PodcastPresident.mp3 (2.7 Mo)
Le succès du troisième tour législatif sera fonction de la personnalité pressentie pour occuper Matignon et de l’engagement du nouveau locataire de l’Élysée à consacrer la mutation idéologique du PS. Il doit pour ce faire s’appuyer sur les figures crédibles et réalistes du Parti socialiste comme celle de Manuel Valls.
"On se rattrapera au troisième tour", explique samedi soir un chauffeur de taxi niçois à mon arrivée à l’aéroport de Nice Côte d’Azur. Comme si la messe était dite. Dimanche matin, dans un café de Villefranche-sur-mer, des serveurs commentent -à leur manière- les résultats du second tour dont François Hollande sortira, selon eux, victorieux. Au pays du cèdre, malgré le bon score des partisans de la "France forte" au premier tour, de hauts responsables politiques libanais s’informent, surtout après le débat de France 2 jugé "catastrophique" pour le président sortant, sur ce que pourrait être la politique étrangère française du futur locataire de l’Élysée. Après avoir reçu Laurent Fabius, l’un d’entre eux relève "la grande prudence des propos de ce dernier sur la situation au Moyen-Orient et le conflit israélo-palestinien". Avant de donner son sentiment: "ce n’est pas François Hollande qui va gagner mais Nicolas Sarkozy qui va perdre". Rien ne vaut le décentrement levantin pour y voir plus clair dans l’Hexagone.
C’est donc Nicolas Sarkozy qui a perd: moins qu’une politique, c’est l’échec d’un style, le rejet d’un caractère. Malgré tous les avertissements, y compris ceux de ses plus proches collaborateurs qu’il n’a pas voulu ou su entendre, le candidat de l’UMP est sanctionné pour sa manière de gouverner. Narcissisme exacerbé qui a conduit l’ancien Ministre de l’intérieur à trahir ses promesses de 2007 au nom d’une obsession médiatique: la République n’a pas été "irréprochable", la "rupture dans la vie politique" n’a pas eu lieu, la "vigilance" annoncée sur les droits de l’homme, qui avait séduit jusque dans les rangs de la gauche, ne l’a pas empêché de "serrer la main de Poutine", de recevoir avec les honneurs Kadhafi et d’inviter Bachar el-Assad à la tribune officielle le 14 juillet 2008. "Il n’était pas un assassin quand je l’ai reçu", a osé récemment dire Nicolas Sarkozy pour se justifier. Un haut fonctionnaire du Ministère libanais de la justice rappelle que l’ancien titulaire de la Place Beauvau avait "bloqué un dossier de la DST réclamé par le Tribunal Spécial pour le Liban" afin de favoriser un rapprochement entre Paris et Damas. Passons.
"On se rattrapera au troisième tour", explique samedi soir un chauffeur de taxi niçois à mon arrivée à l’aéroport de Nice Côte d’Azur. Comme si la messe était dite. Dimanche matin, dans un café de Villefranche-sur-mer, des serveurs commentent -à leur manière- les résultats du second tour dont François Hollande sortira, selon eux, victorieux. Au pays du cèdre, malgré le bon score des partisans de la "France forte" au premier tour, de hauts responsables politiques libanais s’informent, surtout après le débat de France 2 jugé "catastrophique" pour le président sortant, sur ce que pourrait être la politique étrangère française du futur locataire de l’Élysée. Après avoir reçu Laurent Fabius, l’un d’entre eux relève "la grande prudence des propos de ce dernier sur la situation au Moyen-Orient et le conflit israélo-palestinien". Avant de donner son sentiment: "ce n’est pas François Hollande qui va gagner mais Nicolas Sarkozy qui va perdre". Rien ne vaut le décentrement levantin pour y voir plus clair dans l’Hexagone.
C’est donc Nicolas Sarkozy qui a perd: moins qu’une politique, c’est l’échec d’un style, le rejet d’un caractère. Malgré tous les avertissements, y compris ceux de ses plus proches collaborateurs qu’il n’a pas voulu ou su entendre, le candidat de l’UMP est sanctionné pour sa manière de gouverner. Narcissisme exacerbé qui a conduit l’ancien Ministre de l’intérieur à trahir ses promesses de 2007 au nom d’une obsession médiatique: la République n’a pas été "irréprochable", la "rupture dans la vie politique" n’a pas eu lieu, la "vigilance" annoncée sur les droits de l’homme, qui avait séduit jusque dans les rangs de la gauche, ne l’a pas empêché de "serrer la main de Poutine", de recevoir avec les honneurs Kadhafi et d’inviter Bachar el-Assad à la tribune officielle le 14 juillet 2008. "Il n’était pas un assassin quand je l’ai reçu", a osé récemment dire Nicolas Sarkozy pour se justifier. Un haut fonctionnaire du Ministère libanais de la justice rappelle que l’ancien titulaire de la Place Beauvau avait "bloqué un dossier de la DST réclamé par le Tribunal Spécial pour le Liban" afin de favoriser un rapprochement entre Paris et Damas. Passons.
Un atout pour la mutation du PS nommé Manuel Valls
En 2007, une frange de la gauche a voté Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui c’est l’inverse qui se produit. Jusque dans des circonscriptions de l’étranger, au Canada où les socialistes n’avaient jamais triomphé. Les primaires socialistes en attestent et François Hollande serait bien inspiré de ne pas oublier la leçon de ce premier acte de la campagne électorale de 2012 qui lui a permis de l’emporter sur Martine Aubry. La gauche française doit achever sa -trop- lente mutation commencée mais pervertie en 1981: une mutation vers le réalisme amorcée par la célèbre phrase de Michel Rocard "La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde". Étrangement, c’est encore la question de l’immigration illégale dénoncée mercredi par François Hollande sur BFM TV qui pourrait consacrer la mue idéologique de la rue de Solférino. Celle-ci est impérative. Surtout dans la perspective des élections législatives de juin dont les résultats dépendront pour une part de la personnalité pressentie par le nouveau président de la République pour occuper le poste de Matignon. En clair, François Hollande a d’autant plus de chances d’obtenir une majorité confortable dans la prochaine Assemblée qu’il s’engagera clairement sur la voie d’un aggiornamento socialiste. En la matière, le meilleur atout du nouveau chef de l’État s’appelle sans doute Manuel Valls.