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Malgré sa finalité pédagogique, l’entretien de François Hollande jeudi soir sur France 2 n’a pas permis, pour filer la métaphore de la "boite à outils", de resserrer les boulons fixant le pacte républicain: la question mérite d’être posée à la lumière des résultats, dimanche 24 mars, de la deuxième circonscription de l’Oise où la candidate du FN a recueilli 48,6 % des suffrages face au député sortant Jean-François Mancel. En une semaine, selon Le Monde, la première a gagné près de 22 points et dépassé la barre des 50 % dans quatre des huit cantons de cette circonscription. Des chiffres que seul "un report des électeurs de gauche sur le FN" est en mesure d’expliquer. En clair, le Front national a triomphalement perdu cette élection.
Certes, une partielle n’est pas une présidentielle. Mais une dynamique est enclenchée qui se nourrit d’une fragilisation sans précédent de tous les éléments-clés du contrat républicain: discrédit des responsables politiques avec la mise en examen d’un ancien président de la république doublée de la démission d’un ministre du budget, déclarations, corrigées par des démentis de Jeroen Dijsselbloem jugés peu sincères par le Financial Times et par Reuters, du président de l’Eurogroupe sur la possibilité d’appliquer la solution chypriote à d’autres pays de la zone euro, inquiétudes sur le budget national de la défense, annonce présidentielle de mesures en demi-teinte sur la laïcité alors que l’affaire de la crèche Baby-loup était l’occasion d’une loi à portée universelle sur ce pilier de la République. Le candidat socialiste ne prétendait-il pas, lors de sa campagne, réinscrire solennellement le principe de 1905 dans la Constitution?
Certes, une partielle n’est pas une présidentielle. Mais une dynamique est enclenchée qui se nourrit d’une fragilisation sans précédent de tous les éléments-clés du contrat républicain: discrédit des responsables politiques avec la mise en examen d’un ancien président de la république doublée de la démission d’un ministre du budget, déclarations, corrigées par des démentis de Jeroen Dijsselbloem jugés peu sincères par le Financial Times et par Reuters, du président de l’Eurogroupe sur la possibilité d’appliquer la solution chypriote à d’autres pays de la zone euro, inquiétudes sur le budget national de la défense, annonce présidentielle de mesures en demi-teinte sur la laïcité alors que l’affaire de la crèche Baby-loup était l’occasion d’une loi à portée universelle sur ce pilier de la République. Le candidat socialiste ne prétendait-il pas, lors de sa campagne, réinscrire solennellement le principe de 1905 dans la Constitution?
La tentation de l'extrême
Le paradigme réside sans aucun doute dans la phrase du footballeur Karim Benzema: "Personne ne peut me forcer à chanter la Marseillaise". Aucun leader politique à droite comme à gauche n’a jugé bon de réagir à ces propos: autocensure devant la popularité du sportif? Craintes de se voir accusé d’en avoir miné le moral avant un match décisif contre l’Espagne? La saillie du joueur vaut pourtant effet en miroir: si plus rien ne peut plus forcer quiconque dans le domaine symbolique, personne ne peut désormais s’interdire d’opter pour ce qui n’apparaît plus comme un choix extrême.