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Rythmé par l’entrée en fonction du futur président des États-Unis et par la nouvelle Knesset issue des élections générales de janvier prochain en Israël, le premier semestre 2013 se terminera par des élections législatives au Liban et présidentielles en Iran. Un horizon électoral chargé. Et assombri par les tentatives -probablement conjointes- de Damas et de Téhéran de noyer la crise syrienne en déstabilisant la Jordanie, en attirant la Turquie dans un traquenard frontalier ou en suscitant une réaction israélienne par le survol de son territoire au moyen d’un "drone iranien assemblé et lancé à partir du Liban" comme l’a revendiqué le Secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Un Hezbollah tiraillé entre le clan tenu par le numéro deux Cheikh Naïm Kassem, partisan d’un engagement absolu aux côtés de Damas et l’ancien Secrétaire général Sheikh Sobhi Toufaïli, qui appelle à "reconsidérer l’affiliation au régime syrien afin d’éviter le choc d’une guerre sectaire entre Sunnites et Chiites au Liban" après la chute de Bachar El-Assad. Des contradictions qui ont entraîné le report du IXe Congrès du Parti de Dieu, commémorant pourtant le trentième anniversaire de sa création en 1982.
Quant à la question nucléaire et à l’échéance fixée à l’été 2013 -une période "grise" plutôt qu’une "ligne rouge"-, Washington et Tel-Aviv se sont entendus, en marge de la dernière Assemblée générale des Nations Unies, pour ne pas "permettre à l’Iran de se doter d’une bombe nucléaire". Une tension croissante à même d’éclairer depuis 2008, selon un rapport secret du Pentagone dont des extraits ont été divulgués par le New York Times, les "douzaines d’actions inadéquates des Forces aériennes de l’Iran incluant des tirs de défense anti-aérienne et des brouillages de radars contre des objectifs civils", y compris des avions de ligne intérieurs du pays.
C’est dans ce contexte qu’auront lieu en juin 2013 les élections présidentielles iraniennes. Fruit des sanctions internationales, la chute de la monnaie nationale a provoqué des heurts avec des commerçants du Bazar et des arrestations chez les agents de change: un travailleur manuel qui gagne 25.000 toumans par jour -l’équivalent de 6 euros- doit ainsi dépenser plus d'un quart de son salaire rien que pour son petit-déjeuner. Les prix subissent plusieurs augmentations sensibles dans une même journée. Conservateur à l’extrême, "difficile à faire bouger" mais tout aussi "difficile à stopper lorsqu’il se met en branle" selon un conseiller de l’ancien président Khatami, le Bazar qui a manifesté jusqu’à la place Ferdowsi, lieu des boutiques de change, annonce le "début lent mais sérieux d’une grogne". Certains des slogans mettaient en cause le financement du Hezbollah libanais. Une indication sur l’ambiance des mois à venir: le Ordibehesht, le mois du paradis qui termine fin mai la période printanière du Nowruz pourrait plus ressembler à un enfer.
Quant à la question nucléaire et à l’échéance fixée à l’été 2013 -une période "grise" plutôt qu’une "ligne rouge"-, Washington et Tel-Aviv se sont entendus, en marge de la dernière Assemblée générale des Nations Unies, pour ne pas "permettre à l’Iran de se doter d’une bombe nucléaire". Une tension croissante à même d’éclairer depuis 2008, selon un rapport secret du Pentagone dont des extraits ont été divulgués par le New York Times, les "douzaines d’actions inadéquates des Forces aériennes de l’Iran incluant des tirs de défense anti-aérienne et des brouillages de radars contre des objectifs civils", y compris des avions de ligne intérieurs du pays.
C’est dans ce contexte qu’auront lieu en juin 2013 les élections présidentielles iraniennes. Fruit des sanctions internationales, la chute de la monnaie nationale a provoqué des heurts avec des commerçants du Bazar et des arrestations chez les agents de change: un travailleur manuel qui gagne 25.000 toumans par jour -l’équivalent de 6 euros- doit ainsi dépenser plus d'un quart de son salaire rien que pour son petit-déjeuner. Les prix subissent plusieurs augmentations sensibles dans une même journée. Conservateur à l’extrême, "difficile à faire bouger" mais tout aussi "difficile à stopper lorsqu’il se met en branle" selon un conseiller de l’ancien président Khatami, le Bazar qui a manifesté jusqu’à la place Ferdowsi, lieu des boutiques de change, annonce le "début lent mais sérieux d’une grogne". Certains des slogans mettaient en cause le financement du Hezbollah libanais. Une indication sur l’ambiance des mois à venir: le Ordibehesht, le mois du paradis qui termine fin mai la période printanière du Nowruz pourrait plus ressembler à un enfer.
Rien à attendre de Washington
Les opposants au régime n’attendent quant à eux rien des États-Unis: "il y a avait en juin 2009 plus de deux millions de manifestants dans les rue de Téhéran et dans les principales villes de province", explique un habitant de la capitale proche du pouvoir et "rien n’est venu de Washington". La reprise en main sécuritaire, jusqu’à la création d’un intranet iranien filtrant la Toile mondiale, la fuite des jeunes militants les plus diplômés hors d’Iran augurent mal d’une mobilisation populaire d’une envergure identique à celle qui avait suivi la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad.
Reste à savoir si la personnalité iranienne susceptible de devenir le prochain président de la république islamique sera de nature à infléchir la politique de Téhéran. Nombreux sont ceux qui voient déjà installé dans ce poste l’actuel maire de la capitale Mohammad Ghalibaf mais d’autres sources invitent à se méfier d’un retour possible d’Hachémi Rafsandjani. Et surtout de ne pas croire que l’arrestation de sa fille, militante de la "vague verte", et les ennuis judiciaires de son fils à peine rentré des États-Unis, seraient de nature à disqualifier l’ancien président: au pays des faux-semblants perses, l’on murmure que le richissime "pistachier de Kerman" pourrait d’autant mieux obtenir le soutien du Guide pour son élection que la détention de ses enfants offre un gage de bonne conduite aux mollahs tout en lui permettant de se "victimiser" auprès des détracteurs du régime.
Reste à savoir si la personnalité iranienne susceptible de devenir le prochain président de la république islamique sera de nature à infléchir la politique de Téhéran. Nombreux sont ceux qui voient déjà installé dans ce poste l’actuel maire de la capitale Mohammad Ghalibaf mais d’autres sources invitent à se méfier d’un retour possible d’Hachémi Rafsandjani. Et surtout de ne pas croire que l’arrestation de sa fille, militante de la "vague verte", et les ennuis judiciaires de son fils à peine rentré des États-Unis, seraient de nature à disqualifier l’ancien président: au pays des faux-semblants perses, l’on murmure que le richissime "pistachier de Kerman" pourrait d’autant mieux obtenir le soutien du Guide pour son élection que la détention de ses enfants offre un gage de bonne conduite aux mollahs tout en lui permettant de se "victimiser" auprès des détracteurs du régime.