Gabriel Bacquier nous a quittés 15/05/2020
Le baryton-base était l’un des plus appréciés. il s’était produit sur les scènes lyriques les plus prestigieuses, Royal Opera House de Londres, Opéra de Vienne ou Metropolitan Opera de New York entre autres. Il avait eu pour partenaires des cantatrices mythiques, Maria Callas, Renata Tebaldi, Birgit Nilsson ou Régine Crespin. Il fut un grand interprète de Mozart et Verdi notamment, il avait à son répertoire l’opéra mais aussi l’opérette ou la mélodie, il créa des oeuvres contemporaines. Il aurait eu 96 ans dimanche 17 mai. Il est mort mercredi 13 mai chez lui à Lestre dans la Manche où il résidait avec son épouse la mezzo-soprano Sylvie Oussenko qui lui a consacré un essai biographique "Gabriel Bacquier, le génie de l'Interprétation" et avec qui il avait consacré un ouvrage à Verdi.
Le Théâtre du Capitole de Toulouse où il a beaucoup chanté entre 1960 et 1990 a regretté "la disparition d'un immense baryton" et Christophe Ghristi, directeur artistique de l’établissement a déclaré «C’était un personnage haut en couleur. Une personnalité du sud qui avait une présence animale sur scène. Il était l'un des rares chanteurs français de cette époque à avoir eu une telle carrière internationale". Gabriel Bacquier était né à Béziers le 17 mai 1924 il prend goût très jeune pour le chant lyrique et l’opéra mais passionné de dessin, c’est vers l’école des Beaux-arts de Montpellier qu’il se tourne d’abord. Pendant la guerre, il rentre à la SNCF pour échapper au Service du travail obligatoire et durant ses heures de liberté prend des cours de chant à Béziers où il fera ses débuts dans le rôle d’Ourrias de Mireille de Gounod. En 1945, il intègre le Conservatoire de Paris, d’où il sort cinq ans plus tard avec un premier prix. On le retrouve à l'Opéra de Nice puis en 1953 dans la troupe de La Monnaie à Bruxelles et en 1956 dans celle de la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux, l’Opéra-Comique et l’Opéra de Paris. Sa carrière internationale débute vraiment en 1960 quand Gabriel Dussurget, directeur du festival d’Aix-en-Provence dont il a été le fondateur quelques années plus tôt, lui confie le rôle de Scarpia dans Tosca puis et surtout celui de Don Giovanni en 1960. A partir de ce moment il est sur les plus grandes scènes avec les plus grands compositeurs français et italiens, il regrettera cependant de ne pas avoir abordé le répertoire germanique. Il laisse d’innombrables enregistrements. Gabriel Bacquier aimait rappeler ce que Francis Poulenc lui avait déclaré “Il m’a dit: je vous ai entendu, ça n’était pas bien, mais tout simplement admirable”. |
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