Un "échec grave de l’ONU" selon les États-Unis qui voient dans la politique de Damas "un défi moral et urgent et une menace croissante à la paix régionale". "Un mépris pour les aspirations légitimes qui s’expriment courageusement en Syrie depuis cinq mois", selon l’Ambassadeur de France au palais de verre de New York. "Un jour sombre pour le peuple syrien", a renchéri le Ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé. Des mots puissants mais vains face au comble du cynisme: comment Moscou et Pékin pourraient-ils être sensibles aux représailles musclées contre des journalistes ou des opposants -à l’image de celles dont a été victime l’ancien député syrien Riad Seif- voire leur assassinat -comme celui par Damas du responsable de l’opposition kurde Mechaal Tano- puisqu’ils s’adonnent, sans aucun état d’âme, aux mêmes pratiques barbares?
Une cruauté malheureusement établie par les faits et doublée, dans le cas de la Russie, d’une vile arrogance: la réélection programmée de Vladimir Poutine va contraindre l’Occident à compter avec le retour d’un ancien officier soviétique du KGB, en retard d’un siècle sur l’histoire mondiale et souffrant d’une méfiance atavique -sinon pathologique- vis-à-vis de l’Ouest. Un mépris de la démocratie qui a toutefois son coût: la fuite nette de capitaux privés de Russie a déjà atteint au premier semestre 2011 près de 30 milliards de dollars, soit l’équivalent du montant total des évasions fiscales pour l’ensemble de l’année précédente, selon Alexeï Oulioukaïev, vice-président de la Banque centrale russe.
Difficile dans ces conditions de suivre les raisonnements "géopolitiques" exposés par Yannick Harrel dans un récent article du site Alliance géostratégique: le double véto russe et chinois serait, selon lui, destiné à "marquer un coup d’arrêt à ce que les deux pays estiment être une politique globale d’ingérence". Si Pékin avance -encore pour un temps- masqué, Moscou a souvent pris l’habitude d’incriminer ouvertement autrui de ses propres turpitudes. L’accusation d’ingérence doit être retournée en son contraire: c’est justement parce que la chute de la Syrie sans intervention extérieure risque d’attenter à leurs intérêts et de réduire leur zone d’influence que ces deux puissances projettent leurs récriminations sur l’Otan, l’Europe et les États-Unis.
Une cruauté malheureusement établie par les faits et doublée, dans le cas de la Russie, d’une vile arrogance: la réélection programmée de Vladimir Poutine va contraindre l’Occident à compter avec le retour d’un ancien officier soviétique du KGB, en retard d’un siècle sur l’histoire mondiale et souffrant d’une méfiance atavique -sinon pathologique- vis-à-vis de l’Ouest. Un mépris de la démocratie qui a toutefois son coût: la fuite nette de capitaux privés de Russie a déjà atteint au premier semestre 2011 près de 30 milliards de dollars, soit l’équivalent du montant total des évasions fiscales pour l’ensemble de l’année précédente, selon Alexeï Oulioukaïev, vice-président de la Banque centrale russe.
Difficile dans ces conditions de suivre les raisonnements "géopolitiques" exposés par Yannick Harrel dans un récent article du site Alliance géostratégique: le double véto russe et chinois serait, selon lui, destiné à "marquer un coup d’arrêt à ce que les deux pays estiment être une politique globale d’ingérence". Si Pékin avance -encore pour un temps- masqué, Moscou a souvent pris l’habitude d’incriminer ouvertement autrui de ses propres turpitudes. L’accusation d’ingérence doit être retournée en son contraire: c’est justement parce que la chute de la Syrie sans intervention extérieure risque d’attenter à leurs intérêts et de réduire leur zone d’influence que ces deux puissances projettent leurs récriminations sur l’Otan, l’Europe et les États-Unis.
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Nicolas Sarkozy 'réticent à serrer la main de Poutine'
Financement chinois du déficit américain, rachat de la dette européenne par Pékin, politique conciliante du "reset" envers Moscou initiée par Washington, utilisation par l’Otan des moyens russes aériens pour transporter les troupes en Afghanistan, les puissances occidentales portent une lourde responsabilité, empreinte de naïveté, dans l’insolence de la Chine et de la Russie. La France, dont le président avait martelé pendant sa campagne électorale sa "réticence à serrer la main de Poutine" n’a-t-elle pas été la première à vendre un bâtiment militaire à la Russie et ce, malgré les réserves explicites de l’Administration américaine? Sans parler du compromis russo-géorgien signé à la hâte par Nicolas Sarkozy en août 2008 et dont le chef de l’État lui-même reconnaît ces jours derniers à Tbilissi le non respect par le Kremlin.
Moscou et Pékin pourraient sourire de cet amateurisme diplomatique si ce double refus russe et chinois ne trahissait finalement leur crainte respective qu’un printemps des peuples naisse aussi sur les bords de la Volga ou sur les rives du Fleuve jaune. La moindre des politesses serait d’ailleurs de les y encourager. A moins de croire, comme Clemenceau, en une "justice immanente".
Moscou et Pékin pourraient sourire de cet amateurisme diplomatique si ce double refus russe et chinois ne trahissait finalement leur crainte respective qu’un printemps des peuples naisse aussi sur les bords de la Volga ou sur les rives du Fleuve jaune. La moindre des politesses serait d’ailleurs de les y encourager. A moins de croire, comme Clemenceau, en une "justice immanente".