L’ONU lance un appel à combattre la surexploitation des océans pour éviter que la sécurité alimentaire de très nombreux pays dépendants de la pêche ne soit gravement mise en danger. Ce rapport, qui doit être présenté devant l'Assemblée générale de l'ONU dès la reprise des activités à New York, pointe la responsabilité des flottes industrielles dans la surexploitation des océans. Le document plaide ainsi pour le soutien aux pêcheries artisanales, plus à même selon lui de combattre les excès et de garantir l’accès à l’alimentation des populations locales.
Selon le rapport, la consommation de poissons représente 15% des protéines animales consommées dans le monde. Dans les pays à faibles revenus, ce pourcentage est encore plus élevé (20%), atteignant même 23% en Asie et 50% en Afrique de l’Ouest.
Dans au moins 30 pays, le tiers des protéines animales proviennent de la pêche. De plus, la pêche fait vivre 12 millions de petits pêcheurs, surtout dans les pays en voie de développement.
Pourtant, les ressources halieutiques sont confrontées à de multiples dangers: surpêche (renouvellement des stocks non assuré), chalutiers abîmant les fonds, rejet massif de poissons morts, pêche illégale (10 à 28 millions de tonnes), acidification des eaux et pollutions de toutes sortes. La capacité de la flotte mondiale, au moins deux fois plus importante que ce qu’elle devrait être pour permettre un renouvellement des stocks, explique en partie cette situation.
Outre la surexploitation des ressources, la mondialisation des échanges dans le secteur de la pêche renforce les menaces sur la sécurité alimentaire de certains pays. Aujourd’hui, environ 40% du produit de la pêche mondiale est vendu à l’international. A comparer avec le riz (5%) ou le blé (20%).
Mais la demande internationale pourrait priver des populations locales de ces ressources alimentaires, sans que cela profite vraiment aux filières locales de pêche, s’inquiète le rapporteur. Car l’Union européenne, le Japon, l’Amérique du Nord, la Russie, mais aussi la Chine et la Corée du Sud ont des flottes commerciales évoluant dans des eaux éloignées de leur territoire.
Face à ces constats inquiétants, Olivier de Schutter avance plusieurs pistes. Il préconise de revoir les permis de pêche délivrés aux gros bateaux hors de leur zone économique et de renforcer les contrôles, de créer des zones exclusives pour les pêcheurs artisanaux, d’associer les communautés locales aux politiques de pêche et de soutenir la création de coopératives de pêcheurs. Le rapport pointe aussi les difficultés à enrayer la pêche illégale en raison de la mauvaise gouvernance de certains États côtiers et du manque d’implication des États hôtes des pavillons.
Ci-dessous en audio, Olivier de Schutter (propos recueillis par Alpha Diallo)
Selon le rapport, la consommation de poissons représente 15% des protéines animales consommées dans le monde. Dans les pays à faibles revenus, ce pourcentage est encore plus élevé (20%), atteignant même 23% en Asie et 50% en Afrique de l’Ouest.
Dans au moins 30 pays, le tiers des protéines animales proviennent de la pêche. De plus, la pêche fait vivre 12 millions de petits pêcheurs, surtout dans les pays en voie de développement.
Pourtant, les ressources halieutiques sont confrontées à de multiples dangers: surpêche (renouvellement des stocks non assuré), chalutiers abîmant les fonds, rejet massif de poissons morts, pêche illégale (10 à 28 millions de tonnes), acidification des eaux et pollutions de toutes sortes. La capacité de la flotte mondiale, au moins deux fois plus importante que ce qu’elle devrait être pour permettre un renouvellement des stocks, explique en partie cette situation.
Outre la surexploitation des ressources, la mondialisation des échanges dans le secteur de la pêche renforce les menaces sur la sécurité alimentaire de certains pays. Aujourd’hui, environ 40% du produit de la pêche mondiale est vendu à l’international. A comparer avec le riz (5%) ou le blé (20%).
Mais la demande internationale pourrait priver des populations locales de ces ressources alimentaires, sans que cela profite vraiment aux filières locales de pêche, s’inquiète le rapporteur. Car l’Union européenne, le Japon, l’Amérique du Nord, la Russie, mais aussi la Chine et la Corée du Sud ont des flottes commerciales évoluant dans des eaux éloignées de leur territoire.
Face à ces constats inquiétants, Olivier de Schutter avance plusieurs pistes. Il préconise de revoir les permis de pêche délivrés aux gros bateaux hors de leur zone économique et de renforcer les contrôles, de créer des zones exclusives pour les pêcheurs artisanaux, d’associer les communautés locales aux politiques de pêche et de soutenir la création de coopératives de pêcheurs. Le rapport pointe aussi les difficultés à enrayer la pêche illégale en raison de la mauvaise gouvernance de certains États côtiers et du manque d’implication des États hôtes des pavillons.
Ci-dessous en audio, Olivier de Schutter (propos recueillis par Alpha Diallo)