Edito 8 11 20.m4a (1.95 Mo)
- Ou plutôt non, l’autre espoir se nomme Kamala Harris. Car si Joe Biden est vraiment fatigué, tous les médias parlent de ses "bourdes", de ses oublis, alors celle qui va vraiment gouverner pourrait bien être Kamala Harris. Et là, cela devient vraiment intéressant. Une femme, et pas d’origine européenne, mais pas non plus descendante d’afro-américains. Une femme qui représente les migrants venus aux Etats-Unis: une mère indienne, un père jamaïcain; des parents étudiants brillants et surtout politisés. Une mère présentée comme un modèle qui a élevé ses filles afin qu’elles deviennent des femmes noires fières et fortes, à l’héritage indien.
- Après, après, il y a évidemment la politique. Alors, Kamala Harris insiste plus sur son côté jamaïcain qu’indien. Ensuite, elle n’a pas fait l’unanimité lors qu’elle était procureure générale de Californie. Se mettant tour à tour à dos les syndicats de police ou des militants attendant trop d’une procureure démocrate noire. Cela rappelle les critiques adressées à Obama, accusé de ne pas avoir fait assez pour la communauté afro-américaine.
- Celle que Donald Trump qualifie de "méchante et horrible" perd les primaires face à Joe Biden mais gagne pour le ticket présidentiel. Joe Biden a eu incontestablement besoin d’elle pour gagner ces élections et en aura encore besoin pour convaincre qu’il ne va pas faire la politique américaine d’avant Donald Trump. Ce sur quoi avait perdu notamment Hilary Clinton il y a 4 ans.
- Celui que Donald Trump appelle "Joe l’endormi" va devoir prouver qu’il ne l’est pas et retrousser ses manches pour lutter contre la pandémie de Covid 19 qui a fait plus de 250.000 morts aux Etats-Unis. En politique intérieure, on peut imaginer que les Américains attendent beaucoup. Espérons qu’ils ne seront pas déçus. Enfin et encore, pas pire que Donald Trump, car accompagné d’une épouse enseignante qui malgré la carrière politique de son mari ne s’est jamais arrêtée de travailler. Comme pour Obama, les messages envoyés sur l’image des femmes à travers leurs propres épouses ne peuvent qu’aider à l’amélioration de leur condition.
- Quant à la politique étrangère, à l’arrêt avec l’Union européenne et les pays qui la composent, à cause d’un futur ex-président plus sensible aux sirènes des pouvoirs forts que de celles des pays plus démocratiques, on peut penser que les relations américano-européennes devraient reprendre leur cours normal. Fini le mépris trumpiste vis-à-vis de Macron, de Merkel et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Leur cours normal, c’est-à-dire sans injure mais sans réel intérêt, les menaces pour les Américains restant la Russie en matière de sécurité et la Chine en ce qui concerne la concurrence économique et commerciale. Toutefois, les Etats-Unis devraient revenir au sein des organisations internationales, comme pour l’accord de Paris sur le climat et soutenir l’effort mondial commun pour le rétablissement du rôle clé de l’Organisation mondiale de la santé pour lutter contre la pandémie de coronavirus.
- Une lutte dont la France n’arrive pas à se sortir d’un point de vue sanitaire et qui donne la nette impression qu’on profite de la situation pour faire passer des lois qui jouent sur la peur. Le projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire a été adopté jusqu’au 16 février. Les Français et les Françaises continuent par conséquent à vivre sous un régime d’exception. Enfin, la commission des lois de l’Assemblée nationale poursuit l’examen d’une proposition relative à la "sécurité globale". L’article 24 voudrait interdire la diffusion publique d’images ou de vidéos de policiers ou de gendarmes en exercice. Remettre en question la loi de 1881 sur la liberté de la presse sent nettement la violation de la liberté d’expression, celle-là même pour laquelle certains meurent.