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Le Podcast Edito Charlie Hebdo et l’islamisme rampant au Liban


Rédigé le 23/09/2012 (dernière modification le 23/09/2012)

Des réactions indignées qu’il convient d'entendre aux violentes manifestations qui sont, quant à elles, inacceptables, ne faut-il pas finalement créditer Charlie Hebdo d’avoir -une fois encore- ouvert un débat de fond souvent escamoté par les pouvoirs publics au nom d’une illusoire paix sociale, politique et religieuse? Et les évolutions lentes mais inexorables du Liban vers une islamisation ne sont-elles pas, à moindre échelle, annonciatrices en miroir des conflits à venir de la société française?


Le Podcast Edito  Charlie Hebdo et l’islamisme rampant au Liban
podcastcharlie.mp3 PodcastCharlie.mp3  (3.14 Mo)

Provocatrices ou pas, les caricatures publiées mercredi dernier dans Charlie Hebdo remplissent au moins une fonction. Celle d’une piqûre de rappel au sujet d’un principe intangible inscrit dans la Constitution: la laïcité. Le coup d’éclat du journal satyrique pallie, hélas, aux défaillances réitérées de l’État, tellement soucieux de paix sociale et d’anémie discursive qu’il adopte au moins depuis trois décennies un profil bas en la matière: un déni, sinon un reniement souvent teinté, à droite comme à gauche, d’un électoralisme nauséeux.

En témoignent l’autocensure de la crainte, celle d’une agitation incontrôlable dans les "quartiers sensibles", l’aseptisation du discours politique et le règne du consensus de façade entre les religions à l’exemple des déclarations de Richard Prasquier, président du CRIF: celui-ci "désapprouve" ce qu’il tient pour "une forme de panache irresponsable". Du pain bénit pour Marine Le Pen qui peut ainsi réclamer "l’interdiction simultanée du voile et de la kippa". Forte de son acuité intellectuelle sans doute moins corrompue par sa faible fréquentation des antichambres ministérielles, l’Union des Étudiants Juifs de France a heureusement apporté "son soutien" à Charlie Hebdo. Encore convient-il de relever l’asymétrie des stratégies entre la passivité bienveillante de la République, toujours prête à plaire, voire à se complaire dans sa rhétorique laudative mais creuse d’une Appellation d’Origine Contrôlée de la démocratie, et celle des islamistes radicaux obsédés par le grignotage de "boni" et le verrouillage des acquis. "Qu’attendent les Musulmans modérés et pacifiques de France", a ainsi lancé sur le plateau de France 24, le rédacteur en chef des Cahiers de l’Orient Antoine Sfeir, "pour se désolidariser de cette minorité d’extrémistes qui cherche à les manipuler? ". Une question ancienne et récurrente. La réponse se fait attendre.

Défaite sur le terrain de la peur

Ce qui se passe aujourd’hui en France, des Libanais éclairés en avaient averti l’auteur de ces lignes il y a quinze ans. Une oreille distraite et une condescendance toute parisienne avaient, à l’époque, accueilli leurs propos. Le Liban nous offre pourtant en miroir un exemple de cet islamisme radical rampant, capable le temps d’un week-end ensoleillé, d’accueillir avec ferveur le pape Benoît XVI, d’écouter sagement ses appels à la paix et à la tolérance entre confessions. Pour, comme Hassan Nasrallah le Secrétaire général du Hezbollah s’y est employé dimanche dernier à peine l’avion pontifical envolé, rallumer l’incendie de la haine contre l’Occident. Une course de vitesse est même engagée avec l’autre leader, le sunnite Cheikh Assir, pour engranger les bénéfices de cette vague de violence dans le monde arabe.

Prohibition croissante de l’alcool dans Tripoli au nord du Liban jusque dans le petit quartier chrétien de "minot", plasticages des débits de boisson dans le sud, séparation récente et systématique entre hommes et femmes dans le bus en partance pour la ville du nord dès la gare de Charles Hélou, pourtant située en plein cœur de Beyrouth, manifestations culturelles interdites dès que l’artiste invité est soupçonné de liens avec l’État hébreu: on s’offusque, on menace. Avant de se révolter puis de faire interdire. Dans cette inclination à l’obscurantisme, des jeunes homosexuels du Liban sont arrêtés et soumis à "l’examen de la honte": Beyrouth arrête ses gays mais Tsahal affiche les siens dans une campagne publicitaire destinée à vanter la tolérance au sein de l’armée israélienne. Le Liban aurait-il déjà perdu la bataille de la modernité? Quant à la France, sous couvert du principe de précaution, la fermeture de ses ambassades et des écoles françaises dans le monde arabo-musulman signent déjà une défaite sur le terrain de la peur.









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