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Religieusement mode - 3


Par Rédigé le 23/09/2016 (dernière modification le 20/09/2016)

Des créateurs fantasques rendent la religion sulfureuse en ayant pour unique but de faire du profit. Les accessoires symboliques sont transformés à des fins commerciales. La croix et le chapelet ou la main de fatma sont brandis par des groupes: hippie, punk, gothique mais surtout les fashionistas.


Prises de risques

religieusement_mode_3.mp3 Religieusement mode 3.mp3  (1.46 Mo)

L’enseigne italienne Benetton a marqué les esprits en 1991 avec une publicité montrant une nonne et un curé s’embrassant. 21 ans plus tard, elle scandalise à nouveau, le monde entier avec le baiser sulfureux mise en scène de l'Imam Al-Azhar et du Pape Benoît XVI, déclenchant un tollé chez les croyants ainsi que la suppression de l’affiche. La marque Marithé + François Girbaud quant à elle réinterprète la Cène de De Vinci en remplaçant Jésus et ses apôtres par des mannequins hommes et femmes. La griffe française fut attaquée en justice par Croyances et Libertés. L’association affirmait que la marque voulait faire sa publicité sur le dos de la religion. 

La provocation n’est jamais loin. Il est difficile de trouver des défilés mariant spiritualité, respect et ingéniosité. Lea Peckre, la gagnante du festival de mode d’Hyères (France) a étonné les professionnels du milieu avec une collection de mannequins voilées. Transparence et élégance sont les maîtres mots de ce défilé. Une belle preuve que le trash religieux ne paye pas toujours. 


Le cas Dolce & Gabbana

Dans un lieu aussi pieux que l'Italie, la mode ne peut blasphémer le sacré, elle doit l’honorer. Le duo milano-sicilien Stefano Gabbana et Domenico Dolce accumule les fresques religieuses traditionnelles italiennes et multiplie les frasques. 

Depuis la saison A-H 2013-2014 le binôme créatif jongle entre broderies, avalanches de bijoux, imprimés téméraires aux portraits de saints et des accessoires oniriques. Les pulls du défilé baroque eux aussi n'ont aucune frayeur. Ils brandissent sans crainte un Jésus sur la croix. Sur le thème de  la Dolce Vita, Dolce & Gabbana s’inspire des mosaïques de la cathédrale Santa Maria Nuova de Monreale, construite dans la province de Palerme au XIIe siècle. Cette dernière mélange les trois magnificences culturelles de l’architecture présentes en Sicile à cette époque: romane, arabe et byzantine. L’interpellation insolente et sexualisante de l’imagerie sacrée du défilé rendent la religion précieuse et ostentatoire.










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