La proposition que les pays européens sont appelés à examiner émane de la Principauté de Monaco ; quelles sont les avancées concrètes en matière de lutte contre la disparition du thon rouge ?
La Principauté de Monaco est à l’origine du processus visant à lister et inscrire sur l'Annexe I de la Convention de l'ONU sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Cette annexe prévoit une interdiction de commercialisation et donc, de facto, empêcherait la pêche. Il est prévu que durant le temps du moratoire, des compensations financières soient versées aux pêcheurs.
Les services techniques de la Commission européenne, ont été saisis afin d’examiner la proposition monégasque ; à l’issue de leur enquête ils donneront le feu vert à la Commission afin que celle-ci puisse à son tour recommander aux pays membres d’appuyer la proposition monégasque. Pour devenir effective, cette recommandation devra obtenir le soutien majoritaire des gouvernements européens et devenir la position de toute l'UE en mars 2010 lors de l'Assemblée générale au Qatar des 175 Etats de la CITES.
Dans quel climat se déroulent ces discussions ?
Dans un climat que l'on peut qualifier de difficile ; il y a eu au préalable des discussions entre la direction générale de l’environnement et la direction générale de la pêche qui n'ont pas toujours eu lieu dans la sérénité. Les Etats membres voteront le 14 octobre prochain, ce sera la première étape. Le vote devra se faire à la majorité qualifiée soit 72 % de voix favorables. En cas d’échec, la discussion sera réexaminée dans le cadre du Conseil des Ministres de l’environnement.
Ne craignez-vous pas de voir la proposition monégasque se heurter à de puissants intérêts économiques ?
Il y a effectivement dans les discussions beaucoup d’interférences, et les réunions purement techniques sont presque toujours « polluées » par des intérêts économiques ; à titre d’exemple, mais il s’agit d’un exemple parmi tant d’autres, le Japon a mis beaucoup de pression sur la commission européenne et ses ambassades dans le monde approchent les membres siégeant à la commission afin de les convaincre de voter contre la proposition. Le Japon est le plus gros consommateur de thon rouge au monde.
Vous dénoncez, la surpêche mais ne pensez-vous pas que la tradition en matière de pêche au thon soit aussi un facteur susceptible de peser négativement sur la décision des pays européens ?
Le WWF n’est pas contre la pêche traditionnelle du thon rouge, la madrague et qui n’a pas pour effet de dépeupler les fonds marins. Par contre, nous sommes opposés à la senne tournante, qui consiste à placer des filets rectangulaires en surface pour encercler des bancs de poissons. Cette pratique s’inscrit dans une logique de pêche massive et vise à prendre le thon vivant pour l’engraisser dans des fermes pendant une période de quelques mois. Cette surcapacité des fermes d’élevage entraîne une surcapacité des moyens et l’on rentre dans la logique économique de la surpêche.
La Commission internationale pour la conservation du thon de l'Atlantique (IRCAAT) dans un rapport publié en 2007 a rendu un verdict effrayant ; il ne resterait plus à l'heure actuelle que de 25 % des géniteurs par rapport à l'année 1959 ; ce qui signifie que si rien ne change, dans trois ans, la population de thons rouges aura disparue.
Dans les prochains mois quelles vont êtres les actions du WWF ?
Je dirige le programme pêche au WWF pour le bassin méditerranée et coordonne les politiques régionales et veille à la sauvegarde de la biodiversité. Notre rôle est de tirer la sonnette d’alarme et de mettre en garde le au grand public des dangers que nos "mauvaises habitudes" vont courir à la biodiversité. Avec la Fondation Prince Albert II, nous effectuons un travail permettant d'améliorer les connaissances de l'espèce, nous travaillons notamment sur les routes migratoires empruntées par le thon rouge, mais notre travail est aussi de dénoncer les excès en matière de pêche, d'élevage intensif qui puise de manière inconsidéré dans les stocks. Notre combat se poursuit...
La Principauté de Monaco est à l’origine du processus visant à lister et inscrire sur l'Annexe I de la Convention de l'ONU sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Cette annexe prévoit une interdiction de commercialisation et donc, de facto, empêcherait la pêche. Il est prévu que durant le temps du moratoire, des compensations financières soient versées aux pêcheurs.
Les services techniques de la Commission européenne, ont été saisis afin d’examiner la proposition monégasque ; à l’issue de leur enquête ils donneront le feu vert à la Commission afin que celle-ci puisse à son tour recommander aux pays membres d’appuyer la proposition monégasque. Pour devenir effective, cette recommandation devra obtenir le soutien majoritaire des gouvernements européens et devenir la position de toute l'UE en mars 2010 lors de l'Assemblée générale au Qatar des 175 Etats de la CITES.
Dans quel climat se déroulent ces discussions ?
Dans un climat que l'on peut qualifier de difficile ; il y a eu au préalable des discussions entre la direction générale de l’environnement et la direction générale de la pêche qui n'ont pas toujours eu lieu dans la sérénité. Les Etats membres voteront le 14 octobre prochain, ce sera la première étape. Le vote devra se faire à la majorité qualifiée soit 72 % de voix favorables. En cas d’échec, la discussion sera réexaminée dans le cadre du Conseil des Ministres de l’environnement.
Ne craignez-vous pas de voir la proposition monégasque se heurter à de puissants intérêts économiques ?
Il y a effectivement dans les discussions beaucoup d’interférences, et les réunions purement techniques sont presque toujours « polluées » par des intérêts économiques ; à titre d’exemple, mais il s’agit d’un exemple parmi tant d’autres, le Japon a mis beaucoup de pression sur la commission européenne et ses ambassades dans le monde approchent les membres siégeant à la commission afin de les convaincre de voter contre la proposition. Le Japon est le plus gros consommateur de thon rouge au monde.
Vous dénoncez, la surpêche mais ne pensez-vous pas que la tradition en matière de pêche au thon soit aussi un facteur susceptible de peser négativement sur la décision des pays européens ?
Le WWF n’est pas contre la pêche traditionnelle du thon rouge, la madrague et qui n’a pas pour effet de dépeupler les fonds marins. Par contre, nous sommes opposés à la senne tournante, qui consiste à placer des filets rectangulaires en surface pour encercler des bancs de poissons. Cette pratique s’inscrit dans une logique de pêche massive et vise à prendre le thon vivant pour l’engraisser dans des fermes pendant une période de quelques mois. Cette surcapacité des fermes d’élevage entraîne une surcapacité des moyens et l’on rentre dans la logique économique de la surpêche.
La Commission internationale pour la conservation du thon de l'Atlantique (IRCAAT) dans un rapport publié en 2007 a rendu un verdict effrayant ; il ne resterait plus à l'heure actuelle que de 25 % des géniteurs par rapport à l'année 1959 ; ce qui signifie que si rien ne change, dans trois ans, la population de thons rouges aura disparue.
Dans les prochains mois quelles vont êtres les actions du WWF ?
Je dirige le programme pêche au WWF pour le bassin méditerranée et coordonne les politiques régionales et veille à la sauvegarde de la biodiversité. Notre rôle est de tirer la sonnette d’alarme et de mettre en garde le au grand public des dangers que nos "mauvaises habitudes" vont courir à la biodiversité. Avec la Fondation Prince Albert II, nous effectuons un travail permettant d'améliorer les connaissances de l'espèce, nous travaillons notamment sur les routes migratoires empruntées par le thon rouge, mais notre travail est aussi de dénoncer les excès en matière de pêche, d'élevage intensif qui puise de manière inconsidéré dans les stocks. Notre combat se poursuit...