que l'Américain devrait se renseigner et apprendre que les Boliviens ont leur propre production et n'ont pas besoin de ces poules. Insistant bien sur la dignité de son peuple. Pour sa part, Bill Gates promeut le développement de la production aviaire comme solution contre la faim et il a annoncé tout récemment qu'à travers la fondation Bill et Melinda Gates associée à l'ONG Heifer International, il donnerait 100.000 poules à plusieurs pays très pauvres dont la Bolivie. "Il me semble assez évident que n'importe qui vivant dans l'extrême pauvreté se trouve mieux loti s'il a des poules" déclare-t-il. Mais la Bolivie produit annuellement quelque 197 millions de poulets et en exporte 36 millions, d'après des données de l'Association des aviculteurs. Et César Cocarico martèle encore à propos de Gates "Il ne connaît absolument rien à la réalité bolivienne pour croire que nous vivons comme il y a 500 ans, au milieu des forêts, sans rien produire. Moi, je pense qu'il en est tout autrement. Je lui dirai avec le plus grand respect qu'il ferait mieux de cesser de parler de la Bolivie". Même si ce pays andin reste l'un des plus pauvres du monde, 40% de sa population vit sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale, il faut reconnaître que l'économie a connu une forte croissance depuis l'arrivée au pouvoir du président socialiste Evo Morales, premier dirigeant indigène du pays.